Actions en justice pour taux calculé sur année lombarde (360 jours)

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Bonjour,

Oh que non... Comme le dis bien Aristide, comment voulez-vous calculer un TEG sur 365 jours l'an en calculant les intérêts sur 360 jours...?

Plusieurs autres participants ont mis en avant la jurisprudence du TGI de Lyon (on pourrait ajouter la Cour d'appel de Lyon d'ailleurs). Or, c'est bien de ce TGI que relève LCL. LCL s'est fait condamné plusieurs fois, et ne se défend même plus (en tous cas pour les dossiers dont j'ai connaissance).

Vous avez donc toutes vos chances (à condition que le prêt ait moins de cinq ans).

Bonne journée
 
Bonjour Aristide,

Vous avez tout à fait raison. Mais, ici, l'erreur (si on peut parler d'erreur puisque la problématique de l'année lombarde est désormais déconnectée de l'exactitude ou l'inexactitude du TEG) est visible dans l'acte de prêt. Il est donc à parier que le juge considère que l'emprunteur pouvait s'en rendre compte dès l'acte de prêt et donc que le point de départ du délai de 5 ans commence à courir dès l'acceptation de l'offre de prêt.

Tout au plus l'emprunteur ignorait que la pratique de l'année lombarde était interdite. Mais cela, il ne peut pas s'en prévaloir pour décaler le point de départ du délai de prescription (Nul n'est censé ignorer la loi).

Cordialement,
 
l'exactitude ou l'inexactitude du TEG) est visible dans l'acte de prêt. Il est donc à parier que le juge considère que l'emprunteur pouvait s'en rendre compte dès l'acte de prêt et donc que le point de départ du délai de 5 ans commence à courir dès l'acceptation de l'offre de prêt.

Possible mais pas certain car un client emprunteur particulier n'est pas forcément un professionnel de la banque/finance et rien ne dit qu'il ait suffisamment de compétences en la matière pour déceler l'anomalie à la lecture de l'échéancier prévisionnel joint à l'offre de prêt.

Pour déceler ladite anomalie il faudrait qu'il recalcule, pour les vérifier, les intérêts compris dans les échéances d'amortissement de cet échéancier; il n'est pas dit que tout le monde sache le faire ?

Cdt
 
Bonjour et merci pour vos réponses détaillées.
J'aurais par contre une dernière question: Etant donné que certaines indications faisant etat l'année lombarde figurent dans le contrat, celui ci peut il tout de même être considéré comme irrégulier? (le contrat en informe le client)

Merci à vous.
 
Bonjour à tous,

J'ai lu avec attention chacune de vos interventions mais certaines zones d'ombre subsistent.

Je souhaite vous présenter un cas concret, ce sera plus simple.

Valeur du prêt : 115 000
Durée 240 mois
Frais dossier : 1 977.70
Mensualité hors assurance : 791.07
Assurance : 63.25
Mensualité assurance incluse : 854.32
Taux nominal déclaré par la banque : 5.50%
TEG déclaré par la banque : 5.655%
Valeurs du 1er flux :
Intérêts 527.08 Capital amorti 263.99 CRD 114 736.01
Total intérêts : 74 856.80
Total capital amorti : 115 000

Question 1 :
Si je recherche le taux nominal à partir de la valeur du 1er flux d'intérêts par la formule
=(527.08*360) / (115000*30) soit 5.50%
puis-je en conclure que la banque a utilisé l'année lombarde (puisque j'ai saisi 360 dans la formule) ?

Question 2 :
Si j'applique cette fois le coeff de 365.25, cela me donne :
=(527.08*365.25) / (115000*30) soit 5.58017%
cela veut-il dire que le vrai taux nominal est 5.58017% ?
et dans ce cas, cela veut-il dire que le taux nominal annoncé par la banque de 5.50% est faux ?

Question 3 indépendante des 2 premières :
1) le taux nominal doit-il exclusivement s'exprimer sur base 360 ?
en clair, dans ma formule TRI sur Excel, dois-je dans tous les cas saisir =TRI(A1:A241;0.01)*(360/30) ?

2) le taux TEG doit-il exclusivement s'exprimer sur base 365.25 ?
en clair, dans ma formule TRI sur Excel, dois-je dans tous les cas saisir =TRI(A1:A241;0.01)*(365.25/30) ?

