Eric Woerth, ministre du Budget, confirme que le gouvernement entend ramener le déficit public de la France à 2,5% du PIB en 2008, alors que pour la Cour des comptes, il atteindra 2,9% dans un rapport à paraître mercredi.

Dans son rapport sur les perspectives des finances publiques françaises, qui sera publié mercredi, la Cour des comptes affirme que le déficit structurel de la France atteindra 2,9% en 2008, c'est à dire la limite haute du Pacte de croissance et de stabilité européen.

« J'ai lu ce rapport de la Cour des comptes, nous y avons même apporté nos propres observations », a répondu M. Woerth.

« Le déficit calculé s'appelle déficit structurel » mais « en réalité, la Cour des comptes recalcule non pas le déficit effectif, c'est-à-dire la réalité du déficit » mais un déficit « en fonction de la conjoncture », a affirmé le ministre du Budget.

« Nous avons réduit considérablement le chômage », ce qui donne « plus de rentrées de cotisations, donc ça limite le déficit et c'est tant mieux », a dit Eric Woerth.

Selon le ministre, le coût du « paquet fiscal », voté l'été dernier, était « plutôt de l'ordre de 10 milliards d'euros, et non pas 15, si on ajoute 2007 et 2008 ».

« Ce qui m'intéresse, c'est la réalité, c'est le déficit effectif », a-t-il ajouté. Il « a été de 2,7% en 2007, nous avons comme objectif de le faire passer à 2,5% en 2008 et le faire revenir à 2% en 2009 pour aller jusqu'en 2012 à un équilibre global de nos finances publiques », a répété le ministre.

La Commission européenne avait mis en garde la France, le mois dernier, contre une dérive de son déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales), qu'elle prévoit à 2,9% du PIB cette année puis 3% en 2009.

L'OCDE, de son côté, prévoit un déficit de 3% dès cette année, et 2,9% en 2009. Le gouvernement français, qui critique ces prévisions, a maintenu l'engagement pris auprès de ses partenaires européens d'atteindre le « zéro déficit » en 2012.