Le Ministre du budget François Baroin et le Député UMP Gilles Carrez se sont chacun exprimés en faveur d’une remontée du seuil d’entrée dans l’impôt sur la fortune (ISF) dans le cadre de la réforme fiscale qui sera présentée en mai en Conseil des Ministres.

M. Baroin a envisagé "une remontée du seuil d'entrée à l'ISF, "de 790.000 euros à 1,3 million d'euros", a-t-il déclaré sur BFMTV et RMC (en partenariat avec le Point) face au président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac. Ce faisant "on sort (de l'ISF) 300.000 personnes, cela coûte 900 millions d'euros", a-t-il poursuivi.

Le manque à gagner serait alors compensé par la suppression du bouclier fiscal, qui coûte "entre 700 et 900 millions d'euros". Mesure fiscale emblématique de Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal évite à un contribuable de payer plus de 50% d'impôts sur ses revenus. "Si c'est cela la réforme, cela ne coûte pas très cher", a-t-il dit. "Cette réforme ne devra pas coûter aux finances publiques". "Il faudra qu'elle soit juste et qu'elle n'abime pas la compétitivité des entreprises", selon M. Baroin.

Dans un entretien au quotidien Les Echos lundi, le député UMP Gilles Carrez, rapporteur du budget à l’Assemblée nationale préconise également un relèvement du seuil d'entrée dans l'impôt sur la fortune (ISF). "On pourrait (...) relever à 1 million d'euros le seuil d'entrée dans l'ISF, mais dans tous les cas, la pédagogie de cet allègement devra s'appuyer sur la résidence principale", plaide l'élu de droite.

Une décote sur la résidence principale dans certaines conditions

Cet allègement de l'ISF pourrait être financé par la "suppression du bouclier fiscal (qui) permettra d'économiser 700 millions d'euros", argumente M. Carrez, qui appelle à une réforme fiscale "simple, juste et efficace". L'élu propose également "d'appliquer une décote, autour de 500.000 euros sur la détention de la résidence principale" pour les propriétaires qui ont été rattrapés par l'ISF parce que la valeur de leur logement s'est envolée.

"Au-delà, l'abattement de 30% continuerait de jouer. Cela permettrait de réduire significativement le nombre d'assujettis à l'ISF, en exonérant les classes moyennes", relève-t-il.

La réforme fiscale sera présentée en mai en Conseil des ministres puis en juin à l'Assemblée.