Grande Ecole: est-ce toujours rentable ?

[kaporal]

Depuis 2005, les frais de scolarité des écoles de commerce post-prépa ont progressé de plus de 50%.

Rien que dans les écoles de commerce, les promotions ont doublé en dix ans, passant de 70 000 à plus de 130 000 élèves. Mais le volume d’offres d’emploi pour jeunes cadres n’a pas progressé dans les mêmes proportions, et le marché du travail a de plus en plus de mal à absorber les flux d’élèves issus des grandes écoles.

L’enquête 2013 de la Conférence des Grandes Ecoles a révélé une chute de 11% du salaire à l’embauche en euros constants chez les ingénieurs, et de l’ordre de 15 % chez les managers.

Aucun établissement n'échappe à ce phénomène, pas même les plus prestigieux.

Cette voie est-elle toujours rentable selon vous ?

 

[usercb772]

C'est la loi de l'offre et la demande qui s'applique : le prix baisse car l'offre est abondante.

Si la sélection n'est pas faite dans le cursus scolaire (bac) ou universitaire, il ne faut pas s'étonner qu'il se fasse à l'entrée dans le monde du travail.

Malgré cela, ces écoles restent un bon moyen de limiter la casse à l'entrée, et de ne pas se fermer de porte pour la progression.
Quand je vois la m.. qu'on fait faire à des gens tout à fait capables, juste parce qu'ils n'ont pas fait ce type d'école...

 

[kaporal]

Quand je vois la m.. qu'on fait faire à des gens tout à fait capables, juste parce qu'ils n'ont pas fait ce type d'école...

Je suis d'accord avec toi. C'est vraiment le nivellement généralisé par le bas des tâches et des salaires.

 

[usercb772]

Oui et non, on fait faire à des nuls bardés de diplôme des tâches qu'on faisait autrefois faire à des nuls sans diplôme.

Je schématise mais c'est un peu ça. Avec le temps perdu dans des études trop longues, et la déception, tant salariale qu'au niveau du métier qui s'en suit.

Il n'y pas de boulot génial, enrichissant financièrement et intellectuellement pour tout le monde. C'est une erreur de faire croire ça aux jeunes qui perdent leur temps dans des études à rallonge.

 

[aden]

Bonjour,

Attention au terme Grande Ecole : il renvoie aujourd'hui aux écoles faisant partie de la Conférence des Grandes Ecoles (un peu plus de 200 écoles).
A mon époque (j'ai 39 ans), quand on faisait une grande école de commerce, on faisait HEC, l'ESSEC, l'ESCP ou l'EM Lyon. C'est ce que ma soeur qui a 5 ans de moins que moins me disait (a fait l'ESSEC).
Conclusion, nous sommes influencés par le terme Grande Ecole qui est, pour des Français, connoté HEC etc. Bien sûr, ce terme a justement été choisi pour renvoyer dans nos esprits à ces écoles de haut niveau.
La réalité est toute autre selon les écoles, aussi bien au niveau académique qu'au niveau de l'insertion professionnelle.
Il existe des classements pour ces écoles, qu'on a en se rendant sur des salons étudiant, et présentés par les magazines Capital et Challenges, qui font régulièrement des dossiers sur ce sujet. Ce que les gens de 35-40 ans appelaient "Grande Ecole" renvoie uniquement aux écoles de la première catégorie.

