Lundi, à l'occasion du débat d'orientation des finances publiques en 2012, le rapporteur général du Budget, Gilles Carrez (UMP), a demandé au gouvernement d'être "on ne peut plus rigoureux sur les réformes fiscales".

« La dette publique représente 62.000 euros par Français ayant un emploi », a indiqué le rapporteur général, ajoutant: « Derrière une amélioration incontestable des comptes en exécution 2010, se dissimule la fragilité extrême de nos finances publiques ». Il a ainsi estimé que la réforme de la taxe professionnelle avait coûté plus cher que prévu (surcoût de 1,2 milliard d'euros d'après son rapport).

« Ceci, monsieur le ministre, doit nous conduire à être on ne peut plus rigoureux sur les réformes fiscales », a-t-il ensuite lancé à l'adresse de François Baroin, le ministre du Budget, ajoutant qu'il comptait « tout faire pour sécuriser le financement de la réforme de la fiscalité du patrimoine » lors de la commission mixte paritaire (CMP) prévue mercredi (suppression du bouclier fiscal et allègement de l'ISF).

La baisse de la TVA coûte cher

Alors que le gouvernement vise une évolution « zéro valeur » des dépenses publiques (274,8 mds d'euros en 2011 comme en 2010, sans tenir compte de l'inflation), Gilles Carrez constate pour 2010 des « dépassements de crédits en exécution de nature profondément structurel » sur certaines missions (Immigration, travail et emploi..). Il se préoccupe aussi d'une augmentation de 680 millions d'euros de la masse salariale.

Il  a aussi déploré un « effritement du rendement de nos impôts », de l'ordre de 10 milliards, citant la baisse de la TVA dans la restauration. « La baisse de la TVA, c'est huit années du rendement budgétaire du un sur deux (le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite) », a-t-il dit, reprenant pratiquement au mot près un argument déjà utilisé par le PS.

Le bilan de Lagarde « peu flatteur »

Avec des accents de pré-campagne, le président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, a de son côté dressé un réquisitoire contre la politique fiscale et budgétaire de l'ensemble du quinquennat Sarkozy. « Si Mme Lagarde part au FMI, elle ne partira pas avec un bilan flatteur (sur le commerce extérieur) », a-t-il dit, estimant aussi que « baisser les impôts n'était pas la meilleure façon de s'insérer dans la compétition internationale ». Il a enfin repris un argument bien connu des spécialistes de la chose budgétaire: citant la Cour des comptes, le PS affirme qu'un tiers seulement du creusement des déficits est dû à la crise.

L'Assemblée devait voter en début de soirée le projet de règlement des comptes pour 2010, avant de passer au débat d'orientation budgétaire pour 2012.