Question 4 subsidiaire :
si dans un dossier de crédit il n'y a pas eu d'intérêts intercalaires, quel est le moyen technique pour vérifier si la banque a appliqué la méthode lombarde ?

Merci par avance de votre éclairage.
 
Bonjour,

Question 1 :
Si je recherche le taux nominal à partir de la valeur du 1er flux d'intérêts par la formule
=(527.08*360) / (115000*30) soit 5.50%
puis-je en conclure que la banque a utilisé l'année lombarde (puisque j'ai saisi 360 dans la formule) ?

Non car si c'est la méthode considérée comme légale du mois normalisé qui est utilisée vous obtiendrez le même résultat :

+ Mois normalisé = 365/12 (= 30.41666...67 jours)
=> (527.08*365) / (115000*(365/12)) soit 5.50%

Question 2 :
Si j'applique cette fois le coeff de 365.25, cela me donne :
=(527.08*365.25) / (115000*30) soit 5.58017%
cela veut-il dire que le vrai taux nominal est 5.58017% ?
et dans ce cas, cela veut-il dire que le taux nominal annoncé par la banque de 5.50% est faux ?

Le mois normalisé se calcule toujours sur une année de 365 jours :

Aalinéa "c" - Remarques - Annexe au décret N°2002-927 du 10/06/2002 (JO 11/06/2002 - pge 10358):

"Un mois normalisé compte 30,41666 jours (c'est à dire 365j/12) que l'année soit bissextile ou non"

Question 3 indépendante des 2 premières :
1) le taux nominal doit-il exclusivement s'exprimer sur base 360 ?
en clair, dans ma formule TRI sur Excel, dois-je dans tous les cas saisir =TRI(A1:A241;0.01)*(360/30) ?

2) le taux TEG doit-il exclusivement s'exprimer sur base 365.25 ?
en clair, dans ma formule TRI sur Excel, dois-je dans tous les cas saisir =TRI(A1:A241;0.01)*(365.25/30) ?
TRI permet de calculer un taux équivalent périodique; mensuel si les échéances sont mensuelles.

Pour le calcul du TEG, le code de la consommation précise que le coefficient à appliquer à ce taux périodique est "le rapport entre la durée de l'année civile et celle de la période unitaire".

Il n'y a pas de raison que cela soit différent pour le calcul du taux nominal proportionnel qui, en fait, est un TEG sans autres charges que les intérêts.

Donc si la durée de l'année civile est de 360 jours et que la durée de la période unitaire est de 30 jours, le coefficient à appliquer au taux périodique sera de 360/30 = 12.

Si la durée de l'année civile est de 365 jours et la durée de la période unitaire est normalisée à 365/12 le coefficient à appliquer à ce taux périodique sera de 365/(365/12) = 12

Question 4 subsidiaire :
si dans un dossier de crédit il n'y a pas eu d'intérêts intercalaires, quel est le moyen technique pour vérifier si la banque a appliqué la méthode lombarde ?

Pour faire ce calcul il faut se baser sur le capital restant dû après paiement d'une échéance et sur les intérêts payés dans l'échéance qui suit immédiatement. Mais cela ne prouvera absolument rien.

En effet, c'est la même chose qu'à la question 1 ci-dessus, que le calcul soit fait sur l'année lombarde (non admis légalement) ou bien avec le mois normalisé (admis légalement) le résultat sera strictement le même.

Non car si c'est la méthode considérée comme légale du mois normalisé qui est utilisée vous obtiendrez le même résultat :

=> (527.08*360) / (115000*30) soit 5.50%

+ Mois normalisé = 365/12 (= 30.41666...67 jours)
=> (527.08*365) / (115000*(365/12)) soit 5.50%

Comme quoi cette réglementation est stupide.

Cdt
 
Merci Aristide de prendre le temps de me répondre.

Mais permettez-moi d'aller au bout de mes interrogations.

QUESTION 1
Vous dites "Pour faire ce calcul il faut se baser sur le capital restant dû après paiement d'une échéance et sur les intérêts payés dans l'échéance qui suit immédiatement. Mais cela ne prouvera absolument rien.",
Mais alors comment font les Tribunaux pour déterminer que les intérêts ont été calculés sur 360 ou 365 j s'il n'y a pas d'intérêts intercalaires et si cette info n'apparaît pas dans les Conditions générales ou particulières ?

