Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, dont le nom est régulièrement cité comme successeur possible de François Fillon à Matignon, estime, dans un entretien au quotidien Les Echos, que la compétitivité de la France est "la clef de tout".

Interrogé sur la reprise économique, Jean-Louis Borloo la juge « à notre portée », à condition d'avoir « comme priorité la compétitivité ». « La clef de tout, c'est d'amplifier le retour de la France dans la course à la compétitivité mondiale, d'aider et épauler nos champions nationaux », affirme le ministre d'Etat, qui suggère de « regarder à la loupe » ce qui se passe dans les grands pays émergents.

« Pékin mise sur une croissance compétitive à faible intensité énergétique », souligne-t-il, rappelant que les Chinois sont devenus les leaders mondiaux du photovoltaïque et qu'il « préparent activement les voitures sans carbone ». « Il est illusoire de croire qu'ils nous concurrencent uniquement par les coûts salariaux », ajoute-t-il. « Leur compétitivité va devenir de plus en plus technologique ».

« Grenelle de la fiscalité »

Plaidant en faveur de « financements innovants », il propose d'organiser un « Grenelle de la fiscalité » autour de 2012 afin en particulier de « réintroduire de la simplicité, de la visibilité » et d'« accentuer l'équité fiscale ».

Jugeant que l'élection présidentielle de 2012 se jouera avant tout « sur une vision stratégique » pour répondre à la mutation du monde, il se déclare persuadé que cette mutation est une chance et souligne qu'il y « travaille vraiment ».

Interrogé sur l'accent mis depuis quelques mois par Nicolas Sarkozy sur la sécurité et l'immigration, le ministre se tient à l'écart de la moindre réserve ou critique: « Il y a des séquences et la sécurité en est une », dit-il. « Il n'y a pas de prospérité sans règles et sans ordre ».

Comme à chaque fois qu'il est interrogé sur le sujet, le ministre de l'Ecologie refuse de se prononcer sur son attitude si le chef de l'Etat lui proposait de remplacer François Fillon à Matignon. « Je ne réponds pas aux questions qui ne sont pas posées », coupe-t-il.