Bonjour,
j'ai déjà vu plusieurs spécialistes donner plusieurs avis divergents sur un même patient ....dans ce cas là , lequel croire ?
Je ne sais comment tu ferais dans ce cas de figure ?
Pour ce qui me concerne je leur demanderais d'abord de se concerter pour voir si, après échanges et arguments objectifs, ils ne pourraient arriver à un diagnostic commun.
En matière économique (puisque c'est le sujet de départ) l'on a un exemple récent de ce type d'évolution.
Bernard Maris, l'économiste bien connu qui vient d'être assassiné, était un fervent défenseur de l'euro et de la zone euro depuis sa création. Or il y a environ un ans (avril 2014) il a complètement changé d'avis et rejoint le clan de ceux qui militent pour une sortie de l'euro.
Sur le sujet médical, si nos "spécialistes" n'arrivaient pas à se mettre d'accord, perso, j'en consulterais un de plus.
Bon, le QE semble etre compris à present,
Je n'en suis pas convaincu.
Un Quantitative Easing ou QE est souvent résumé par l’expression: « faire marcher la planche à billets ».
Un QE, c’est le fait pour une banque centrale d’acheter des titres (dettes d’Etats, dettes privées, des actifs…) avec de l’argent qu’elle ne possède pas ! C’est pour cette raison qu’on utilise l’expression faire marcher la planche à billets puisque la banque centrale Européenne va créer de la monnaie.
Malheureusement, elle ne va pas relancer l’économie du papier et de l’ancre, puisqu’elle n’imprimera pas de nouveaux billets , il s’agit simplement d’un jeu d’écriture dans les comptes de son bilan.
A l'instant "t" du rachat d'actif c'est exact.
Mais si l'objectif visé est atteint, dans un second temps il y aura bien de la monnaie fiduciaire (Pièces = monnaies divisionnaires et billets) supplémentaire de créée.
Explication :
A fin 2012 la base monétaire "M
0" de la zone euro s'élevait à:
=> 1.630,90 Milliards d'euros (Mds€).
Dont :
+ 903,50 Mds€ de monnaie fiduciaire (billets + pièces)
+ 727,40 Mds€ de dépôts des banques à la BCE
Nb) - Ne pas confondre "la base monétaire M
0" avec la "masse monétaire" (M1, M2, M3....).
La base monétaire représente les signes monétaires créés par la banque centrale dont une partie seulement (la monnaie fiduciaire) est en circulation.
L'autre partie (les comptes de dépôts des banques à la BCE) est de "l'argent qui dort" à la BCE (= 727,40Mds€).
A cette époque la masse monétaire "M1" qui représente les liquidités en circulation ou immédiatement disponibles s'élevaient à :
=> 5.121,50Mds€
Dont:
+ 903,50Mds de monnaie fiduciaire (Billets + Pièces)
+ 4.218Mds€ de dépôts et épargne liquides détenus par les banques pour le compte de leur clients.
=> La monnaie fiduciaire représentait donc ~/~18% (###) de la masse monétaire et l'on sait que ce pourcentage de monnaie fiduciaire (appelée "fuites" en jargon économico financier
"***") est relativement stable.
(###) En France ce pourcentage est plus faible; à ma connaissance de l'ordre de 10%
"***" Plus exactement les "fuites" sont constituées de cette monnaie fiduciaire à laquelle il faut ajouter les réserves obligatoires ( = 1% de la masse des dépôts à vue) des banques auprès de la BCE.
Avec le base monétaire "M
0" ces "fuites" permettent de calculer le "coefficient multiplicateur du crédit" qui, dans les faits n'est plus utilisé. Dans cette démarche une banque ne pouvait consentir un crédit (= créer de la monnaie "de banque") si elle n'avait pas préalablement la base monétaire (= dépôt BCE") suffisante.
Désormais, d'une part la démarche est plutôt inversée (c'est un coefficient diviseur du crédit) puisque la BCE adapte volontiers - en tant que de besoins - les liquidités au besoin exprimé par les banques et que - d'autre part - l'on a vu ci-dessus que la "base monétaire "M
0" est bien alimentée puisque ce sont ~/~ 750Mds€/800Mds€ (?) (727Mds€ fin 2012) qui dorment à la BCE.
Dès lors, quand la BCE va procéder à des rachats d'actifs, le total bilan des banques "vendeuses" ne va pas bouger d'un seul centime.
Si l'on imagine le bilan consolidé de toutes les banques de la zone euro et que - un mois donné - la BCE leur rachète 60 Mds€ ainsi qu'annoncé,
à l'actif de ce bilan, à l'instant "t", il y aura juste un transfert de 60Mds€ des actifs immobilisés vers le compte de trésorerie "BCE".
La base monétaire "M
0" aura bien progressé de 60Mds€ mais la masse monétaire "M1" n'aura pas bougé de un seul centime.
Ensuite, tout dépend de ce que les banques feront de ces 60Mds€.
Il y a trois possibilités :
1) - Elles ne font rien.
Dans ce cas ces 60Mds viennent s'ajouter aux 727,40Mds€ qui "dorment" déjà à la BCE.
2) - Elles les utilisent en totalité à consentir des crédits aux entreprises et aux particuliers ce qui est l'objectif de la mesure décidée.
Oui mais encore faut-il qu'il y ait une demande solvable.
Or à ce jour (fin 2012) les banques disposent déjà de 727Mds€ non utilisés et qui dorment à la BCE.
Si la demande des agents économiques ne s'accentue pas ou/et s'il y a une demande mais qu'elle ne soit pas jugée solvable, QE ou pas QE cela ne changera rien.
2) - Probablement que la réalité se situera entre les situations "1" et "2" ci-dessus ?
Partant de là, pour en revenir à l'activité de "la planche à billets" (la vraie; pour la France imprimerie de Chamalières en Auvergne) supposons donc que la demande solvable s'exerce à hauteur de 50Mds€
Dans ce cas les banques vont donc passer une écriture :
+ "Crédit aux agents économiques" = 50Mds€ à l'actif de leur bilan (= créance),
Et, simultanément une autre écriture :
+ "Compte dépôts à vue agents économiques" = 50Mds€ au passif de leur bilan ( = dette).
=> Le total de notre bilan consolidé toutes banques confondues a donc progressé de 50Mds€
A ce stade il y a eu une création monétaire et les agrégats sont devenus :
+ Base monétaire "M
0" = plus 50Mds€ au moment du rachat d'actif; inchangée par les nouveaux crédits consentis.
+ Masse monétaire "M1" = plus 50Mds€
Comme l'on raisonne toutes banques de la zone euro confondues, les divers paiements intervenants entre ces diverses banques ne changeront rien; ce qui sortira de la trésorerie de l'une (compte BCE débité) alimentera la trésorerie de l'autre (compte BCE crédité).
Et comme le pourcentage de "fuites" représentant le monnaie fiduciaire est de l'ordre de 18% (cf ci-dessus), dans ce scénario il devra bien y avoir un accroissement de la monnaie fiduciaire en circulation de 50Mds€ x 18% = 9Mds€
J'ai cru comprendre que nous étions en déflation (ou pas loin, ou bientôt). Je ne vois pas à quoi il sert d'amener de l'argent sur la table si personne ne veut l'emprunter pour consommer.
Remarque très juste.
Bis répétita; Cf ci-dessus:
Il faut :
1) - Une demande des agents économiques.
2) - Que cette demande soit solvable
Cdt