QUESTION 2
Si je reprends les caractéristiques de mon emprunt
Valeur du prêt : 115 000
Durée 240 mois
Frais dossier : 1 977.70
Mensualité hors assurance : 791.07
Assurance : 63.25
Mensualité assurance incluse : 854.32
Taux nominal déclaré par la banque : 5.50%
TEG déclaré par la banque : 5.655%
Valeurs du 1er flux :
Intérêts 527.08 Capital amorti 263.99 CRD 114 736.01
Total intérêts : 74 856.80
Total capital amorti : 115 000

Quels sont à votre avis le taux nominal et le TEG ?

Je suppose que vous les exprimerez en base 365. Merci de le préciser.

A mon avis, le taux nominal ressort à 5.49999% (je le calcule par le TRI en base 360)

et le TEG calculé par le TRI en base 365.25 est de 6.78566%

Qu'en pensez-vous ?
 
LE PRESENT POST REMPLACE MON POST D'HIER 22H58

Aristide,

Merci pour votre réponse mais j'aimerais votre avis sur ce qui suit.


QUESTION 1
Vous dites "Pour faire ce calcul il faut se baser sur le capital restant dû après paiement d'une échéance et sur les intérêts payés dans l'échéance qui suit immédiatement. Mais cela ne prouvera absolument rien.",

1) Mais alors comment font les Tribunaux pour déterminer que les intérêts ont été calculés sur 360 ou 365 j s'il n'y a pas d'intérêts intercalaires et si cette info n'apparaît pas dans les Conditions générales ou particulières ?

2) Cour d'Appel de Lyon 31/10/13
" Par acte d'huissier en date du 13 octobre 2010, se plaignant d'une part de la perception d'intérêts conventionnels sur la base de 360 jours par an et de l'irrégularité du taux effectif global en résultant, d'autre part de la perception d'intérêts indus par anticipation des dates de valeur, la SARL GREMAUD SOLUTIONS a assigné en paiement le Crédit Mutuel devant le tribunal de commerce de LYON."

3) L'Article 1907 du Code de la consommation précise
" le taux de l'intérêt conventionnel mentionné par écrit dans l'acte de prêt consenti à un consommateur ou un non-professionnel doit, comme le taux effectif global, sous peine de se voir substituer l'intérêt légal, être calculé sur la base de l'année civile "

4) On dit par ailleurs que cette différence de quelques jours a pour conséquence importante : le montant des intérêts en cas de rachat anticipé.

Compte tenu de ces 4 remarques, je pense que la formule que je vous ai soumise à savoir
=(527.082737*360) / (115000*30) soit 5.50%
prouve que le taux de 5.50% a été calculé sur base 360 (c'est le taux déclaré par la banque dans l'offre de prêt)


QUESTION 2
Quant à la 2e formule que je vous ai soumise, à savoir (cette fois, j'ai affiné les décimales) :
=(527.082737*365.25) / (115000*30) soit 5.580202%
je pense aussi qu'elle a un sens même si j'associe dans cette formule 365.25 et 30

Pourquoi ?
Parce que dans le cas du calcul des intérêts intercalaires, la formule est bien :
= Capital emprunté * Nb jours emprunt * taux nominal / 360
ou
= Capital emprunté * Nb jours emprunt * taux nominal / 365
et dans les 2 cas, le nb de jours sera le plus souvent 30 et donc j'ai bien associé 30 et 365 dans la 2e formule

Donc pourquoi associerait-on 365 et 30 dans le calcul des intérêts intercalaires et pas dans celui des intérêts intermédiaires ?


QUESTION 3
Donc contrairement à ce que j'écrivais hier, j'applique cette fois à la lettre l'article 1907 et je calcule le taux nominal
J'utilise le TRI => = TRI(A1:A241;0.01) * (365.25/30) = 5.580202%

Curieusement le résultat est identique à celui obtenu par ma précédente formule :
=(527.082737*365.25) / (115000*30) soit 5.5800202%

Conclusion : le vrai taux nominal est bien 5.580202% et non 5.50%



QUESTION 4
Je calcule idem le TEG = TRI(B1:B241;0.01) * (365.25/30) = 6.78566%
sachant que mon "capital net"est de 112 902.30 et mes mensualités de 854.32


Qu'en pensez-vous ?
 
Statut
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