Cinquante milliards d'euros devront être économisés chaque année sur les dépenses publiques afin que la France revienne à l'horizon 2013 dans les clous des 3% de déficit public, limite fixée par Bruxelles, a affirmé dimanche le ministre du Budget, Eric Woerth.

Une baisse du déficit de 8% du PIB - son niveau actuel - à 3% représente un effort de 100 milliards d'euros par an, a rappelé le ministre lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Sur ces 100 milliards, 50 proviendront du "débranchement" des "dépenses exceptionnelles du plan de relance" et de la hausse des rentrées fiscales, grâce à la reprise, a expliqué M. Woerth.

"Il en manque 50. Ces 50 milliards, il faut les trouver sur la dépense", a-t-il ajouté.

"50 milliards d'euros de dépenses, c'est à la fois possible, mais ça nécessite un effort considérable", a averti M. Woerth.

Le ministre a évoqué la possibilité, pour atteindre cet objectif, de limiter la hausse des dépenses de l'assurance-maladie à 2% par an, au lieu de 3.

Les collectivités locales pourraient pour leur part limiter leurs dépenses à 2 ou 3%, au lieu de 6% -voire "respecter les règles que se fixe l'Etat pour lui même, c'est-à-dire pas d'augmentation au-delà de l'inflation".

Interrogé ensuite sur une éventuelle inscription dans la Constitution d'une limitation du déficit, à l'instar de l'Allemagne, M. Woerth a estimé qu'une telle règle avait un "avantage": "elle met tous les acteurs de la dépense publique dans le même sac et (...) ça met une pression supplémentaire pour la tenir", a expliqué le ministre, tout en soulignant qu'il ne savait pas "comment l'appliquer à la France".

Le ministre a précisé qu'au départ, il n'était pas favorable à une telle limitation car il avait "peur qu'on mette une énergie dingue à faire voter une règle et qu'ensuite, on ne mette pas d'énergie du tout à la faire respecter".