Clause suspensive dépassée et refus non communiqués par le courtier

pluto75

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Bonjour,

Je ne m'y connais pas beaucoup en matière de crédit immobilier, veuillez pardonner mes éventuelles imprécisions, je remercie par avance ceux qui voudront bien m'éclairer sur ce sujet.

J'ai signé un compromis de vente en octobre 2022 avec une agence immobilière et ait donc pris RDV avec ma banque pour déposer mon dossier. En attendant le RDV avec la banque, l'agence me recommande un courtier avec qui elle travaille, et ce dernier m'assure que le dossier est facile et que je pourrais avoir un taux à 2% dans les deux semaines. Il me conseille ensuite d'annuler mon RDV en banque pour qu'il ait toute latitude sur le dossier, ce que je consens à faire. Pour information, la clause suspensive est fixée au 6 janvier.

Décembre arrive et je n'ai toujours aucune offre à disposition. Le courtier se montre toujours rassurant, avançant que c'est la fin d'année et que les banques prennent plus de temps à cette période de l'année, ce que je conçois tout à fait. En revanche, la fin de la clause suspensive approche, et je me dis que je risque de perdre les 10% prévus par le compromis.

Aux alentours du 27 décembre, le courtier me demande mes relevés bancaires de novembre et de décembre, ainsi que mes bulletins de paie. Je trouve cela étonnant, si mon dossier a déjà été déposé, je ne devrais pas avoir à donner de nouveaux relevés ? Je commence à m'inquiéter, ayant l'impression que le courtier s'apprête à déposer mon dossier dans de nouvelles banques, sans avoir de visibilité sur les refus qu'il a sûrement dû avoir, qui m'auraient peut-être permis de me rétracter de la vente avec les deux refus exigés par le compromis. Juste avant la date de la fin de la clause suspensive, le courtier me dit : "C'est bon, j'ai eu l'accord oral de votre banque pour votre dossier. Par contre j'ai aussi monté un dossier rapide dans une autre banque pour calmer les vendeur qui commence à s'impatienter. Bien évidemment, on ne partira pas avec cette offre, il s'agit d'un taux variable à 3.3%, bien loin de ce sur quoi on s'est entendus, c'est simplement pour rassurer le vendeur". Je suis à ce moment soulagé, en me disant qu'on devrait être dans les temps.

On est aux alentours de mi-janvier, la date de fin de la clause suspensive est dépassée et mon courtier m'annonce que mon dossier est parti en garantie. Il nous transfère même, au vendeur et à moi-même, un e-mail de ma banque disant que l'avis est favorable :

"Nous avons le plaisir de vous informer qu’un avis favorable de financement a été effectué sur le dossier « M. XXX et Mme. XXX».
Le dossier a été transmis au siège pour contrôle et validation.
"

Une semaine après la réception de cet e-mail, quelle ne fut pas ma surprise lorsque le courtier m'informe que pour donner suite au dossier, il faut que ma conjointe (avec qui je suis pacsée) doive domicilier immédiatement ses revenus dans cette banque. Ce à quoi je lui réponds : "Nous sommes enclins à le faire, mais ne doit-on pas prendre RDV avec la banque afin de procéder à l'ouverture de compte ainsi qu'à la signature des différents documents liés à l'offre de financement ?". Le courtier : "Non, il faut que ce soit fait dès maintenant, faites une attestation sur l'honneur disant que votre conjointe va domicilier ses revenus sur votre compte.". À ce moment-là, je suis complètement perdu, je ne comprends pas comment une telle demande soit possible.

À ce stade, ni l'agent ni le courtier ne m'a parlé de prorogation de vente, et je ne savais même pas ce que c'était.

Une semaine s'écoule, et le courtier revient vers moi, en m'annonçant que ma banque ne donne pas de nouvelle. Il me dit de considérer l'offre à 3.3% avec le taux variable. Ce que je refuse, je lui demande de négocier a minima un taux fixe. Et les taux s'étant largement détériorés sur ces 4 mois, il m'annonce qu'il a sauvé mon dossier (qu'il jugeait facile 4 mois auparavant), avec une offre avec un taux à 3.45%, à laquelle je dois injecter toute l'épargne résiduelle prévue. Il devait me rester 20.000 euros, il ne me reste rien. Sur les 25 ans, j'emprunte moins mais je paie 40.000 euros d'intérêts de plus que ce qui était prévu (si on prend le taux à 2%), sans parler de l'épargne résiduelle que je n'ai plus.

Je me décide alors à appeler ma notaire, en lui demandant si je peux encore faire des démarches pour trouver un prêt par moi-même. Elle me dit qu'il faut demander à l'agence de faire une prorogation de vente pour que les offres ou refus qui arrivent après la date de fin de la clause suspensive puissent être retenues. Je fais donc cette demande à l'agence et j'aperçois sur l'avenant que la nouvelle date est fixée au 6 février, j'ai moins d'une semaine (du jeudi au lundi) pour avoir une offre, mission impossible.

