Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande, a détaillé mardi sur LCI le projet fiscal du candidat socialiste, qui vise à introduire de la progressivité dans la CSG, tout en élargissant la base de l'impôt sur le revenu.

Interrogé sur des affirmations des Echos, selon lesquelles la fusion des deux impôts, prônée par le député de Corrèze, n'était plus à l'ordre du jour, et qu'on parlait désormais de rapprochement, Michel Sapin a répondu : « l'objectif est toujours le même. Aujourd'hui, tous les Français payent un impôt sur le revenu qui est la CSG. Ils payent même beaucoup plus de CSG que d'impôt sur le revenu ». 

Or la contribution sociale généralisée « est fixée de la même manière pour quelqu'un qui gagne 700 euros ou 100.000 euros par mois. Il y a une injustice, il faut mettre de la progressivité, de la justice ». « On a des solutions qui permettent de mettre de la progressivité », a insisté l'ancien ministre de l'Economie, alors qu'on lui faisait observer qu'une réforme en ce sens avait fait l'objet d'une censure constitutionnelle sous Lionel Jospin.

« Une base juste »

De l'autre côté, a poursuivi Michel Sapin, il y a « l'impôt sur le revenu dont le principe est juste - celui de la progressivité - , sauf que la base est tellement étroite ! Par exemple, les revenus du capital payent beaucoup moins d'impôt que les revenus du travail ». « C'est ça le rapprochement », a-t-il insisté : « une base juste et des taux justes ».

Il a assuré que le quotient conjugal serait préservé (déduction pour les couples qui payent ensemble des impôts). Quant au quotient familial (demi-part de déduction par enfant), il a expliqué : « Aujourd'hui, un enfant de riche, ça apporte beaucoup plus de baisse d'impôts qu'un enfant de pauvre. Est-ce normal ? Non. Il faut faire en sorte que ce soit juste ».