Bonjour,
Il va falloir commencer par une mauvaise nouvelle publiée ce jour (15/07/2019) :
"Les ventes mondiales de PSA ont reculé de -12,8% au 1er semestre, à 1,9 million d'unités, avec un net reflux pour Peugeot (-23,7%) et Citroën (-6,4%), mais une bonne tenue pour Opel (-0,67%) et une légère hausse pour DS (1,46%). L'Europe tient (+0,27%) mais le reste du monde s'effondre, avec notamment -60,6% en Chine et en Asie du Sud-Est ou -29,3% en Amérique Latine. "
Peugeot, les avantages :
Peugeot bénéficie d’une des meilleures équipes de management du secteur.
Depuis l’arrivée de Carlos Tavares en tant que Président du directoire du Groupe PSA en 2014, le redressement de l’entreprise a été spectaculaire.
Perte nette de 5,8Mds€ en 2012.... et un résultat net de 2,8Mds€ en 2018
Redressement réussi d'Opel.
La trésorerie atteint 9 Mds€ fin 2018. De quoi soutenir le titre par des rachats d'actions, ou envisager une nouvelle opération d'acquisition.
Peugeot, les risques :
En tout 1er :
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Le ralentissement économique mondial qui se traduit par l'annonce faite ce matin avec des ventes mondiales en recul de 12,8% au 1er semestre pour PSA.
Alors que le conflit commercial US/Chine n'est pas résolu, les derniers chiffres publiés par l’organisation des constructeurs d’automobiles en Chine (CAAM) font état d'une baisse de 9,6% en juin par rapport à la même période de 2018.
-> S'y ajoute un éventuel autre conflit à venir entre les US et l'Europe, notamment sur le secteur automobile.
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Un Brexit sans accord est toujours d'actualité. Ce qui exposerait l'industrie (de manière générale) à de graves conséquences financières.
Peugeot serait particulièrement impacté avec Vauxhall qui a 2 usines au Royaume-Uni.
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Les évolutions technologiques rapides (voiture autonome et connectée, informatique embarquée, etc) ont un impact financier important sur les constructeurs (investissements en R&D), tout en détournant une partie des dynamiques de l'entreprise de l'outil productif.
Et ce, alors que dans le même temps la pression réglementaire s'accroît pour réduire les émissions polluantes.
Les objectifs européens portent sur une réduction de 37,5 % des émissions de CO2 à horizon 2030.
Or, la technologie, et ses évolutions à venir, ne permet pas d'y arriver.
L'association des constructeurs européens a jugé ces objectifs totalement irréalistes.
-> Le risque environnemental : Sans viser aussi loin, les objectifs à très court terme, 2021, laissent planer le risque de très lourdes amendes de la part de Bruxelles envers les constructeurs automobiles en cas de non-respect des objectifs 2021.
Selon le cabinet d'analyse PA Consulting, 8 groupes automobiles sur les treize présents en Europe pourraient ne pas remplir leurs objectifs à l'échéance. Et plus particulièrement Volkswagen, Fiat-Chrysler, ou PSA qui risqueraient des amendes de plus de 500 M€.
Les normes 2021 sont déjà difficiles à atteindre. Euler Hermes, dans une récente étude, fait la remarque que
"réduire les émissions de CO2 de 20% entre 2019 et 2020, alors qu'ils ont mis 10 ans pour les réduire de 25%, relève de l'énorme défi".
Quant à l'étape suivante, c'est une réduction supplémentaire de 37,5% qui est demandée à l'horizon 2030.
A noter concernant Renault :
Le très mauvais positionnement de FCA et, à l'opposé, le très bon positionnement de Renault qui apparaît comme le bon élève de la classe.
De quoi se demander si le rapprochement envisagé par FCA avec Renault ne serait pas motivé par ces contraintes de réduction des émissions de CO2.
FCA risque 700M€ d'amendes dès 2021 et n'a, à ce jour, pris aucune mesure pour réduire les émissions de CO2 de sa flotte.... Et il ne faut pas compter sur Chrysler pour en prendre!
Pour essayer de se plier aux exigences de Bruxelles, les constructeurs ont annoncé des investissements massifs pour électrifier leur gamme.
Des dépenses importantes pour des voitures qui ne se vendent pas!
Klaus Frölich, le patron de la recherche et développement chez BMW a récemment déclaré
"Il n’y a pas de demande des clients pour les voitures électriques. Aucune".
"Les constructeurs avaient investi 25 milliards d'euros dans l'électrification sur ces huit dernières années, ça va être dix fois plus, 250 milliards, dans les huit prochaines", estime Laurent Petizon, expert automobile pour Alix Partners.
Entre des décisions intenables prises par de technocrates européens, et des voitures qui ne se vendent pas, l'automobile est à un tournant majeur de son existence.
Atteindre la taille critique, un enjeu vital pour les constructeurs auto ?
"Le monde automobile se transforme aujourd'hui radicalement", souligne Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center automotive research (CAR), basé en Allemagne.
"Compte tenu des investissements et des sauts technologiques qu'il faudra faire, il n'y a pas le choix, il faut atteindre une taille critique", estime un spécialiste du secteur. Plus les volumes sont élevés, mieux les coûts sont amortis, moindre est l'impact des dépenses d'innovation sur la rentabilité.
Volkswagen ou Toyota, avec chacun plus de 10 millions de véhicules vendus en 2018, General Motors (environ 8 millions), Hyundai (7,4 millions) ont cette taille critique. L'alliance Renault, Nissan, Mitsubish l'a aussi avec un total de 10,76 millions d'unités vendues en 2018.
Renault seul a vendu 3,9 millions d'unités.
PSA a vendu pratiquement le même nombre de véhicules que Renault en 2018, à presque 4 millions d'unités. Mais est seul et apparaît trop petit pour aborder sereinement l'avenir.
Avec une rentabilité parmi les plus élevées du secteur, et une trésorerie de près de 10Mds€, PSA a les moyens de grandir.
"Si une opportunité se présente, on l'étudiera", explique un porte-parole de la direction du groupe.
Contraintes folles sur le secteur, ralentissement économique, mutations technologiques sans précédent, difficile de donner un avis sur le titre, et sur le secteur en général. Les PER sont ridiculement bas. On est peut-être sur de bons niveaux d'entrée, mais l'environnement macro-économique, comme environnemental, laissent plutôt penser que les temps difficiles ne sont sans doute pas derrière nous.
Le secteur auto en ce moment, c'est hard!!
Des 2, Peugeot ou Renault, je pense que j'aurais une préférence pour le management, donc Peugeot. C'est une donnée essentielle dans la vie d'une entreprise.
Tavares a prouvé ses capacités quand l'entreprise était dans le dur! L'entreprise est trop petite pour affronter l'avenir, mais ils ont du carburant pour croître.
Renault, avec C Ghosn ce serait sans doute différent... Et je doute que les mangeurs de piz s'y soient risqués avec lui aux commandes. Ce n'est sans doute pas un hasard si la famille Agnelli a subitement jeté son dévolu sur Renault. Ils ont certainement voulu profiter d'un flottement à la tête de Renault. Ce qui est de bonne guerre dans la monde économique et financier!
Graphique en hebdo de Peugeot.
Effectivement, grand canal haussier depuis une base consolidée sur la période 2012/2014.
Les indicateurs sont dans leur zone normale d'évolution.
Le canal étant large, on pourrait rejoindre sa base, à 16€, comme aller visiter son sommet, à presque 28€.
A un peu plus de 22€, on est pile-poil au milieu du canal.
21,37€ en support immédiat
25€ en résistance sur double top en 2018 et 2019.