Il manque des éléments car le calcul en mois normalisé est légal.
Or, en échéance pleine, le calcul lombard (12 mois de 30 jours) revient à diviser le montant de l'intérêt annuel par "12" cependant que la méthode du mois normalisé revient à diviser ce même intérêt annuel par (365 / (365/12)) = 12 encore.
En échéance pleine les résultats seront donc identiques ce qui ne serait plus vrai en cas d'échéance majorée (= plus d'un mois) ou minorée (= moins d'un mois)
Je vous suggère d'aller voir ici:
CDt
Bonjour Aristide,
Ce que vous dites est tout à fait exact. Mais pas en total rapport avec les attendus de la Cour.
Si je ne me trompe, et si j'ai bien compris le raisonnement de la Cour d'Amiens, elle est partie d'une échéance fausse, c'est-à-dire la première qui ne comportait pas un mois plein, pour étayer sa décision.
Pour cette première échéance, l'emprunteur a aisément démontré que les intérêts avaient été calculés selon "la méthode Lombarde" de 360 jours.
C'est facile, l'équation est à la portée du premier venu.
Exemple :
Un montant d’intérêts journaliers basé sur une année composée de 360 jours se calcule comme suit :
Formule n°1 : Capital restant dû x Taux d’intérêts annuels x Nombre de jours / 360 = Intérêts de la période
Un montant d’intérêts journaliers basé sur une année composée de 365 jours se calcule comme suit :
Formule n°2 : Capital restant dû x Taux d’intérêts annuels x Nombre de jours / 365 = Intérêts de la période
Il suffit alors de comparer avec les intérêts de la première échéance de son tableau d’amortissement définitif envoyé par la banque.
Pour en revenir à la décision de la Cour d'appel de Douai, puisque la première échéance est donc fausse, car calculée sur 360 jours, comme cela a été démontré par l'emprunteur,
alors forcément cela a une incidence sur la deuxième échéance, et ainsi de suite à chaque échéance.
En effet, pour chaque échéance, l'intérêt est calculé sur le capital restant dû. Or, si à l'échéance précédente l'intérêt était surévalué (puisque calculé sur 360 jours, et non 365 jours), le montant de l'échéance moins les intérêts surévalués est donc inférieur à ce qu'il aurait dû être, forcément ; donc le capital restant à rembourser sera plus élevé que ce qu'il aurait dû être si la première échéance avait été régulièrement calculée ; donc l'emprunteur mettra plus de temps à rembourser son crédit dans l'absolu. Et ainsi de suite.
C'est tout le tableau d'amortissement qui est faussé !
Je n'invente rien, j'ai tiré ce raisonnement du lien que vous nous avez indiqué dans votre précédent post qui nous montre clairement comment s'organise un tableau d'amortissement :
https://www.moneyvox.fr/credit/principe.php
Cet arrêt de la Cour d'appel de Douai va faciliter la vie de tous ceux qui souhaitent engager une action en justice s'ils soupçonnent que leur banque a utilisé un diviseur 360. Une première échéance fausse déséquilibre l'ensemble du tableau d'amortissement.
C'est cela que la Cour d'appel de Douai a voulu préciser (sauf à me tromper car je ne suis pas professionnel).
Et comme a jugé cette même Cour dans son arrêt du 7 juillet 2016, n° 15/07451 concernant le CRÉDIT DU NORD : «
Madame Y produit un tableau d’amortissement qui obéit strictement à la même présentation que celui dressé par la banque si ce n’est que celui de l’emprunteuse est établi sur la base d’une année civile. Il apparaît dans ce dernier document que les montants des intérêts payés ne correspondent aucunement à ceux du tableau de la banque. Cette dernière a donc calculé les intérêts sur la base d’une année qui n’est pas celle civile et le taux d’intérêts doit être annulé, le taux légal s’y substituant.
L’argument de la banque consistant à soutenir qu’elle pouvait utiliser le mois lissé (30,41666 jours rapporté à 365 jours) n’est pas fondé selon Madame Y puisque cette référence est réservée à la matière des crédits à la consommation. De plus, cette explication de la banque n’est pas convaincante, la première échéance demeurant inexplicable. »
CQFD >
une première échéance fausse, et c'est toute l'argumentation de la banque qui est mise à mal. Et l'emprunteur obtient gain de cause !
Ça paraît tout simple énoncé comme cela, mais c'est pourtant la réalité. Par ces deux arrêts récents, la Cour d'appel de Douai, une Cour qui a tout compris comme je l'évoquais, démontre comment il faut argumenter face à la banque que l'on envisage de poursuivre.
En effet,
l'examen de la seule première échéance permet immédiatement de détecter l'erreur. La formule à utiliser est simple. Je viens de l'indiquer. Si les soupçons se confirment, il ne faut pas faire l'économie d'une expertise mathématique auprès d'un bon Expert. Et quand les erreurs sont démontrées, c'est le moment d'aller consulter un Avocat.
Et si l'Avocat considère que la cause est défendable, alors oui,
en ce cas, et en ce cas seulement, il faudra saisir le Tribunal (désolé pour ceux que j'ai froissés dans mon précédent message).
En espérant vous avoir suffisamment et clairement éclairés (je parle de l'ensemble des participants à ce noble Forum).
Bien cordialement.
Chercheur de Jurisprudences