Le président UMP de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini, qui a pu consulter les documents sur l'affaire Cahuzac, va demander par lettre ce vendredi au ministre de l'Economie Pierre Moscovici des informations « complémentaires », a-t-il indiqué à l'AFP.

« Premièrement, pourquoi n'y a-t-il pas eu de démarches auprès de Singapour puisque l'éventualité d'un compte à Singapour apparaissait clairement dans la presse, est-ce que le ministre a sollicité des informations à ce sujet ? », a précisé le sénateur UMP. « Deuxièmement », a-t-il poursuivi, « au sujet de la demande d'information auprès de la Suisse, n'aurait-il pas été possible, selon la convention franco-suisse, d'étendre les recherche au-delà de la seule banque UBS ». « Troisièmement, j'interrogerai le ministre sur le fait que l'interprétation de la réponse de l'administration suisse des contributions est ambiguë », a encore souligné M. Marini. « J'ai analysé les documents transmis avec mon équipe et à ce stade ils ne permettent pas de se faire une opinion définitive et c'est pourquoi je demande des précisions complémentaires », a-t-il fait valoir.

Les deux présidents des commissions des Finances (Assemblée et Sénat) ainsi que les deux rapporteurs du budget, sont habilités, de droit, à consulter le dossier fiscal de Jérôme Cahuzac et la réponse de la banque UBS sur l'existence d'un supposé compte bancaire appartenant à l'ancien ministre du Budget.

Jeudi, Christian Eckert (PS), rapporteur général du Budget, avait déclaré que la réponse des autorités suisses aux demandes françaises « confirme l'absence de compte ouvert à l'UBS au nom de Jérôme Cahuzac ou de compte dont il serait ayant droit pour les périodes allant de 2006 à 2010 ». « L'enquête en cours », avait-il ajouté, « devra préciser sous quelle forme, auprès de quelles institutions et via quels intermédiaires les comptes que Jérôme Cahuzac reconnaît aujourd'hui avoir détenus ont été ouverts ».