L’instauration d’une taxe de 1,1% sur les revenus du capital destinée à financer le RSA a été officialisée par Nicolas Sarkozy. Ce nouveau dispositif divise et suscite même les critiques de certains membres de la majorité.

Le Revenu de solidarité active (RSA) sera financé grâce à une augmentation de la taxation du capital qui passera de 11% à 12,1% et qui devrait rapporter 1,5 milliard d’euros. Ce dispositif devrait être généralisé en 2009.

Alors que la ministre de l’économie Christine Lagarde, a assuré que la contribution pour le RSA sera incluse dans le bouclier fiscal, la nouvelle taxe a reçu un accueil mitigé au sein de la majorité et a provoqué l’hostilité du patronat. Laurence Parisot, présidente du Medef, a déclaré sur France 2 que « si à chaque nouvelle idée, on invente une nouvelle taxe, (...) on va être totalement asphyxiés, très vite ».

A droite, Lionel Lucas, député UMP estime que « taxer les revenus sur le capital n'aboutira qu'à accélérer l'expatriation des capitaux ». Pour le député UMP de la drôme, Hervé Mariton « on aurait pu ne pas confondre vitesse et précipitation (…) car cela nous amène à une solution de financement qui n'est pas acceptable ».

Plus positif, Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu’il s’agissait d’une « révolution dans la vision de l'économique et du social » et que « le RSA correspond exactement à notre philosophie politique d'incitation au travail ». Tandis que pour Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’assemblée nationale « c'est malheureusement la seule solution possible (…) car on ne va pas le financer en augmentant le déficit budgétaire, et on ne va évidemment pas taxer les gens modestes ». 

Le président du modem, François Bayrou craint que cette mesure pénalise les classes moyennes car selon lui « cette taxe n'est pas une taxe sur le capital, c'est une taxe sur les épargnants (…) et sur les locataires qui en bout de chaîne devront assumer la part de la taxe sur le foncier ».

A gauche, François Hollande a qualifié la taxe de légitime mais d’autres socialistes ont émis des réserves. Pour Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS à l'égalité, « le RSA est sous-financé, et ni le Président ni le gouvernement n'ont pris aucun engagement clair sur la date précise de généralisation du dispositif ».

Dans un communiqué signé par Pascal Terrasse, secrétaire national à la Santé, les socialistes regrettent que la généralisation du RSA « ne prenne pas en compte les jeunes de moins de 25 ans » et dénoncent « la faiblesse du taux de cumul entre le revenu d'activité et le revenu de solidarité (un peu plus de 60%) ».