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Expliquer la vie aux jeunes

PepeR

Contributeur régulier
J'ai en ce moment à discuter avec la fille d'un ami. 17 ans, bonne élève, elle se destine à être pharmacienne.

Si cette situation semble avantageuse, l'époque est à l'angoisse. Elle s'interroge à raison sur l'avenir climatique, sur la possibilité de se loger, sur la capacité un jour à fonder.

Elle a un petit démon de soeur, un peu plus jeune, et désabusée. Le modèle de cette soeur est plutôt influenceur à Dubaï et retraite à 25 ans sur le modèle FIRE.

C 'est un peu fantasque, mais il faut dire qu'il est difficile d'opposer un modèle funky avec 172 trimestres, le m2 à Triffouilly les Oies à 4000 euros, des boîtes qui recrutent au bas de l'échelle, et de la famille tombée au chômage.

Alors j'ai joué le petit ange tout blanc et j'y suis allé de mon tableau Excel. Déjà pour l'initier cet outil que je souhaite lui inscrire dans son CV.

D'autre part pour la rassurer.

Quelques colonnes: le salaire annuel, l'augmentation annuelle, la part d'épargne, le taux d'intérêt de son épargne, le taux d'imposition sur le revenu. En lignes, 43 années de travail et donc de cotisations.

Si on part sur un salaire la première année au SMIC avec 1200€ nets avant imposition, 35/100 d'épargne correspondant à des privations de jeunesse puis à un achat immobilier précoce, 3/100 d'augmentation salariale annuelle, 5/100 de fructification de son épargne cumulée et une imposition sur le revenu identique à ce qu'elle est actuellement, la petite génère ses premiers 100 000 euros à la treizième année puis un million juste avant la retraite.

C'est un calcule qui a beaucoup de biais positifs ou négatifs. Elle aura une aide des parents, elle peut avoir des lacunes dans sa carrière. Je lui souhaite aussi une vie moins prosaïque qu'un tableur. Mais je trouve cette explication pédagogique sur le discours de Travaille bien à l'école, ne perds pas de temps, sers la ceinture pendant dix ans, tout n'est pas perdu.
 
J'ai en ce moment à discuter avec la fille d'un ami. 17 ans, bonne élève, elle se destine à être pharmacienne.

Si cette situation semble avantageuse, l'époque est à l'angoisse. Elle s'interroge à raison sur l'avenir climatique, sur la possibilité de se loger, sur la capacité un jour à fonder.
c'est assez normal d'être angoissé par l'avenir à 17ans , non?
Elle a un petit démon de soeur, un peu plus jeune, et désabusée. Le modèle de cette soeur est plutôt influenceur à Dubaï et retraite à 25 ans sur le modèle FIRE.
de meme à 14ans c'est un peu " no future " .

pour l'anecdote ma fille ainée était depuis son plus jeune age une sportive et compétitrice de bon niveau .

lorsqu'elle eu 16ans en 2001 je lui conseillais en parallèle de ses propres études de passer le BE ( à l'époque Brevet d'état , maintenant BPJEPS ) dans sa spécialité lui expliquant qu'elle pourrait donner quelques cours le WE pour payer ses études ...

sa réponse fut s cinglante : " non mais ca va pas la tete ? je ne ferai JAMAIS ça comme métier , c'est trop contraignant "
j'ai donc oublié mon conseil ....


depuis 20 ans ma fille en a fait son métier et donc est prof dans sa discipline et même conseillère technique régionale ...

comme quoi à cet âge beaucoup de choses évoluent .....
 
Quelques colonnes: le salaire annuel, l'augmentation annuelle, la part d'épargne, le taux d'intérêt de son épargne, le taux d'imposition sur le revenu. En lignes, 43 années de travail et donc de cotisations.
pas très banda... euh bref cela me rappelle la réflexion d'un jeune à notre premier ministre Balladur; "Faites nous rêver"....
si à 17 ans on m'avait présenté cela,j'aurais peut être été affolé...

Si cette situation semble avantageuse, l'époque est à l'angoisse. Elle s'interroge à raison sur l'avenir climatique, sur la possibilité de se loger, sur la capacité un jour à fonder.
même lorsque la majeure partie de la vie est accomplie, on s'interroge... surtout en ce moment.

D'autre part pour la rassurer.

Je lui souhaite aussi une vie moins prosaïque qu'un tableur.
quand on voit comment Aristide sait se servir d'un tableur,cela n'est pas prosaîque...
. Mais je trouve cette explication pédagogique sur le discours de Travaille bien à l'école, ne perds pas de temps, sers la ceinture pendant dix ans, tout n'est pas perdu.
La vénalité n'est pas le moteur de chacun; l'épanouissement dans un métier qui lui plaira( pharmacienne) est sans doute une valeur à mettre en avant; la médecine, le service rendu, la proximité avec la population, le conseil , être "indépendant et chef d'entreprise," ou bien au contraire, la recherche, être la référente dans des entreprises laboratoires internationaux, voilà à mon avis ce qui peut faire passer le bac, puis avoir 1 an de travail très dur et 6 ou 8 ans de "sacrifices":
avoir un métier qui plaît est à mon avis la source de l'épanouissement familial;
 
Bonjour,

Je comprends votre inquiétude, car de nos jours, avec les réseaux sociaux, le système de réussite sociale est totalement chamboulé. Il n'est plus à la stabilité et à la longévité mais bien au court, puissant et à l'exceptionnel.
Ceci ni plus ni moins car c'est en surfant sur l'insatisfaction des gens que l'on vend (produit, formation, méthode miracle) et que l'on peut devenir riche (pour une large minorité).