Autre chose également, concernant les certifications, car j'ai constaté un grand nombre de fois que des écoles ne proposent pas de certification reconnue, tout en faisant croire l'inverse aux parents et futurs étudiants.
Je m'explique : il existe deux types de certifications :
-les diplômes, par exemple la licence, le master; seules les universités sont habilitées à les délivrer ; les diplômes sont inscrits de droit au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) car reconnus par le ministère de l'enseignement supérieur;
-les titres professionnels, délivrés par les écoles de commerce ; ils sont inscrits au RNCP, mais il y a une date d'enregistrement au RNCP, pour 2, 3, 4 , 5 ans, au bout de cette période il faut donc renouveler l'enregistrement. Les titres sont reconnus par le ministère de l'emploi (qui a encore changé de nom).
Dans les titres (ce ne sont pas des diplômes!), il peut y avoir des bachelors, masters grande école, mastères spécialisés, mais sous ces appellations se cachent, selon les écoles, des formations qui débouchent sur un titre, et d'autres qui ne sont pas reconnues.
J'ai pu constater l'étendue des dégâts sur les salons étudiant et par une amie dont la fille vient d'obtenir le bac ES. Pour son orientation post-bac, l'élève émet des voeux d'orientation sur un site (APB), et les écoles/universités font leur retour selon les notes de l'élève. Eh bien, la fille de mon amie a été reçue dans deux super écoles de commerce, dont le bachelor n'est pas RNCP! Bonjour l'arnaque!
Pour vérifier si la formation débouche sur un titre, voici deux sites : www.certifinfo.org, à croiser avec le site de la commission nationale des certifications professionnelles www.cncp.fr, rubrique RNCP.

Je précise qu'en dehors de la formation initiale, certaines écoles de commerce excellent aussi dans le commerce de leur MBA. Un MBA n'est généralement pas inscrit au RNCP, car il s'agit d'une formation supplémentaire. Par contre, faire un MBA ne débouche pas forcément sur un super poste en management à l'international, contrairement à ce qui est parfois vendu.
Et même si le MBA est très bien (et très cher, jusqu'à 120 0000 € avec environ 3 jours de cours par mois), il ne permet pas non plus forcément d'évoluer ni de trouver du travail. Il y a même des jeunes diplômés qui font un MBA après leurs études, car ils ne trouvent pas de travail!

Cordialement,
Aden

 

[Turbo-057]

Parlons plutôt de "diplôme"

Pour vous une idée ... sur 2013 ma boite a engagé 137 personnes (domaine de la finance privée) dont voici les niveau d'entrées :

Recrutement en master 95
Recrutement en Bachelors 24
Recrutement en secondaire 17
Etudes Inférieures et moyenne 1

Il y a 15/20 ans la proportion d'engagement était bien plus équilibré surtout entre Bachelor et secondaire
Donc clairement le niveau d'étude a une influence.
Vous dites que le salaires médian en sortie d'école baisse c'est normal c'est la conjoncture qui fait cela
On a de plus en plus de candidats de plus en plus diplomé et forcément cela fait baisser le ratio offre/demande.
Il est maintenant possible de choisir plus simplement qu'avant en outre après cela varie je suis sur une situation différente mais souvent les candidats surdiplomés signent a des montants inférieurs pour certains postes a ce qu'ils ne pourraient prétendre (dans le cas dont je parle c'est par méconnaissance du marché du travail ou ils postulent [étranger])

Mais clairement le diplôme est de plus en plus non plus une garantie de salaire / boulot ... mais une simple porte d'entrée en entreprise.

Par rapport au sujet grande école certes on va préféré un MBA de Harvard a un diplome d'une école peu connu...
Mais clairement en general les hautes écoles surcotés permettent encore pour le moment de pouvoir demander un petit plus financier que les recruteurs comprennent car ils connaissent le coût des études derrière mais le petit plus n'est pas énorme et loin de combler le prix de la formation initiale.

Le problème maintenant la plupart arrive sur le marché du travail quasi a 30 ans bardé de diplomes et passant qu'ils sont les rois du monde ... (j'ai fait passer pas mal d'entretien d'embauche) et souvent bizarrement ce sont souvent des personnes très sure d'elles persuadés qu'on ne pourra pas se passer de leur petite personne ... vs des ecoles plus classique ou les personnes ont un peu plus les pieds sur terre.
Sachant qu'en general j'ai toujours préféré un candidat qui vient pour son second emploi pro car ils ont plus souvent les pieds sur terre et sont en phase avec les réalités du monde du travail.

Donc pour parler de voie rentable de toute manière tout dépendra justement de comment vous manierez votre carrière.
Certains bacheliers feront des carrières plus rentables, que certains surdiplomés ... en créant leur boite une idée et la développant ... le diplome permet surtout d'obtenir une manière de travailler, de savoir gérer le stress, des sujets un suivi...
Et tout cela il vous faudra le mettre en application dans votre vie professionnelle et le faire fructifier.

