L'Union française des industries pétrolières (Ufip) s'est dite favorable vendredi à une réduction des avantages fiscaux du diesel par rapport à l'essence. Ses motivations sont toutefois plus industrielles qu'environnementales.

« Nous souhaitons qu'on rééquilibre la fiscalité de façon à stopper le déséquilibre de la demande qui est pénalisant pour nos industries », a déclaré Jean-Louis Schilansky, le président de l'organisation du secteur pétrolier français, en marge de la conférence environnementale qui s'est ouverte vendredi à Paris, où il est présent en tant que représentant du Medef

La motivation des pétroliers est avant tout industrielle : la dizaine de raffineries françaises produit trop d'essence et pas assez de diesel, ce qui contraint la France à importer du gazole. Mais elle rejoint des revendications écologistes. Réputé meilleur pour le climat que le moteur à essence car il génère moins de CO2, le diesel (ou gazole) a connu un succès remarquable en France, grâce à une politique fiscale avantageuse. A ce jour, le diesel représente 60% du parc automobile français et 80% de la consommation de carburant.

Le diesel classé cancérigène

Or les moteurs au diesel émettent des particules fines à l'origine de quelque 42.000 morts prématurées par an, selon le ministère de l'Ecologie, et un gaz, le dioxyde d'azote, responsable de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Le diesel a été classé en juin comme cancérogène par le Circ, l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pour Schilansky, il pourrait s'agir de faire évoluer la fiscalité « dans les deux sens », en réduisant les taxes sur l'essence et en augmentant celle sur le diesel. Mais « le plus important, c'est de commencer maintenant ». « On ne va pas augmenter les taxes de 5 centimes demain, il faut y aller progressivement », selon le président de l'Ufip. Le député PS Jean-Marie Le Guen a de son côté proposé jeudi d'interdire les véhicules diesel dans les grandes villes d'ici 3 ans.