Des parlementaires PS, appartenant au mouvement « la gauche durable », veulent « muscler » la réforme bancaire qui sera examinée à l'Assemblée nationale à partir du 12 février.

Le député Christian Paul et la sénatrice Laurence Rossignol ont expliqué jeudi au cours d'une conférence de presse qu'ils avaient « fait bouger le texte », en soulignant bien que « le lobby bancaire s'(était) mis en route dès le 6 mai » au lendemain de l'élection de François Hollande.

Le projet de loi impose aux banques de loger leurs activités spéculatives dans une filiale ad hoc qui devra se financer largement seule, « pour protéger les dépôts des épargnants ». Des critiques présentent déjà ce texte comme insuffisant au regard des promesses faites par le candidat Hollande. Quand il a été présenté au bureau national du parti, « on s'est dit il y a un gap (fossé) » par rapport à ce qui a été prévu au départ, a expliqué Mme Rossignol.

Ces parlementaires présenteront donc plusieurs amendements notamment sur « le périmètre des filiales » ou encore pour intégrer la question des « paradis fiscaux ». Le gouvernement a donné son aval au volet « paradis fiscaux », a précisé M. Paul. Ils proposent également d'interdire aux banques les pratiques « hautement spéculatives » sur les matières premières agricoles, ou encore la mise en place d'un plafonnement des frais bancaires. La députée PS Karine Berger est rapporteure de ce projet de loi.

Les six premiers mois ont été « un tour de chauffe », a expliqué le député de la Nièvre, estimant que « l'épreuve de vérité » était en cours sur le mariage homosexuel, la réforme bancaire ou encore la transcription de l'accord sur l'emploi. « On regarde celui-ci de très près », a indiqué M. Paul. Il a par ailleurs précisé que le député PS Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry, serait rapporteur de projet de loi qui doit venir en avril.

Créée en juillet 2012, la « gauche durable » rassemble une vingtaine de parlementaires socialistes, des élus locaux et des chercheurs. Elle se veut un « courant de pensée » qui recherche un « nouveau modèle de développement » et de croissance intégrant la crise écologique, revendique l'« innovation politique » et aspire à être une « boussole dans les périodes qui tanguent » en faisant « repasser au premier plan les combats importants ».