Swimming with sharks

Tricky

Contributeur
Est-ce que les loups ont trouvé leur hyène ?
Un feuilleton capitalistique intéressant à suivre ...

Ils n’en sont toujours pas revenus. Passé la stupéfaction de l’annonce d’Altice France de réclamer un plan massifd’abandon de créances (haircut), les créanciers du propriétaire de SFR organisent la riposte face à ce nouveaucoup d’éclat de Patrick Drahi.

Le 20 mars dernier, lors de la présentation des comptes annuels 2023 d’Altice France, le groupe contrôlé parPatrick Drahi a stupéfait la communauté des investisseurs. Au détour des comptes mi-figue, mi-raisin, marquéspar une érosion du chiffre d’affaires et une rentabilité sans relief, les dirigeants opèrent un virage à 180 degrés.



Pour le groupe télécoms, soumis à une dette massive de 24 milliards d’euros, il n’est plus question d’allouer leproduit de la vente de ses actifs périphériques au désendettement, en vertu d’une clause exhumée dans ladocumentation juridique de sa dette. Deux conditions sont au contraire posées : une partie des créances devrontêtre abandonnées, sans doute dans le cadre d’un rachat à prix décoté, et le levier financier sera limité à 4 foisl’Ebitda, contre 6,3 fois à fin 2023.



Rothschild & Co, PJT Partners et Evercore en lice

Pour les créanciers, c’est un véritable chiffon rouge. Un large groupe de détenteurs de dette - lequel revendique16 des 24 milliards d’euros de dettes – est en train de se structurer pour faire face à ce que beaucoup de porteursobligataires qualifient de «coup de force». Selon CreditSights, ce groupe rassemble les trois quarts des porteursde loans et 90% des créanciers obligataires seniors secured d’Altice, mais aussi des porteurs d’un milliardd’euros de dette subordonnée. Emmenés par le cabinet Gibson Dunn, sur le terrain du conseil juridique, ilsfinalisent ces jours-ci le choix de leur conseil financier.

Trois banques d’affaires sont en lice : Rothschild & Co, PJT Partners et Evercore, toutes chargées ces jours-cid’exposer les grandes lignes des stratégies qu’elles proposent pour faire face à Altice, conseillé par la banqueLazard et par le cabinet De Pardieu Brocas Maffei.

La relance du M&A

«Il y a un gros travail d’identification de l’enchevêtrement de holdings dans le groupe de Patrick Drahi»,décrypte un porteur obligataire membre du groupe. La grande crainte des créanciers ? Voir les fruits des cessions des actifs en cours ou encore à réaliser - data centers, BFM Media, XP Fibre, La Poste Mobile – disparaître d’Altice France.

Or, considérer que les actifs en question ne font pas partie du «restricted group» et n’ont donc, à ce titre, pas àêtre utilisés pour réduire la dette n’a «rien d’illégal», relève un créancier. Alors qu’un tel stratagème n’avait encore jamais été déployé en Europe, ce gérant redoute le versement de dividendes vers d’autres holdings actionnaires du groupe. «Patrick Drahi n’ira pas jusque-là», veut croire un gérant obligataire, détenteur de papier Altice. Il s’attend désormais à un bras de fer long de plusieurs mois.

Passé l’effet de surprise, l’opposition entre ce bloc de créanciers et Patrick Drahi sur l’avenir d’Altice France peutprendre plusieurs visages. A ce stade, les scénarios sont en effet multiples, allant de différentes nuances de restructuration financière et abandons de créances, jusqu’à une perte totale de contrôle de l’homme d’affaires franco-israélien sur son vaisseau amiral en France. Avec deux tiers de la dette en sa possession, le «groupe Gibson Dunn» serait incontournable dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, même si ses membres ne sontliés à ce stade par aucun engagement contractuel et que leurs créances peuvent changer de mains. Il compte aussi, dans les jours qui viennent, envoyer un courrier aux managers du groupe Altice, pour les sensibiliser à la situation.

A ce jeu, la position des créanciers les plus fragiles, ceux dont la dette n’est pas sécurisée, semble bien plus difficile. Une seconde initiative de constitution d’opposants, amorcée par le cabinet Willkie Farr & Gallagher, avec Milbank et Houlihan Lokey, est en train de se structurer, mais refuse à ce stade de préciser l’ampleur des «forcesen présence». Attestor, un ténor de la dette distressed, y figure. Centrée sur les porteurs de dette «unsecured»,laquelle représente environ 4 milliards d’euros chez Altice France, elle promet de rassembler des porteurs de dette à travers le monde. «Plus de 500 personnes étaient connectées lors de visios la semaine pour exposer l’approche», glisse un conseil à la manoeuvre.

Aux US aussi, ils commencent aussi à s’inquiéter
https://www.bloomberg.com/news/audi...weighs-on-clo-market-sound-point-says-podcast

Plus les autres casseroles:
 
Et du coup petite question à 24 milliards : comment la dette d’Altice France a été disséminée dans le système ?


alticedebt.png
Les fonds de titrisation, vous êtes dans Loans
 
Bjr,

Possible mais probablement marginal. D'après Citi, 90% des CLOs européens sont exposés, sans doute à des degrés variables, mais le downgrade de la dette Altice en junk va pas faciliter la tâche de leur gestionnaire.
 
