Le ministre du Budget Eric Woerth a reproché mercredi à Jean-François Copé de jouer les "oies blanches effarouchées" au sujet de la gestion du fichier volé de la banque HSBC qui a permis à Bercy de nourrir une liste de 3.000 Français soupçonnés d'évasion fiscale.

"Je m'étonne parfois des réactions très oie blanche effarouchée", a lancé Eric Woerth lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).

"Quand Jean-François Copé me donne des leçons là-dessus, ça ne me plait pas parce que c'est trop simple et en plus c'est faux. On peut jouer aux oies blanches, c'est de l'agitation", a-t-il poursuivi.

M. Copé, actuel président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, avait confié dimanche qu'il avait refusé, lorsqu'il était ministre du Budget, des informations de même nature que les fichiers dérobés par un ancien cadre de la banque HSBC à Genève.

Mardi, M. Woerth avait déjà jugé cette déclaration "navrante".

"Je suis chargé de la lutte contre la fraude", a rappelé mercredi le ministre du Budget, assurant qu'il n'en faisait pas "une croisade personnelle".

Un ancien employé de HSBC, Hervé Falciani, a piraté les fichiers de la banque et fourni à la justice française une liste de plusieurs milliers de noms, qui a ensuite été transmise au fisc. Selon le procureur de la République de Nice, Eric de Montgolfier, le fichier comporte 130.000 noms dont ceux de 3.000 Français.

Selon une source proche du dossier, les données dérobées à HSBC ont permis de constituer "une grosse partie" de la liste des 3.000 contribuables français soupçonnés de dissimuler des avoirs dans des comptes à l'étranger, dont le gouvernement a affirmé fin août être en possession.

"Nous ne prenons aucune déclaration anonyme", a encore plaidé Eric Woerth devant l'Ajef. "La liste des 3.000 c'est le contraire d'une dénonciation anonyme", a-t-il ajouté.