En conclusion, j'ai l'impression que depuis la fin de la clause suspensive, je n'ai eu que deux choix, soit je renonce aux 10% prévus par la clause suspensive, ce qui correspond à un total de 50.000 euros, soit j'accepte l'offre de financement, qui est financièrement dure à accepter aussi (2250 euros de mensualités contre 2000 euros prévus, et 20.000 euros d'épargne en moins), surtout que je dois payer le courtier, et que sans mon épargne, je ne pourrais pas le rémunérer (les frais de courtage ne sont pas inclus dans le plan de financement). Bien sûr, je comprends que je n'ai rien fait qui puisse me protéger. Mais j'ai l'impression que le courtier et l'agence se sont bien gardés de me conseiller, et ont profité de ma confiance/naïveté/inexpérience.

Mes questions sont :
- Ai-je une quelconque forme de recours dans une histoire comme celle-ci ?
- Une offre avec un taux plus élevé que celui stipulé sur le compromis peut-elle être considérée comme un refus ?
- Quel type de négociation puis-je entamer sur les frais de courtage, sachant qu'il ne me reste rien pour les payer ?
- Lorsque le dossier est en garantie dans une banque, ne devrait-il pas pouvoir aller jusqu'au bout (hypothèque) ?
 
Bonjour,
- Ai-je une quelconque forme de recours dans une histoire comme celle-ci ?
Non
- Une offre avec un taux plus élevé que celui stipulé sur le compromis peut-elle être considérée comme un refus ?
Si vous obtenez une offre de prêt dont les conditions ne satisfont pas à celles définies dans le compromis la clause suspensive n'est pas réalisée; vous n'êtes donc plus engagé et récupérez votre dépôt de garantie de 10%
- Quel type de négociation puis-je entamer sur les frais de courtage, sachant qu'il ne me reste rien pour les payer ?
Si vous acceptez l'offre obtenue par l'intermédiaire de votre courtier vous pouvez toujours tenter de négocier une réduction mais il n'est pas du tout obligé de l'accepter.

Si c'est l'offre que vous avez vous même sollicitée que vous acceptez vous ne devez rien à votre courtier.
- Lorsque le dossier est en garantie dans une banque, ne devrait-il pas pouvoir aller jusqu'au bout (hypothèque) ?
Puisqu'il s'agit d'une acquisition il s'agira d'une hypothèque légale spéciale du prêteur de deniers à hauteur du prix d'achat hors frais quels qu'ils soient et - éventuellement - une hypothèque complémentaire si le montant du crédit est supérieur.

Ce n'est qu'après acceptation du crédit par la banque, émission de l'offre et acceptation de cette dernière par les emprunteurs que la banque rédige ses instructions au notaire rédacteur.
Ce n'est qu'ensuite que ce dernier rédigera l'acte, annexera l'offre de prêt, fera signer l'acte concerné et procédera aux inscriptions au service de la publicité foncière (ex conservation des hypothèques).

Cdt
 
Est-ce que vous avez discuté avec les vendeurs?
Plus vous faites silence et plus vous leur portez préjudice ce qui pourrait leur faire prendre certaines décisions.

Mettez-vous à leur place.
Leur bien n'est plus en vente depuis octobre.
Si au final vous vous retractez ils ont trois choix:
1) vous libérer de vos obligations et remettre en vente
2) aller chercher les 10% d'indemnité ce qui peut conduire à un procès qui va bloquer le bien
3) faire exécuter la vente de force. Ce qui va bloquer leur bien et ne va pas pour autant vous rendre solvable

S'ils ont besoin de vendre vous voyez qu'il y a 2 mauvais choix.
Plus vous tardez plus vous bloquez leur bien et plus vous leur portez préjudice. Et plus on est blessé plus on fait de mauvais choix.

Donc...le dialogue.
 
Bonsoir merci pour vos réponses !
Si vous obtenez une offre de prêt dont les conditions ne satisfont pas à celles définies dans le compromis la clause suspensive n'est pas réalisée; vous n'êtes donc plus engagé et récupérez votre dépôt de garantie de 10%
Cela veut dire que je peux me désengager de la vente ? Je cherche une ressource qui indiquerait ça mais je ne trouve pas.

Est-ce que vous avez discuté avec les vendeurs?
Plus vous faites silence et plus vous leur portez préjudice ce qui pourrait leur faire prendre certaines décisions.

