La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a estimé vendredi qu'il était "trop tôt" pour parler d'un impôt sécheresse et qu'on pouvait encore "sauver la saison" alors que 23 départements français sont concernés par des mesures de restriction.

« La sécheresse est avérée, mais malgré tout il peut se remettre à pleuvoir dans les semaines qui viennent. On peut sauver la saison et on ne peut pas dire aujourd'hui avec assurance quel sera le degré de gravité pour le secteur », a indiqué la ministre sur France Info. Estimant qu'il était « trop tôt » pour dire s'il y aurait un impôt sécheresse, elle a assuré qu'elle essayait de « tout organiser pour qu'on ne se retrouve pas dans des situations de tension ». « Il faut gérer la pénurie », a-t-elle ajouté.

Sécheresse de 1976

En 1976, au terme de plusieurs mois de sécheresse, le gouvernement avait annoncé fin août une aide aux agriculteurs de 1,3 milliard d'euros financé par un « impôt sécheresse » exceptionnel, méthode qui n'a depuis jamais été réutilisée.

Selon le site du ministère de l'Ecologie, 23 départements français sont désormais concernés par au moins un arrêté restreignant certains usages de l'eau, soit six de plus que le 6 mai. Le Maine-et-Loire, le Lot-et-Garonne, le Gers, l'Indre, le Jura et le Territoire de Belfort se sont ajoutés à la liste des départements où sont imposées des mesures de restriction, plus ou moins importantes selon la situation locale.

La ministre de l'Ecologie réunit lundi à Paris un « comité sécheresse », rassemblant particuliers, industriels, agriculteurs, producteurs d'énergie, pour faire le point des mesures à prévoir. De son coté, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi qu'il allait demander à Bruxelles le versement anticipé d'une aide financière pour aider les éleveurs, particulièrement touchés par la sécheresse.

Par ailleurs, la ministre de l'Ecologie s'est montrée réservée sur la possibilité d'imposer des travaux d'intérêt général aux personnes recevant le RSA (Revenu de solidarité active), comme le suggérait le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez.

« Comme maire, c'est extraordinairement compliqué à mettre en place », a-t-elle dit, soulignant qu'on ne pouvait pas « mettre n'importe qui dans les crèches » et qu'il faut « connaître les gens même pour faire traverser les enfants à la sortie des écoles ».