Le ministre du Budget François Baroin a annoncé mercredi qu'il allait revoir la fiscalité sur le tabac pour "dissuader les fabricants de baisser leurs prix", lors de son audition devant la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.

« Je proposerai naturellement d'ici la fin de l'année une évolution de la fiscalité du tabac visant à dissuader les fabricants de baisser leurs prix », a-t-il indiqué. Le ministre n'a pas précisé la nature de ces changements, notamment si cela devait se traduire ou non par une hausse des taxes et donc des prix.

Eviter la guerre des prix

« La politique de santé publique menée par le gouvernement (...) s'appuie sur des prix du tabac élevés, pour être un élément de dissuasion, c'est indiscutable et évidemment il est exclu qu'une guerre des prix entre fournisseurs, vu la signification des prix, puisse avoir lieu », a-t-il précisé.

Lundi, un cigarettier, British American Tobacco, a baissé le prix de deux de ses marques de 20 centimes au grand dam de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et des associations de lutte contre le tabagisme. Ces derniers mois, les deux marques, Rothmans et Lucky Strike, avaient perdu des parts de marché et ne représentent plus qu'entre 3 et 4% des cigarettes commercialisées en France.

Plancher maintenu à 5,10 euros

Le ministre a rappelé que, en matière de tabac, les prix étaient « librement déterminés par les fabricants ». « En dépit de la disparition récente du dispositif du prix minimum (déclarés illégaux en mars par la Cour européenne de justice, NDLR), (...) les prix d'accès au tabac sont inchangés, on ne commercialise pas en France des cigarettes à moins de 5,10 euros et de tabac roulé à moins de 5 euros », a-t-il souligné.