François Fillon a annoncé mardi une mutualisation des stocks de réserve et la mise en oeuvre de nouveaux moyens de transports pour alimenter les stations-service en pénurie de carburant, prévoyant un "retour à la normale" dans quatre à cinq jours.

Le Premier ministre avait convoqué une réunion d'urgence à Matignon avec les principaux acteurs de la production et de la distribution de carburants, en présence des ministres concernés. « Les représentants des compagnies se sont engagés à mutualiser les stocks de réserve et à mettre en œuvre les moyens de transport afin d'approvisionner au plus vite les stations qui en ont besoin, selon les indications qui leur seront données par les préfets de zone, dans le cadre de plans d'acheminement des carburants », a indiqué François Fillon dans un communiqué.

Selon le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, 4.000 stations-service sont actuellement en « attente d'approvisionnement ». Le patron de l'Union française des industries pétrolières (UFIP) Jean-Louis Schilansky, qui était présent à Matignon, a avancé le chiffre de 2.000.

Dans la matinée, le Premier ministre avait affirmé devant les députés UMP qu'un « tiers des départements » était touché par des difficultés d'approvisionnement en raison des blocages liés à la réforme des retraites et qu'il faudrait « quatre à cinq jours avant que la situation redevienne normale ». Les vacances scolaires de la Toussaint débutent vendredi soir.

Réorganiser le système de distribution

Concrètement, a expliqué M. Schilansky, le carburant qui se trouve dans les dépôts va être « mutualisé » et livré aux stations qui en manquent. « On va mettre ensemble nos stocks et ceux qui en auront besoin pourront y avoir accès », a-t-il expliqué. Total pourra par exemple alimenter BP et réciproquement. Pour l'acheminer rapidement vers les stations-service, davantage de camions vont être mobilisés. Si besoin, a précisé M. Schilansky, il sera fait appel à des compagnies de transport étrangères.

« De nombreux Français, particulièrement dans l'ouest du pays, mais aussi en région parisienne, rencontrent en effet des difficultés d'approvisionnement en carburants, qui ne sont pas dues à une pénurie mais à la nécessité de réorganiser le système de distribution », a expliqué François Fillon.

Reste la question des dépôts: sur un total de 219, une vingtaine étaient bloqués en début d'après-midi, avait indiqué M. Borloo. Les accès à celui d'Ambès à Bassens (Gironde), bloqué par des manifestants, ont été libérés par les CRS sans incidents peu avant 17 h.

Dans le communiqué, François Fillon assure que l'Etat « veille à assurer le libre accès des camions à la très grande majorité de ces dépôts ». Le chef du gouvernement insiste aussi sur « la nécessité d'assurer l'approvisionnement des services prioritaires » mais aussi des entreprises « afin que l'activité économique ne soit pas durablement perturbée ».