Le let motiv de beaucoup est l'argent, car on désir ce dont on manque (notamment lorsque l'on est jeune, que l'on souhaite notre indépendance). Notre société de consommation amène l'individu à rêver d'une vie matériel extrêmement remplie tout en oubliant le sens de l'existence.

Je pense que cela est un chemin individuel, qui est depuis toujours mais qui est seulement exacerbée depuis une petite dizaine d'année.
Chemin individuel dans le sens que c'est progressif, qu'au fur et à mesure que le compte bancaire se remplie, un vide existentiel augmente et amène le trentenaire, quarantenaire ou quinquagénaire de notre époque à se questionner sur sa vie et à l'orienter différemment (voyons toutes les réorientations et changements de métier à cette époque là).

Je rejoins Moietmoi dans la réflexion, à savoir que plus on progresse dans le sens, les valeurs et le plaisir qui nous amène vers un métier, moins l'intérêt que l'on porte à l'argent est présent.
Peut-être faire de la prévention sur: ce que tu vois sur internet n'est pas une vérité et le discours orienté pour vendre. Et amener que ceux qui gagne de l'argent aiment ce qu'ils font, à voir quelle valeur se cache derrière (valeurs humaines ou arnaqueur de 1ère?? :D )

Le discours est peut-être à défocaliser de l'aspect pécunier et à centrer sur les valeurs, car on ne combat pas un rêve d'idée par la réalité.
Pourquoi veut-elle gagner de l'argent, qu'est ce qu'elle va en faire, que vas t'elle faire de son temps de dispo à 25 ans, ne peut-elle pas trouver un métier qui rejoins ce qu'elle aimerait faire si tout lui était permis?

De plus qui sait, peut-être sera t'elle assez maligne pour trouver une place qui est la sienne? Même s'il est tentant de donner des conseils, parfois les jeunes peuvent être plus malins que les plus âgés

Petite anecdote perso: si j'avais écouté mes parents, je serais devenu ingénieur aérospatial mais surement dépressif et au chômage :') Et non pas diététicien épanouis dans son boulot, qui est plutôt reconnu par ses pairs et qui commence à améliorer, petit à petit son revenu et son capital :)
La reprise d'étude peut se faire à n'importe quel âge (plus ou moins facilement je le concède, mais reste une possibilité)
 
Euh... Un peu de mal aussi avec cette vision de la "vie" sous un angle financier. Ensuite mettre 35% de son salaire en épargne quand tu touches 1200 euros net... Faut être aidé par ses parents ou vivre comme un moine (ou une bonne-sœur).
 
Euh... Un peu de mal aussi avec cette vision de la "vie" sous un angle financier. Ensuite mettre 35% de son salaire en épargne quand tu touches 1200 euros net... Faut être aidé par ses parents ou vivre comme un moine (ou une bonne-sœur).

Certes. Mais si cette periode de vaches maigres ne dure que cinq ou dix ans, c est un seuil a franchir. Hors soutien parental qui change la donne, je pense que cette periode de vache maigre est un imponderable a condition de l apprehender rapidement et d en envisager la sortie avec calme et assurance. A condition de savoir que c est de lq survie et non de la vie epanouie. Un sacrifice de la jeunesse. La France offre cette chance de fournir beaucoup de services gratuits. Sante, culture, retraites par capitalisation, telecommunications bon marche. Pour l instant. Si ce n est le logement, je dirais qu un jeune peut survivre avec un RSA, qui certes n est pas attribue aux moins de 25 ans. Le package est restreint, exclue de belles vacances et un romantisme dispendieux avec la copine qui ne reve que de Dubai. C est finalement ce qui est deja adapte dans le systeme economique. Augmentation de l apprentissage, premiers salaires rikikis, colocations massives...

La ou ca cale, c est quand la progression apres ces cinq ans n est que fiction. Immobilier delirant, boites qui prennent leurs employes pour des pions, incertitudes de carriere, vie de famille dangereuse. Et quand on voit la realite. J ai toujours ete etonne du nombre de jeunes et jolies femmes aux terrasses des cafes parisiens qui sont en ecole de graphisme ou autre, mais qui doivent bien avoir des ressources externes....
 
J ai toujours ete etonne du nombre de jeunes et jolies femmes aux terrasses des cafes parisiens qui sont en ecole de graphisme ou autre, mais qui doivent bien avoir des ressources externes....
ah ben oui mais si on commence à faire la sortie des écoles ça va pas le faire sur le forum ...

:ROFLMAO:
 
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