Le député PS Michel Sapin, ancien ministre de l'Economie, juge possible de « réduire le déficit » public tout en augmentant « le nombre de professeurs », par exemple. Il a également estimé que le projet socialiste n'était pas « obsolète » malgré l'aggravation de la situation économique.

Michel Sapin avait déjà affirmé mardi que la création de 60.000 emplois dans l'Education proposée par François Hollande serait « bien entendu » compensée par des baisses de postes ailleurs : « Augmenter le nombre de fonctionnaires dans l'Education nationale n'a jamais voulu dire une augmentation du nombre global de fonctionnaires », mais l'arrêt de la politique « imbécile » et « aveugle » du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Questionné sur le contenu du programme du candidat PS à l'Elysée sur le volet crucial de l'économie, Michel Sapin a fait valoir qu'il était « trop tôt » pour « en dire plus » et que le projet « n'a pas tellement de raison d'être présenté avant que la campagne présidentielle ne s'ouvre ».

Budget 2012 : un « fatras de mesures »

L'ex-ministre a toutefois répété que le projet du PS, critiqué par l'UMP qui le chiffre à près de 225 milliards d'euros, n'était pas « obsolète » malgré l'imminente révision de la croissance française et n'avait pas été chiffré. Il a reprécisé que le taux de croissance prévu à 2,5% était « une moyenne sur cinq ans, 2013-2018 » et qu'il n'était pas « inconcevable » d'avoir tablé sur ce chiffre « il y a neuf mois ».

Interrogé sur le budget 2012, l'ancien ministre l'a qualifié de « fatras de mesures (...) élaborées dans l'urgence ». Sur la TVA dans la restauration abaissée à 5,5%, Michel Sapin a affirmé que « l'irresponsabilité du gouvernement, c'est de prendre des mesures de cette nature qui ne sont pas irréversibles, mais sur lesquelles il est difficile de revenir avec la même brutalité ». Il s'est dit persuadé que « si on remontait à 19,6%, cela se traduirait immédiatement par une augmentation des prix ».