La réforme des aides d'accession à la propriété et l'éventuelle limitation de la TVA à 5,5% aux seuls travaux d'économie d'énergie inquiète les professionnels de l'immobilier et du bâtiment, qui craignent de fortes réductions d'activité.

« Un nouveau PTZ (prêt à taux zéro) ne saurait en aucun cas être réservé au neuf. Il est essentiel de soutenir le marché de l'ancien », affirme la Fnaim, le principal syndicat des agents immobiliers, jeudi dans un communiqué. Pour la Fnaim « c'est sur ce marché de l'ancien, qui draîne plus des deux tiers des primo-accédants, que ces derniers ont accès à une large gamme de logements à des niveaux de prix et de qualité en adéquation avec leur capacité financière ».

« L'idée, c'est de favoriser un équivalent PTZ, c'est-à-dire un prêt à taux zéro qui soit verdi, qui encourage l'investissement dans la pierre en basse consommation, (...) et qu'on fusionne l'ensemble des autres aides à l'intérieur de ce prêt à taux zéro rénové », a déclaré mardi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur Radio Classique. La Fnaim « est particulièrement dubitative au regard du marché de l'ancien » sur ce PTZ verdi. « Force est de constater qu'il n'existe pas aujourd'hui d'outil fiable pour vérifier de façon indiscutable le respect des normes telles que le BBC (bâtiment basse consommation) », affirme la Fnaim.

24.000 emplois menacés par le verdissement ?

La Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) met en garde de son côté « le gouvernement et l'administration fiscale contre la complexité et les risques économiques d'un éventuel verdissement de la TVA à 5,5 % pour les travaux de rénovation ». Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a indiqué mardi à l'AFP que son ministère souhaitait réduire la liste des matériaux de rénovation donnant lieu à la TVA réduite de 5,5%, afin d'encourager des travaux « écologiques ».

« Si une telle hypothèse paraît séduisante au regard des objectifs du Grenelle de l'Environnement, l'impact économique sur l'activité et l'emploi dans le secteur du bâtiment serait désastreux: 2,8 milliards d'euros de perte de chiffre d'affaires et 24.000 emplois en moins », affirme la Capeb dans un communiqué.