D'anciens ministres UMP ont critiqué mercredi un éventuel transfert des cotisations sociales vers la CSG, la jugeant moins « juste » car supportée « par l'ensemble des Français » que la TVA, qui « porte aussi sur les importations »

Selon le Monde, l'Elysée se dirige vers une baisse des cotisations patronales de 40 milliards d'euros sur cinq ans pour réduire le coût du travail, financée par une hausse probable de la CSG. « Durant l'élection présidentielle, François Hollande a affirmé qu'il n'y avait pas un problème de coût du travail en France, puis au mois de juillet, il a réalisé qu'il y avait un problème », a déclaré à la presse Nathalie Kosciusko-Morizet dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

« Accepter l'idée qu'il faut transférer une partie des charges du travail vers une autre assiette fiscale, et choisir de le faire, pour ne pas faire comme Nicolas Sarkozy, non sur la TVA mais sur la CSG, c'est faire supporter l'ensemble de la charge par les Français alors que la TVA répartissait autrement les choses », a ajouté cette élue de l'Essonne, ancienne porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy. La TVA, que l'ancien président avait prévu d'augmenter en compensation d'une baisse des cotisations familiales, « porte aussi sur les importations », a-t-elle fait valoir.

Une TVA antidélocalisation

L'ancienne ministre du Budget, Valérie Pécresse, a elle aussi appuyé la TVA dite sociale ou antidélocalisations, mesure qu'elle était venue défendre en février dans l'hémicycle. « Augmenter la CSG pour baisser les charges sur les salaires, c'est beaucoup plus injuste et beaucoup moins efficace qu'une augmentation de la TVA ! », a-t-elle réagi également dans les couloirs.

« Ce sera une baisse de pouvoir d'achat immédiate, et cela pèsera encore sur ceux qui travaillent, je pense que c'est injuste », a affirmé la députée des Yvelines. « Nous, on préfère le faire sur la TVA parce que c'est plus juste. La CSG, elle, touche la feuille de paie des Français ! », a pour sa part déclaré un autre ancien ministre UMP du Budget, Eric Woerth. « Si jamais le gouvernement privilégiait la piste de la CSG, c'est tout simplement parce que M. Sarkozy avait choisi la TVA. Si M. Sarkozy avait choisi la CSG, M. Hollande aurait choisi la TVA. On est un peu dans un débat de cour de récréation », a lancé le député de l'Oise.