Selon Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC, les promoteurs immobiliers français ont "évité le pire" en 2009, notamment grâce dispositif Scellier qui incite fiscalement les investisseurs louant leurs logements.

"On a évité le pire, grâce aux mesures gouvernementales, avec un pourcentage des deux tiers des 105.000 ventes réalisées en 2009 auprès d'investisseurs contre seulement un tiers pour les accédants à la propriété", a déclaré M. Pigeon, lors d'une conférence de presse.

Le succès du crédit d'impôt pour les contribuables achetant un logement neuf pour le louer (dispositif "Scellier") a permis aux promoteurs de réaliser une hausse de 30% de ventes, à 105.000, contre 79.400 en 2008, année qui totalisait les ventes les plus faibles - à l'exception de l'an 2000- depuis la crise du milieu des années 90.

Ce sursaut des ventes intervient toutefois après une chute de près de 40% en 2008 par rapport à 2007, année la plus faste avec 127.300 ventes.

"Le dispositif Scellier marche parce que la dose (une réduction d'impôt égale à 25% du prix de l'acquisition, étalée sur 9 ans, avec un plafond de 300.000 euros, ndlr) est forte", s"est réjoui M. Pigeon.

"Mais l'accession à la propriété reste en panne: avec 35.000 logements vendus en 2009, nous enregistrons le chiffre le plus faible depuis 15 ans", déplore le président de la FPC.

Pour M. Pigeon, la principale raison réside dans le fait que la majorité des ménages sont "de plus en plus désolvabilisés".

Selon lui, il faut désormais 9,2 années de SMIC en 2009 pour acheter un appartement de 50 m2, contre 6,8 années de SMIC en 1999 pour un logement comparable.

Pour 2010, faute d'une amélioration de la situation économique, la FPC pronostique que le nombre de ventes des promoteurs repassera sous la barre symbolique des 100.000, au lieu d'une nouvelle progression envisagée il y a quelques mois.

"L'incertitude sur l'emploi, la remontée possibles des taux d'intérêt, l'inefficacité du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt, la fin du doublement du prêt à taux zéro pour les accédants à la propriété d'un logement neuf à fin juin, le blocage du marché de la revente de logements anciens ne permettent pas un redémarrage", affirme la FPC.

De plus les promoteurs prédisent pour 2010, après des prix de vente stables en 2009, une "augmentation certaine", mais non chiffrée, des coûts de construction liés aux bâtiments basse consommation (BBC), dont le pourcentage devrait bondir dans les permis de construire de 5% en 2009 à plus de 50% en 2010.

Par conséquent, la FPC "plaide pour une révision urgente des dispositifs de l'accession à la propriété qu'il convient d'aménager ou de réorienter pour une meilleure efficacité".