2 personnes sortant avec le meme diplome de la meme ecole auront de toute manière des rentabilités différentes car c'est la suite qui pilote la rentabilité, le caractère, l'envie, la qualité de la personne à s'investir ... et a investir

 

[usercb772]

Dans le conseil, on embauche quasi-exclusivement des grandes écoles. Normal puisqu'en fait, on revend derrière les profils à des banques, donc le CV, diplôme en tête, doit correspondre au prix de facturation.

Et on retrouve ce que décrit Turbo057 : avec des diplômes tels que ceux des grandes écoles de premier rang (HEC, ESSEC surtout), on a souvent à faire à des petits c.. prétentieux, qui estiment que ce qu'on leur donne à faire est avilissant. Qu'ils valent beaucoup mieux que ça, et que bien qu'ils n'ont jamais travaillé, ils n'ont plus leurs preuves à faire.

Quand on prend la rangée d'école un peu moins prestigieuse, on trouve souvent des gens plus motivés, qui s'investissent plus et qui ont la patience de passer par les quelques années où on fait des trucs pénibles sans trop de considération.

 

[Turbo-057]

Une fois on m'a sorti lors d'un entretien d'embauche, la personne postulait certes pour un emploi type cadre mais en sorti d'école, vers un poste d'analyste financier. (avec un descriptif de poste bien clair)

A la question, comment voyez vous votre futur professionnel :
"J'aurais bien ma propre équipe à diriger sinon cela ne m'interesse pas du tout je veux faire du management c'est mon objectif et je ne me vois absolument pas faire autre chose."

L'entretien s'est arrêté là à sa grande surprise. Avec le laïus lorsque je le raccompagnais comme quoi l'école lui avait expliqué de bien expliqué ce qu'il cherchait pour justement qu'il n'aille pas dans une mauvaise voie ...
Limite il lui falait son poste sur mesure ... aucune envie de s'adapter a un poste.

Donc clairement de mon avis mieux vaut une école correcte à un école trop réputé qui vous modèle la tête dans des cases ou vous n'irez pas forcément voire jamais. A moins de se lancer dans des domaines politiques ou autres joyeusetés ou seuls règnent en maître les dîplomes
Ou encore sinon postuler ensuite dans les big fours des sociétés de conseils haut de gamme mondialement connu pour conseiller toujours conseiller et donner bien entendu des conseils dont ils n'assumeront jamais les conséquences mais les feront payer au prix fort.

L'école sert a former a te donner une rigueur de travail.
Le reste tu l'apprendra avec les réalités de la vie professionnelle personnelle et économique.
Avoir un esprit ouvert et travailleur t'apportera surement bien plus que le meilleur des diplomes.

 

[Snipy]

L'école sert a former a te donner une rigueur de travail.
Le reste tu l'apprendra avec les réalités de la vie professionnelle personnelle et économique.
Avoir un esprit ouvert et travailleur t'apportera surement bien plus que le meilleur des diplomes.

Je suis d'aoccord avec toi, mais comme ça a aussi été dit, quoiqu'on dise, dans les premières années, la valeur de ton diplome est ton ticket d'entrée dans 95% des boites.... que tu es 3/20 ou 17/20..

 

[aden]

Bonjour,

Hormis la qualité du diplôme, il y a l'alternance, qui est vraiment un plus sur le marché du travail, à tous les niveaux: bac+2, +3, +5.
Certes, il faut déjà chercher une entreprise d'accueil comme dans une vraie recherche d'emploi, être très organisé pour mener de front les cours et l'entreprise, mais au final les jeunes se sont confrontés à l'entreprise, et plusieurs sont ensuite recrutés par l'entreprise où ils ont fait leur alternance.

J'ai accompagné pas mal de jeunes, et je peux vous dire qu'avec une licence pro en alternance, il est selon les métiers et secteurs nettement plus facile de trouver un poste qu'avec un master obtenu sans alternance.
D'autre part, cela permet de réduire les coûts pour les parents, et l'étudiant perçoit une rémunération, donc c'est tout bon !

Cordialement,
Aden