La ministre de l’économie, Christine Lagarde, avait lancé le débat en évoquant le 31 août dernier, une possible réforme de l’ISF. Depuis, François Fillon a affirmé qu’un tel projet n’était pas « à l’ordre du jour » mais l’effet d’annonce a suscité de nombreux commentaires.

« Il n'y a pas de réforme de l'ISF à l'ordre du jour», a assuré François Fillon sur Europe 1, le 1er septembre. « Nous avons fait une réforme de l'ISF qui est une réussite…Le président de la République a souhaité que le bouclier fiscal soit renforcé en utilisant le mode déclaratif, on n'ira pas plus loin », a-t-il tranché.

Le chef du gouvernement met ainsi fin aux rumeurs d’une éventuelle proposition de réforme de l’Impôt sur la Fortune, évoquée par la ministre de l’économie, quelques heures auparavant.

Pour le socialiste Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées, « les dénégations du Premier ministre sur la suppression de l'impôt sur la fortune ne trompent personne… C'est devenu une technique habituelle du gouvernement: préparer le terrain d'une réforme par une annonce fracassante, à laquelle on oppose des démentis mous avant de passer à l'acte quelques semaines plus tard. »

Laurence Parisot, quant à elle, a profité de cet effet d’annonce pour se prononcer pour la suppression de l’ISF. « Plus j'observe ce qui se passe dans notre pays, plus je vois que cet impôt, qui a une valeur symbolique très forte, est en réalité une catastrophe économique. Je le dis très clairement aujourd'hui, oui il serait sain de supprimer l'ISF », a-t-elle déclaré sur RMC. La présidente du Medef a ajouté qu’il s’agissait de « la meilleure façon de conserver des investisseurs dans notre pays et la meilleure façon de faire venir d'autres investisseurs qui avaient quitté notre pays ».

Une position contestée par le SNUI et le PCF. Le Syndicat national unifié des impôts (Snui) juge que la suppression de cet impôt « viendrait alimenter la machine à développer les inégalités. De son côté, le Parti communiste français réclame « le doublement de l’ISF pour les tranches situées entre 750000 et 1200000 euros » estimant qu'il « est temps que la fiscalité joue son rôle de redistribution des richesses ».