L'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, a accusé mercredi la directrice général du FMI, Christine Lagarde, d'avoir commis "une grosse erreur politique", en évoquant la situation des banques européennes détenant de la dette grecque.

« Si c'était vraiment son sentiment, en bon directeur général du FMI, elle allait parler en tête à tête au chef de gouvernement concerné par ça. Donc elle a, elle aussi, nourri la spéculation », a déclaré Jacques Delors, lors de « Questions d'Info » (LCP/France Info/Le Monde/AFP/Dailymotion).

« Face à la montée des risques et des incertitudes, et à la nécessité de convaincre les marchés, certaines banques ont besoin de renforcer leur capital », avait estimé Christine Lagarde, vendredi, avant la réunion du G7 à Marseille, en évoquant les risques encourus par les établissements européens face à la crise de la dette dans la zone euro.

« Perroquet savant »

L'ancien ministre socialiste des Finances a fait valoir que la Société générale, la BNP et le Crédit agricole avaient « les moyens, sans gêner leur clientèle, de faire le nécessaire ». Estimant que « le cri d'alarme » de Christine Lagarde était « trop fort » dans un contexte de « spéculation », il a repris « les mauvaises langues » de la droite, la qualifiant de « perroquet savant (qui) n'a plus son professeur ». « Elle n'est plus cadrée par M. Musca, le secrétaire général de l'Élysée », a-t-il décrypté à propos de celle qui était naguère ministre UMP de l'Economie.

Pour stopper la panique bancaire, il a estimé qu'il faudrait que « demain, en urgence, nos gouvernements soumettent au Parlement et ratifient » le plan de sauvetage de la Grèce. « Et à ce moment-là déjà, toutes les mesures seront mises en application », a-t-il dit, en soulignant qu'il s'agissait d'un « matelas de 300 milliards ».