Mettez-vous à leur place.
Leur bien n'est plus en vente depuis octobre.
Si au final vous vous retractez ils ont trois choix:
1) vous libérer de vos obligations et remettre en vente
2) aller chercher les 10% d'indemnité ce qui peut conduire à un procès qui va bloquer le bien
3) faire exécuter la vente de force. Ce qui va bloquer leur bien et ne va pas pour autant vous rendre solvable

S'ils ont besoin de vendre vous voyez qu'il y a 2 mauvais choix.
Plus vous tardez plus vous bloquez leur bien et plus vous leur portez préjudice. Et plus on est blessé plus on fait de mauvais choix.

Donc...le dialogue.
J'ai discuté avec les vendeurs et ils comprennent la situation, ils sont notamment remontés contre le courtier parce qu'il leur raconte des choses complètement fausses. À titre informatif, les vendeurs sont chacun engagés sur un achat et tout retard sur mon dossier pourrait leur causer un préjudice financier.
Selon les dires des vendeurs :
- le courtier leur aurait fait croire que si le dossier prenait du temps c'est parce que j'étais indécis sur les offres qu'il m'a proposées (j'en ai eu qu'une, celle à 3.45%)
- il ment sur les délais d'émission de l'offre (à 3.45%) pour les faire patienter. De mon côté il m'a indiqué que la banque m'appellerait jeudi dernier pour fixer un RDV, de l'autre il leur a dit que l'offre serait émise ce même jeudi. Sachant qu'entre la prise de RDV (une semaine en général), le départ en garantie et l'émission de l'offre (un peu plus d'une semaine), il y a bien deux semaines.

J'ai voulu contacté les vendeurs bien plus tôt, mais l'agent immobilier m'en a dissuadé, aujourd'hui je comprends mieux pourquoi. J'aimerais aller au bout de l'achat, mais j'aimerais avoir des leviers de négociation pour m'affranchir d'une partie des frais de courtage, parce que j'ai l'impression d'avoir été pris en otage, du fait de ma naïveté.
 
Le frais de courtage s'il n'y a pas mise à disposition des fonds vous n'en aurez pas.
Ce que vous aurez ce sont des frais notariés.
Et selon les vendeurs peut-être un recours.
 
Bonjour,
Cela veut dire que je peux me désengager de la vente ? Je cherche une ressource qui indiquerait ça mais je ne trouve pas.
Article L313-40 code de la consommation

L'acte écrit, y compris la promesse unilatérale de vente acceptée et le contrat préliminaire prévu à l'article L. 261-15 du code de la construction et de l'habitation, ayant pour objet de constater l'une des opérations mentionnées au 1° de l'article L. 313-1, doit indiquer si le prix sera payé directement ou indirectement, même en partie, avec ou sans l'aide d'un ou plusieurs prêts régis par les sections 1 à 5 du présent chapitre.

Article L313-41

Lorsque l'acte mentionné à l'article L. 313-40 indique que le prix est payé, directement ou indirectement, même partiellement, à l'aide d'un ou plusieurs prêts régis par les dispositions des sections 1 à 5 et de la section 7 du présent chapitre, cet acte est conclu sous la condition suspensive de l'obtention du ou des prêts qui en assument le financement. La durée de validité de cette condition suspensive ne peut être inférieure à un mois à compter de la date de la signature de l'acte ou, s'il s'agit d'un acte sous seing privé soumis à peine de nullité à la formalité de l'enregistrement, à compter de la date de l'enregistrement.

Lorsque la condition suspensive prévue au premier alinéa n'est pas réalisée, toute somme versée d'avance par l'acquéreur à l'autre partie ou pour le compte de cette dernière est immédiatement et intégralement remboursable sans retenue ni indemnité à quelque titre que ce soit.

https://www.legifrance.gouv.fr/code...é sans l,des dispositions du présent chapitre.
Cdt
 
Bonjour,

Je ne m'y connais pas beaucoup en matière de crédit immobilier, veuillez pardonner mes éventuelles imprécisions, je remercie par avance ceux qui voudront bien m'éclairer sur ce sujet.

J'ai signé un compromis de vente en octobre 2022 avec une agence immobilière et ait donc pris RDV avec ma banque pour déposer mon dossier. En attendant le RDV avec la banque, l'agence me recommande un courtier avec qui elle travaille, et ce dernier m'assure que le dossier est facile et que je pourrais avoir un taux à 2% dans les deux semaines. Il me conseille ensuite d'annuler mon RDV en banque pour qu'il ait toute latitude sur le dossier, ce que je consens à faire. Pour information, la clause suspensive est fixée au 6 janvier.

Décembre arrive et je n'ai toujours aucune offre à disposition. Le courtier se montre toujours rassurant, avançant que c'est la fin d'année et que les banques prennent plus de temps à cette période de l'année, ce que je conçois tout à fait. En revanche, la fin de la clause suspensive approche, et je me dis que je risque de perdre les 10% prévus par le compromis.

