Les mesures d'économies pour réduire le déficit de l'assurance maladie en 2014 porteront notamment sur l'hôpital et le prix des médicaments, a annoncé la ministre de la Santé Marisol Touraine dans une interview à paraître jeudi dans Les Echos.
Un « effort » de 440 millions d'euros sera demandé aux hôpitaux et la baisse des prix des médicaments permettra d'économiser un milliard d'euros, a précisé la ministre, à quelques heures de la présentation d'un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) resserré pour 2014. « A l'hôpital nous prévoyons un effort de 440 millions. Les établissements de santé vont continuer à contenir leur budget, notamment pour leurs achats, et favoriser le développement de la chirurgie ambulatoire, qui permet aux patients de rentrer chez eux le jour même lorsque c'est possible », a dit la ministre.
« Les baisses des prix des médicaments et le développement des génériques, à la fois à la ville et à l'hôpital permettront d'économiser près d'un milliard d'euros », a-t-elle ajouté. « Nous ouvrirons la possibilité de délivrer des versions génériques des médicaments issus des biotechnologies, les biosimilaires », a-t-elle précisé, ajoutant qu'une économie de 120 millions était prévue sur les dispositifs médicaux (fauteuils roulants, appareils orthopédiques, pansements...).
Un « trou » de près de 7,7 milliards d'euros
Pour le PLFSS de 2013, les économies sur l'hôpital avaient été de 650 millions et celles sur les médicaments d'un milliard d'euros. Avec un « trou » de près de 7,7 milliards d'euros cette année, l'assurance maladie est la plus déficitaire des quatre branches de la Sécurité sociale (maladie, retraite, famille, accidents du travail/maladies professionnelles). Les économies pour cette branche s'élèveront à 2,9 milliards d'euros en 2014, selon le budget présenté mercredi.
Le premier président de la Cour des comptes Didier Migaud avait estimé la semaine dernière, à l'occasion de la publication du rapport de la Cour sur la Sécurité sociale, qu'il existait « des gisements d'économies considérables » dans l'assurance maladie « sans compromettre, bien au contraire, la qualité des soins, ni l'égalité d'accès au système de santé ».
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