Quelques nouvelles suite à l'AG qui s'est tenue le 28 mai 2019.
2018 a été une année exceptionnelle pour le leader mondial de la médecine de spécialité, avec un CA de 2,225Mds€.
La marge opérationnelle, elle, gagne 3 points, à 29,7%
La croissance des ventes ressort à 20,1% en 2018.
La Médecine de Spécialité, soit 86,5% du chiffre d’affaires, en hausse de 24,7%, regroupe :
- L’oncologie (67,6% des facturations),
- Les neurosciences (15,8%),
- Les maladies rares (3,1%)
La santé familiale (13,5%), est en baisse de 2,9% d’une année sur l’autre
Une forte dynamique
En 2018, la croissance d’Ipsen lui a permis de figurer parmi les 14 leaders biopharmaceutiques mondiaux en oncologie.
Le médicament Somatuline (produit phare du groupe) a enregistré des ventes mondiales supérieures à un milliard de dollars, lui permettant d’atteindre le statut de "blockbuster".
Côté neuroscience, la croissance se poursuit, Ipsen accélère ses programmes de développement de neurotoxines recombinantes, notamment avec Dysport (une toxine botulique) qui a réalisé sa meilleure année aux Etats-Unis. Dans le domaine des Maladies Rares, le laboratoire a acquis Clementia Pharmaceuticals pour plus d’un milliard de dollars, afin d’étendre son offre.
Enfin, côté Santé Familiale, Ipsen avance au rythme du marché (+2 à 3% par an).
Les ventes au 1er trimestre 2019 sont en croissance de 17%. Le groupe confirme une croissance des ventes supérieure à 13% en 2019 et une marge autour de 30%.
Des chiffres qui devraient permettre à la société d'atteindre avec un an d’avance ses objectifs financiers pour 2020 qui avaient été prévu en 2017 (CA > 2,5Mds€ et une marge opérationnelle >30%).
A noter la fin de l'intégration de Clementia Pharmaceuticals et de sa molécule très prometteuse : le palovarotène.
David Meek, Directeur Général d’Ipsen a déclaré à ce sujet :
"Au premier trimestre, nous avons également annoncé et finalisé l’acquisition de Clementia Pharmaceuticals, une société centrée sur le traitement de maladies osseuses rares et sévèrement invalidantes.
Le palovaroténe représente une opportunité dérisquée de lancement à court terme avec un potentiel de croissance significatif."
Fort de ces bons résultats,
Ipsen se fixe de nouvelles perspectives financières pour 2022 :
3,2 Mds€ de chiffre d’affaires et une marge opérationnelle supérieure à 32%.
L’objectif de lancer au moins un nouveau médicament ou une nouvelle indication majeure par an a été tenu, puisque la Commission européenne a approuvé
Cabometyx pour le traitement en première ligne du cancer du rein et en seconde ligne de celui du foie.
Somatuline au cœur des inquiétudes
Aymeric Le Chatelier, directeur financier, apporte des réponses à cette question :
"il y aura un impact sur le chiffre d’affaires si un générique voit le jour, estimant qu’Ipsen doit travailler sur la gestion du cycle de vie de ses produits et établir des relais de croissance avec des produits existants ou bien ceux de Clementia."
Un générique à venir, mais pour quand?
Le dépôt d’une formulation générique de lanréotide à action prolongée (Somatuline®) auprès de l’Agence finlandaise des médicaments (FIMEA), aurait été faite récemment (mars 2019).
Selon Ipsen, ce dépôt a probablement été fait auprès de ce seul pays selon une procédure décentralisée. Ipsen estime qu'aucun lancement commercial en Europe ne serait attendu avant 2021 compte tenu des délais nécessaires pour obtenir les autorisations de mise sur le marché par pays.
Les ventes de Somatuline dans les 5 premiers pays européens («EU5») ont représenté environ 30% des ventes totales de Somatuline.
Laquelle représente environ 40% du CA d'Ipsen. L'impact d'une concurrence d'un générique en Europe porterait au final sur 10% des ventes totales d’Ipsen en 2018.
Un chiffre à relativiser puisque le générique n'écartera pas pour autant la Somatuline.
Ipsen continue de tabler sur une croissance des ventes à deux chiffres de Somatuline.
Concernant le Dysport, utilisant des toxines botuliques (comme le Botox), mais dans le traitement des spasmes, et pour relâcher les muscles (spasticité dans les jambes et les bras, secondaire à une paralysie cérébrale ou après un accident vasculaire cérébral), Ipsen en profite pour expliquer sa stratégie consistant à exploiter au maximum les vertus d’un seul principe actif.
"Les toxines s’utilisent de maintes manières!", précise David Meek, directeur général d'Ipsen. A ce jeu, Ipsen est passé maître dans l'art d'exploiter les molécules et leurs propriétés :
Le laboratoire est propriétaire de 2271 brevets au 31 décembre 2018, auxquels il faut y ajouter les 597 demandes en cours d’examen
Détail du CA 2018 d'Ipsen (2224,8 millions d'euros) :
- Oncologie :
- Somatuline 846,7 Ms€ (+26,8% sur 2017)
- Decapeptyl 372,6 Ms€ (+6,9%)
- Cabometyx 148,2 Ms€ (+186,5%)
- Onivyde 109,4 Ms€ (+92,4%)
- Autres produits 26,0 Ms€ (+0,9%)
- Neurosciences
- Dysport 347,8 Ms€ (+6,0%)
- Maladies Rares
- NutropinAq 45,9 Ms€ (-11,5%)
- Increlex 24,1 Ms€ (+5,3%)
- Médecine de Spécialité
- Smecta 126,5 Ms€ (+2,2%)
- Forlax 39,8 Ms€ (-5,5%)
- Tanakan 37,7 Ms€ (-9,1%)
- Fortrans/Eziclen 31,4 Ms€ (-2,3%)
- Etiasa 4,2 Ms€ (-76,2%)
- Autres produits 60,7 Ms€ (+1,9%)