François Fillon a estimé mercredi sur RTL que la hausse prochaine de la CSG constituait « la vraie décision » de la conférence sociale organisée par le gouvernement, l'ancien Premier ministre accusant les socialistes de n'avoir « aucune stratégie économique ».

« On nous annonce, et cela semble être la vraie décision de cette conférence sociale, même si elle n'est pas encore prise, une augmentation de la CSG », a commenté M. Fillon, qui a déploré que le texte sur la hausse de la TVA pour alléger les charges sociales, adopté par son gouvernement peu avant les élections, ait été abrogé. « On est tous d'accord pour dire que le travail ne peut plus supporter la totalité de cette protection sociale. Mais la TVA, c'était mieux que la CSG », a-t-il souligné.

La TVA, a-t-il expliqué, porte sur « une assiette plus large » et « contrairement à ce que l'on dit, ce n'est pas injuste. On consomme en fonction de ses besoins ». De plus, a argumenté l'ancien Premier ministre, « il y a un avantage avec la TVA, vous taxez les produits importés. Avec la CSG, non ».

« La CSG, c'est vraiment une baisse du pouvoir d'achat », a-t-il encore affirmé, estimant que le choix d'une hausse de la CSG plutôt que de la TVA relevait d'une « décision idéologique ».

François Fillon s'est par ailleurs livré à une large critique de la conférence sociale qui s'est tenue lundi et mardi. « Ce qui ressort surtout de cette conférence (...), c'est le sentiment que le gouvernement n'a aucune stratégie économique et qu'il cherche surtout à gagner du temps », a-t-il estimé. Selon lui, « pendant cinq ans, ils (les socialistes) ont passé beaucoup de temps à nous critiquer, pas assez à réfléchir à ce qu'ils devraient faire ».

A propos de la cellule de réflexion sur le Smic, il a remarqué qu'« il y en avait déjà une, elle vient d'être dissoute. On va en mettre une nouvelle. On ne voit pas bien à quoi ça va aboutir ». De même, « il n'y a pas besoin d'une commission (...) pour réfléchir à la compétitivité de l'économie française », a-t-il ajouté en faisant allusion à la commission confiée par le gouvernement au commissaire général à l'investissement, Louis Gallois. « C'est très simple. Il faut baisser le coût du travail », a dit François Fillon.

« On a un différentiel de compétitivité avec l'Allemagne et on ne va pas le rattraper en se donnant un an pour réfléchir à des questions aussi urgentes que celles de la compétitivité de l'industrie française », a-t-il conclu. L'ancien Premier ministre a défendu enfin avec force son bilan gouvernemental en matière de concertation sociale.

« Pendant cinq ans », a-t-il dit, « vous n'avez jamais eu autant d'accords avec les partenaires sociaux ».