On fait le point sur Saint Gobain.
Valeur cyclique, le titre n'a pas échappé au retournement du marché induit par le ralentissement économique général qui trouve ses origines dans le ralentissement chinois et la guerre commerciale entre les US et nombre de ses partenaires économiques, dont la Chine.
Prenons un peu de hauteur pour visualiser le parcours boursier de Saint Gobain depuis le début des années 2000.
Graphique en UT Hebdo :
Une résistance majeure de LT (ligne baissière en pointillés rouges), alignant les + hauts de 2007 et 2017 à 2 reprises.
2 supports LT à 26,30€ et 16,60€ (double bottom en 2002 et 2009).
Toujours en vue hebdo, à plus court-terme, on voit que les cours sont engagés dans une phase baissière depuis bientôt 2 ans.
La MM25 semaines fait résistance. Les cours ont buté sur elle à 3 reprises depuis 1 an.
Saint Gobain est une valeur cyclique d'une part, tout en étant, d'autre part, confrontée à un problème de stratégie.
Une stratégie peu lisible sur laquelle s'interrogent les investisseurs. D'où un désintérêt marqué pour le titre.
Ils reprochent, notamment, le mélange des genres entre des activités de haute technologie, et rentables comme le sont les matériaux haute performance, et les investissements dans l'offre de produits pour l’habitat dans le secteur grand public, beaucoup moins rentables.
Face à cette fronde des investisseurs, Saint Gobain a présenté au cours de l'été 2018 un grand programme de rationalisation de ses activités, avec des arbitrages et des réductions au sein des actifs du groupe. La vente d'une usine chinoise de canalisations a été la 1ère opération de cession d'actifs, suivie par la vente du pôle de distribution bâtiment en Allemagne.
Au total, la réduction des coûts devrait s'élever à 3 milliards sur la période 2017-2020.
En y ajoutant la réorganisation du groupe par zones géographiques, le programme présenté doit permettre d'améliorer de 1 point sa marge d'exploitation.
Il faut bien reconnaître que Saint Gobain n'a pas réussi à se remettre de la crise de 2007/2008.
En 2006, juste avant la crise des subprimes, Saint Gobain avait un CA de 41,6Mds€ et une marge d’exploitation (Résultat d'expoit/CA) de 8,9%. A un cours moyen de 51€, sa capitalisation boursière avoisinait les 19Mds€.
En 2018, 12 ans plus tard, le CA est de 41,76Mds€ (presque identique à celui de 2006), mais sa marge à baissé à 7,61%. La performance économique du groupe a diminué. Les activités, constantes sur la durée, dégagent moins de rentabilité.
Au cous actuel, en reprise depuis les plus bas de fin 2018, la capitalisation boursière de Saint Gobain est de 17Mds€.
Des chiffres qui expliquent le mécontentement des investisseurs.
Aux cours actuels, le PER 2019 est à 9 et le rendement de 4,55% ne semble pas en danger.
Les résultats annuels du groupe seront communiqués le 21 février prochain.
Probablement seront-ils scrutés, et plus encore les prévisions de management pour l'année à venir alors que le bâtiment est en pleine contraction en France (25% du CA total), que l'activité économique de l'Allemagne (9% du CA) sera en berne en 2019, et que le Royaume-Uni (10% du CA) est dans le flou total avec le Brexit.
A court terme, passons en UT Jour pour mieux cibler la période récente :
Le titre s'inscrit dans un mince canal haussier de reprise technique depuis le début de l'année.
Les espoirs de résolution de la guerre douanière entre US et Chine favorisent les valeurs cycliques en ce début d'année.
Les indicateurs sont mitigés, le RSI file vers le surachat.
La MM140 jours a fait résistance à plusieurs reprises dans la phase baissière en cours. Elle pourrait bien faire à nouveau résistance quand les cours vont s'en approcher (autour de 32,50€).
La position en surachat du RSI favoriserait alors une consolidation du titre.
A l'inverse, un climat économique qui s'assombrirait de nouveau, et les cycliques repartiront à la baisse.
Les niveaux à viser seraient le plus bas de fin 2018 à 28€, puis le support à 26,30€
Pour la petite histoire :
Saint Gobain est la plus ancienne entreprise du CAC 40.
Elle a été Créée en 1665 par Colbert, le ministre des finances de Louis XIV, sous le nom de "La Manufacture royale".
Entre 1678 et 1684, La Manufacture participera à la construction de la galerie des Glaces du château de Versailles avant de s'établir sur le site de l'ancien château médiéval à Saint-Gobain en Picardie. Un site qui lui donnera son nom définitif.