Martine Aubry, première secrétaire du PS, a jugé jeudi à propos des annonces du président Nicolas Sarkozy sur l'industrie que les "discours et l'agitation ne viendront pas compenser l'absence de politique industrielle depuis 2002".

Au côté des secrétaires nationaux du PS Guillaume Bachelay (industrie), et Aurélie Filippetti (questions énergétiques), Mme Aubry estime dans un communiqué que "les déclarations grandiloquentes, les coups de menton et les convocations à répétition des patrons de multinationales à l'Elysée ne remplaceront jamais une politique industrielle de long terme".

"Cette politique manque à la France depuis 2002 et N. Sarkozy n'a rien fait depuis 2007 pour y remédier", juge Mme Aubry pour qui ces dernières années, "un demi-million d'emplois industriels ont été détruits, alors que 70.000 avaient été créés entre 1997 et 2002, quand la gauche était au pouvoir, preuve qu'il n'y a pas de fatalité".

"Ce énième discours présidentiel n'est pas d'intérêt général, mais de pure opportunité électorale", assure Mme Aubry. "Personne n'est dupe, à commencer par les salariés et les entrepreneurs dans la tourmente: à dix jours des régionales, le président de la République cherche à occulter l'abandon industriel dont les libéraux sont responsables", juge-t-elle.

Rappelant les "54 propositions pour une nouvelle ambition pour l'industrie", présentées récemment par le PS, l'ancien numéro deux du gouvernement Jospin juge que le "chef de l'Etat aurait été avisé de s'en inspirer".

"Plutôt que de multiplier les micro-mesures et les micro-fonds, la France a besoin d'une politique pérenne avec un pôle public d'investissement industriel (2P2I)", estime la maire de Lille.

"Au lieu d'une énième reconfiguration du CODEVI, qui ne fera qu'accroître les niches fiscales et les revenus des banques, mieux vaudrait commencer par imposer des règles strictes aux banques pour ouvrir les vannes du crédit, notamment aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire (ETI)", suggère également la patronne du PS.