Entre raillerie et franche exaspération, la presse se déchaîne vendredi contre l'exécutif après le cafouillage sur les hausses d'impôts.

« Une semaine, pas un jour de plus. C'est le temps qu'il aura fallu pour que le secrétaire d'Etat au Budget apporte un premier bémol à la promesse présidentielle de ne plus augmenter les impôts », persifle Gaëtan de Capèle dans Le Figaro qui titre sur « la promesse de Hollande déjà démentie ».

« Faut-il que la parole du président de la République ait été dévaluée pour que (...) son propre secrétaire d'Etat au Budget se permette d'expliquer que cet engagement n'était pas gravé dans le marbre », commente Nicolas Beytout dans L'Opinion. Christian Eckert a par la suite rectifié ses propos et le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a assuré que c'est la promesse présidentielle qui était « gravée dans le marbre ».

Mais ce nouveau couac démontre, selon Jean-Francis Pécresse dans Les Echos, que « lorsqu'on préside aux destinées d'un pays, promettre l'impossible est une erreur ». « La promesse marmoréenne de François Hollande est encore moins crédible que les précédentes. Les Français n'y croient d'ailleurs pas », assène l'éditorialiste du quotidien économique.

« C'est ce qui s'appelle rayer dans le marbre un engagement à peine gravé par le président ! », ironise dans La Voix du Nord Hervé Favre pour qui, « si Christian Eckert voulait parler vrai, il lui suffisait de dire qu'il n'y aura pas d'augmentations d'impôts en 2015, excepté celles déjà décidées ! » L'épisode ne prête pas à sourire dans les colonnes de L'Alsace, où Raymond Couraud assure que « le contribuable n'est pas plus avancé. Peu convaincu par la prestation télévisuelle du chef de l'Etat, il est, en revanche certain d'une chose : on se moque de lui ».

Plus généralement, « que nous dit-on en ce moment ? Tout et son contraire », note Philippe Waucampt du Républicain lorrain.

Ce qui fait dire à Jacques Camus dans La Montagne/Centre France que « beaucoup plus que dans la pause fiscale, nous sommes dans la glose fiscale, un galimatias de propos démentis aussitôt que prononcés ».

Pour Le Télégramme et Henry Lauret, « sous les lambris parisiens du pouvoir, on cherche boussole et capitaine. Les hommes (et femmes) du président continuent d'y cumuler maladresses, cafouillages, virements de bord, petits et gros mensonges ». « La parole présidentielle est une nouvelle fois malmenée, le chef de l'Etat dépassé », ne peut que constater Baptiste Laureau de Paris-Normandie.