Attendons une analyse de Poam.
La voici!!
Eurofins Scientific est le leader mondial de l’analyse des produits agro-alimentaires et pharmaceutiques. Il est également le numéro un mondial dans le domaine des services d’analyses environnementales en laboratoire.
Eurofins Scientific, c'est 150 000 méthodes d’analyse exploitées par 34 000 employés dans plus de 400 laboratoires de par le monde.
En 2012, Eurofins "ne comptait que" 12500 employés qui mettaient en œuvre 100 000 méthodes dans 170 laboratoires répartis dans 33 pays.
En 6 ans, Eurofins a plus que doublé en nombre de laboratoires exploités et presque triplé en effectifs.
Eurofins est une pure valeur de croissance.
Et même une hyper croissance qui se retrouve dans le parcours boursier : + 25000% depuis son intro en 1997. C'est mieux que la Tech US.
Une performance qui doit se traduire par quelque-chose comme une hausse de 30% en moyenne annualisée depuis 1997.
La petite entreprise de 1997 capitalise en cette fin 2018 plus de 6 Mds€ en bourse. Elle a presque atteint la taille des plus petites sociétés du CAC 40 (7 Mds€ pour Valeo ou 8,6 Mds€ pour Atos).
Et c'est justement ce qui inquiète certains analystes, comme Morgan Stanley qui estime que plus le laboratoire grossit et plus il aura du mal à maintenir une croissance aussi élevée que celle qu'il a pu avoir jusqu'à maintenant. En somme, Morgan Stanley veut dire qu'Eurofins devient mature et devrait perdre son statut de valeur de croissance.
Et ceci, en sachant que la croissance se fait principalement par acquisition, et donc par l'emprunt.
Eurofins a 2,5 Mds€ de dettes. Un chiffre pouvant paraître élevé à l'aube d'une période qui devrait voir les taux d'intérêt remonter.
Le ratio d'endettement, le gearing, est dans la norme d'une entreprise industrielle : 56%. Tout comme le rapport dette/Ebitda qui représente la capacité d'une entreprise à rembourser ses dettes. Il est de 3,7x pour Eurofins.
C'est à dire qu'il faut 3,7 années d'activité pour rembourser la dette.
Comparons avec une entreprise directement dépendante des taux d'intérêt : Orpéa.
Pour une capitalisation presque identique, 6Mds€, Orpéa a une dette qui s'élève à 4,6 Mds€. Presque le double d'Eurofins.
Le rapport dette/Ebitda est de 7,6x pour cette année.
Au dessus de 5, on peut dire que la situation est plutôt très dégradée pour l'entreprise. L'idéal étant d'être en dessous de 2.
La dette d'Eurofins est importante, mais, à l'inverse des Utilities (endettées mais à faible croissance), sa croissance permet d'absorber facilement cette dette.
C'est là où 2 tendances s'affrontent.
La période actuelle est favorable à la réallocation des fonds vers des entreprises défensives, d'une part. Et, d'autre part, la croissance élevée de l'entreprise qui fait douter certains analystes sur la poursuite de cette croissance.
Selon les avis, certains sont positifs et visent plus de 500€ sur le titre (Jefferies par exemple), quand d'autres sont négatifs et vendeurs en visant 360€ sur le titre (Morgan Stanley).
On peut dire que les avis négatifs l'ont emporté puisque, à 351€ vendredi soir, le cours est en baisse de 37% sur son plus haut à 560€ en octobre 2017.
Il est certain qu'Eurofins doit digérer ses dernières acquisitions qui sont importantes :
EAG, fin 2017 pour 780 millions de dollars, et, plus récemment, Covance Food Solutions pour 670 millions de dollars.
Ces 2 acquisitions représentent presque la moitié de la dette d'Eurofins.
La société vient d'annoncer un 3ème trimestre avec une progression de 30,6% de son chiffre d'affaires, à 955 millions d'euros et prévoit 4,6 Mds€ l'an prochain alors que le consensus table toujours sur 4,4 Mds€.
Il y a 2 ans, Eurofins prévoyait d'atteindre un CA de 4 Mds€ en 2020. Eurofins a relevé de 300 millions d'euros ses prévisions de chiffre d'affaires pour 2019 et 2020, et table désormais sur 5 Mds€ en 2020.
On peut penser que ces prévisions seront relevées lors des prochaines annonces de résultats.
Avec un PER revenu à 23, et estimé à 18 pour 2019, on peut dire que le cours actuel est une opportunité d'achat pour une entreprise de croissance comme l'est Eurofins.
C'est mon avis, bien sûr.
La baisse actuelle résulte de la défiance des investisseurs envers les entreprises endettées, et/ou ayant un PER élevé (il était de 42 en 2017), et/ou n'ayant pas la taille suffisante pour offrir le maximum de liquidité en période mouvementée.
Eurofins ne "match" pas sur ces 3 paramètres, et toutes les qualités de l'entreprise passent à la trappe.
Eurofins intervient sur un secteur, la traçabilité et l'analyse moléculaire allant de l'alimentaire à l'aéronautique et la médecine, qui ne peut que progresser dans l'avenir avec des réglementations de plus en plus contraignantes.
En ce qui me concerne, je viens de renforcer ce vendredi à 347,80€.
Graphiquement, l'UT hebdo pour tracer les grandes lignes :
2 lignes assez puissantes encadrent les cours : une ligne de résistance en rouge, et une ligne de support en vert.
2 phases de 'bear market' (un repli des cours supérieur à 20%) sont visibles en 2014 et en 2016. Elles ont laissé place a un marché haussier qui a permis aux cours d'aller toujours plus haut.
Ce constat ne signifie pas qu'il en sera de même lors de ce 3ème 'bear market'.
Ce qui est intéressant dans le niveau actuel, à 350€, c'est que l'on est à une conjonction de différents facteurs, graphiquement favorables au titre :
-> Un retracement de Fibonacci de 38,2%.
-> Un support horizontal correspondant au + haut de novembre 2015
-> Un support haussier (ligne verte) long terme débuté en 2012 et qui sera validé s'il joue son rôle sur les niveaux actuels
-> Des volumes qui augmentent
-> Un RSI qui va entrer en survente.
En journalier :
On peut affiner les niveaux.
Le support LT passerait plutôt vers 325€ (ligne en pointillés verts en bas à droite du graphique).
Les cours s'inscrivent dans un grand canal de consolidation débuté en automne 2017.
Ils pourraient même en sortir par le bas.
Les indicateurs RSI et stochastiques sont très survendus.