La ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde a déclaré vendredi sur France Inter que les chiffres d'inscriptions au chômage en mai étaient "mauvais".

« Ce sont des chiffres qui sont mauvais, sur lesquels on doit absolument travailler », a-t-elle déclaré, s'estimant « confortée en particulier dans deux directions ». Elle a d'abord lancé à l'antenne un appel aux chefs d'entreprise pour qu'ils fassent usage des aides de l'Etat au recrutement de jeunes en alternance, autrement dit sur des contrats d'apprentissage et de professionnalisation. « C'est une solution impérative à considérer où l'Etat est partenaire, (...) il faut le faire », a-t-elle dit.

Deuxième voie d'amélioration de l'emploi évoquée par la ministre : celle des seniors, dont les inscriptions à Pôle Emploi ont augmenté plus vite que les autres en mai. Pour la ministre, il ne fait pas de doute que le recul de l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans « est de nature à favoriser l'emploi des seniors ». « Empiriquement, on s'aperçoit que chaque fois qu'on repousse l'âge de la retraite, on repousse l'âge du départ de l'entreprise », a-t-elle dit.

Elle a décrit le raisonnement que font « aujourd'hui un certain nombre d'entreprises : retraite 60 ans, donc à partir de 50 ans, je ne fais plus beaucoup de formation professionnelle puis à partir de 55-57 ans, l'Etat ne finance plus les préretraites, mais moi je vais faire un petit supplément, comme ça moi, je vais faire des moyennes en baisse et pouvoir embaucher des jeunes ». « Ce raisonnement là, qui ne me paraît pas juste, sera aussi repoussé si on repousse l'âge légal de la retraite », a-t-elle assuré.

« Des entreprises frileuses » mais une sortie de crise selon Laurent Wauquiez

De son côté, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a déclaré sur RMC que le nombre d'inscrits à Pôle emploi en mai, « ce n'est pas des bons chiffres, ce n'est pas satisfaisant », jugeant qu'« on a du mal à redémarrer sur cette sortie de crise ».

« On a des entreprises qui sont un peu frileuses, attentistes, et on a, sur le front de l'emploi, un climat qui est trop de sinistrose, et dont il faut que notre politique de l'emploi aide à sortir », a-t-il estimé. « On est sorti de la crise maintenant, il y a à nouveau un rythme économique qui commence à réaugmenter, il faut que les entreprises aient confiance et qu'elles se disent que, à nouveau, elles peuvent investir et embaucher », selon lui.

Le secrétaire d'Etat a cependant dit s'attendre à « des résultats meilleurs sur le deuxième et le troisième trimestre, où on voit que les perspectives économiques devraient nous aider à redémarrer ce moteur de l'emploi ».