Le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve a estimé mercredi que le rebond de 0,5% du produit intérieur brut de la France au deuxième trimestre montrait « incontestablement que des jours meilleurs sont aujourd'hui devant nous », dans un entretien à l'AFP.

« Nous avons enfin une croissance positive, cela ne préjuge pas de ce que sera la croissance de l'année 2013 (...), cela montre incontestablement que des jours meilleurs sont aujourd'hui devant nous », a déclaré le ministre, attribuant ces résultats à « la cohérence », « la persévérance » de la politique du gouvernement. Interrogé sur les mauvais chiffres du chômage (-27.800 postes) pour le deuxième trimestre également publiés mercredi par l'Insee, il a expliqué qu'il y avait « toujours un petit décalage entre le moment où les déficits se réduisent, la croissance revient et le chômage diminue ».

« Aujourd'hui, nous sommes dans une situation où les déficits diminuent (...), la croissance revient et nous travaillons sur la totalité du champ de la politique de l'emploi », a-t-il détaillé, assurant qu'il s'agissait « de faire en sorte qu'il y ait une politique de l'offre qui permette dans l'entreprise aussi de favoriser la création d'emploi ».

Pour M. Cazeneuve en outre, les variations de stocks des entreprises (qui contribuent pour 0,2 point au 0,5% de croissance) et le ralentissement de la baisse de l'investissement, passé de -1% au premier trimestre à -0,5% au deuxième, témoignent que « les entreprises ont des perspectives de débouchés qui se redressent progressivement ». « La croissance ne se décrète pas, on ne l'attend pas non plus, on l'a suscité, on l'entretient par une action patiente et méthodique qui commence aujourd'hui à porter ses fruits », a résumé le ministre en pleine préparation du projet de loi de finances pour 2014 qui sera présenté le 25 septembre.

A ce propos, il a précisé que le gouvernement agirait « dans la continuité de ce que nous avons déjà fait ». « Nous voulons un texte qui réconciliera rétablissement des comptes publics et soutien à la croissance et la compétitivité : nous avons intérêt à maintenir cet équilibre, à amplifier cette politique puisqu'on voit les résultats qu'elle donne aujourd'hui », a-t-il soutenu. « Mobiliser tous les leviers en faveur de la croissance (...), c'est bien l'objectif de notre politique fiscale », a ajouté M. Cazeneuve.

Augmentation de la TVA

Interrogé à ce titre sur l'augmentation des taux intermédiaire (de 7 à 10%) et normal (de 19,6 à 20%) de TVA au 1er janvier 2014 alors que la hausse de la consommation des ménages a grandement contribué à la croissance du deuxième trimestre, le ministre a promis que celle-ci ferait l'objet d'un ciblage pointilleux notamment par le biais de la baisse prévue du taux réduit (de 5,5% à 5%).

« La réflexion en cours en liaison avec le parlement sur les assiettes doit permettre de faire en sorte que l'augmentation de la TVA pour financer l'allègement net de charges des entreprises, le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), n'obère pas la consommation », a-t-il certifié.