La création d'un Fonds monétaire européen, dont l'idée émerge pour tirer les enseignements de la crise grecque, est "une piste intéressante" mais n'est pas une "priorité" pour la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde.

"La proposition du fonds monétaire européen est une piste intéressante que nous devons explorer avec un certain nombre d'autres", a déclaré la ministre en marge de la conférence de presse d'installation de la nouvelle autorité de régulation commune aux banques et aux assureurs.

Pour autant, "cela ne me paraît pas être la priorité absolue du moment dans le court terme", a-t-elle ajouté.

Ce projet de Fonds monétaire européen suscite des divergences de vues, notamment entre le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, qui y est favorable, et le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark, qui s'y oppose.

"S'il s'agit simplement de renforcer les mécanismes européens au service d'une meilleure finance, il ne me paraît pas utile d'alimenter les polémiques", a commenté Mme Lagarde au sujet de ce débat.

Les problèmes budgétaires grecs ont initié un débat sur la nécessité pour la zone euro de se doter d'un mécanisme d'entraide financière, ce qui constituerait une révolution pour l'Union économique et monétaire lancée en 1999.

Un tel mécanisme n'a pas été prévu en raison du blocage à l'origine de l'Allemagne qui y voyait un encouragement au laxisme budgétaire pour les pays du sud de l'Europe.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a indiqué lundi que des discussions étaient en cours et que des propositions seraient faites d'ici juin quant à la création d'un Fonds monétaire européen.