Aux alentours du 27 décembre, le courtier me demande mes relevés bancaires de novembre et de décembre, ainsi que mes bulletins de paie. Je trouve cela étonnant, si mon dossier a déjà été déposé, je ne devrais pas avoir à donner de nouveaux relevés ? Je commence à m'inquiéter, ayant l'impression que le courtier s'apprête à déposer mon dossier dans de nouvelles banques, sans avoir de visibilité sur les refus qu'il a sûrement dû avoir, qui m'auraient peut-être permis de me rétracter de la vente avec les deux refus exigés par le compromis. Juste avant la date de la fin de la clause suspensive, le courtier me dit : "C'est bon, j'ai eu l'accord oral de votre banque pour votre dossier. Par contre j'ai aussi monté un dossier rapide dans une autre banque pour calmer les vendeur qui commence à s'impatienter. Bien évidemment, on ne partira pas avec cette offre, il s'agit d'un taux variable à 3.3%, bien loin de ce sur quoi on s'est entendus, c'est simplement pour rassurer le vendeur". Je suis à ce moment soulagé, en me disant qu'on devrait être dans les temps.
Même sur le taux variable à 3,3%, le courtier t'a raconté n'importe quoi!
En effet, le taux d'usure était à 3,35 % en janvier sur les prêts a taux variable.

Donc c'est rigoureusement impossible d'avoir une proposition avec un taux nominal a 3,3 ...
(il faut ajouter les frais de dossier, les frais d’assurance et de garantie obligatoires + la rémunération du courtier)

Sachant qu'entre la prise de RDV (une semaine en général), le départ en garantie et l'émission de l'offre (un peu plus d'une semaine), il y a bien deux semaines.
C'est même le délai minimal !
La loi impose par exemple un délai de réflexion de 10 jours calendaires entre la réception de l'offre de prêt et son acceptation.

- Une offre avec un taux plus élevé que celui stipulé sur le compromis peut-elle être considérée comme un refus ?
Si tu n'as pas d'offre en dessous du taux maximal indiqué sur le compromis, tu peux te désengager sans frais.
Si c'est le cas, je pense que c'est la meilleure chose que tu puisse faire.

Quel est le taux maximal qui etait indiqué sur le compromis ?

En conclusion, j'ai l'impression que depuis la fin de la clause suspensive, je n'ai eu que deux choix, soit je renonce aux 10% prévus par la clause suspensive, ce qui correspond à un total de 50.000 euros, soit j'accepte l'offre de financement, qui est financièrement dure à accepter aussi (2250 euros de mensualités contre 2000 euros prévus, et 20.000 euros d'épargne en moins), surtout que je dois payer le courtier, et que sans mon épargne, je ne pourrais pas le rémunérer (les frais de courtage ne sont pas inclus dans le plan de financement).

Non!
Tu ne devras pas t'acquiter des 10% si tu n'as obtenu que des prêts a des taux supérieurs au taux maximal indiqué dans le compromis de vente!
 
Dernière modification:
Cela veut dire que je peux me désengager de la vente ? Je cherche une ressource qui indiquerait ça mais je ne trouve pas.

Si tu n'as pas obtenu de crédit en dessous du taux indiqué dans la clause suspensive (et que tu peux le prouver), tu peux en effet te désengager de la vente sans frais.
C'est même la raison d'être de la "condition suspensive d'obtention du prêt" !
 
Même sur le taux variable à 3,3%, le courtier t'a raconté n'importe quoi!
En effet, le taux d'usure était à 3,35 % en janvier sur les prêts a taux variable.

Donc c'est rigoureusement impossible d'avoir une proposition avec un taux nominal a 3,3 ...
(il faut ajouter les frais de dossier, les frais d’assurance et de garantie obligatoires + la rémunération du courtier)


C'est même le délai minimal !
La loi impose par exemple un délai de réflexion de 10 jours calendaires entre la réception de l'offre de prêt et son acceptation.


Si tu n'as pas d'offre en dessous du taux maximal indiqué sur le compromis, tu peux te désengager sans frais.
Si c'est le cas, je pense que c'est la meilleure chose que tu puisse faire.

Quel est le taux maximal qui etait indiqué sur le compromis ?



Non!
Tu ne devras pas t'acquiter des 10% si tu n'as obtenu que des prêts a des taux supérieurs au taux maximal indiqué dans le compromis de vente!
Non!
Tu ne devras pas t'acquiter des 10% si tu n'as obtenu que des prêts a des taux supérieurs au taux maximal indiqué dans le compromis de vente! =>
Si tu n'as pas obtenu de crédit en dessous du taux indiqué dans la clause suspensive (et que tu peux le prouver), tu peux en effet te désengager de la vente sans frais.
C'est même la raison d'être de la "condition suspensive d'obtention du prêt" !
Pourvu que l'on ait présenté les documents dans le délai imparti...
 
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