D'après Citi, 90% des CLOs européens sont exposés, sans doute à des degrés variables, mais le downgrade de la dette Altice en junk va pas faciliter la tâche de leur gestionnaire.
Justement j'avais évoqué ces CLO dans un autre fil de discussion. L'idéal serait d'avoir toute la structure de dettes du groupe.
 
When something happens that could be destabilising for financial markets, the response from the industry is often just reassurance that it’s “not systemic.” That’s a soothing and convenient line, but it isn’t very helpful.

Readers now interpret “not systemic” to mean “won’t cause a repeat of the global financial crisis”. And yes, that’s a good thing, but a lot of financial-market problems can happen without becoming “systemic” in the same way as the GFC — especially because regulators have been working to limit that risk for years. Remember, the Covid-19 pandemic caused a crisis of almost every other kind, but big US banks didn’t collapse.

Anyway, this brings us to Altice France’s recent decision not to use proceeds from asset sales to pay back lenders, which managed to piss off almost every single creditor and prompt ratings firms to downgrade the company’s loans to CCC.

Downgrades aren’t always exciting, but they matter a lot when €220bn of the debt in question is held by collateralised loan obligations or CLOs, according to Deutsche Bank’s estimates.

A quick refresher for readers who aren’t finance sickos like us: Collateralised loan obligations are one of those fun investment vehicles that bundles junk-rated loans, packages them into a new security and usually slaps a AAA rating on the tranche with the most protection. Those investors are supposed to be shielded from losses by a cushion of lower-rated debt that takes losses first, along with a series of rules that enforce diversification and a minimum average quality for the loans in the portfolio. (The quality measurement uses ratings from firms like Fitch, Moody’s and S&P, which surely could never go wrong.)

Anyway, because so many CLOs own Altice debt — and partly because there’s so much of its debt out there — many of the vehicles will have to respond. They could do so by selling low-rated loans, freezing reinvestment to build up cash, or straight-out liquidations at equityholders’ prompting.

Now, none of this is “systemic” in the sense that it would cause widespread US bank meltdowns, job losses, etc. It will cause many headaches in the nearly $1tn CLO market, however. Over the past decade or so, CLOs have become a go-to source of supposedly safe yield for life insurers, Japanese banks and other global investors.

Anyway, now that the initial shock about Altice has worn off, the banks are out calming everybody down. From Barclays:

Accordingly, it is only prudent that CLO investors are wary of other potential CLO assets which could face the possibility of suffering Caa/CCC downgrades, or even defaults. However, we do not see any single issuer posing a systemic risk to the CLO market, in EU CLOs or in US BSL CLOs.

Sure, that’s reasonable.

But here’s the catch: Interest rates have climbed quite a lot in the past couple of years, and it’s not just one company that’s feeling stress in the leveraged loan market.

BNP Paribas gets a little closer in a recent note:

The downgrade of Altice France to CCC category is evidence of rising idiosyncratic risks as loan borrowers have been facing high rates for a prolonged period of time. Although material (through the rise in CCC exposures and structural implications), we view such an event as manageable for the CLO market. Diversification requirements and issuer concentration limits in CLO structures are key mitigants against idiosyncratic risks.

And on its own, Altice France is big enough to have a noticeable impact on the share of CLOs that are in breach of their loan-quality requirements:

clo.png

The effect could spread globally if there are downgrades of Altice Financing, a credit that’s more widely held in Europe and has also faced questions about its creditworthiness, as shown above.

So what does this mean for the broader loan and CLO markets?

First, the downgrades could put selling pressure on not just Altice France, but all CCC-rated credits. In fact, the best-performing low-rated loans may get sold first, in order to minimise realised losses to managers. From BNP Paribas:

On the loan side, we should expect some selling pressures on CCC names, as a result of more deals breaching their CCC tests (above 7.5% limit). The highest priced CCC names could be sale candidates so that any trading loss would be minimised and the rest of the CCC basket would be treated at par once the CCC excess is cured.

CLOs may be prevented from reinvesting proceeds of sold (or matured) loans, to ensure there’s enough cash on hand to pay back investors in the top-rated tranches of those securities. The bank continues:

. . . the breach of CCC tests may lead to more CLOs (after their Reinvestment Period) being restricted from reinvesting and effectively turning fully static. This could result in a marginal drop on demand from CLOs, exacerbating decompression for Leveraged loans . . .
For seasoned CLOs, the breach of some tests (such as CCC test, WARF test, OC test, etc…) could restrict further reinvestment activity, turning the deal into fully static mode. Following Altice France’s downgrade, we estimate that ~25% of all seasoned Euro CLOs and ~32% of all seasoned US CLOs would be static (as the result of failing any ‘hard’ test). Once static, deals tend to amortise quite fast (~25-40% annual repayment speed based on recent observations). The acceleration in deleveraging speeds should benefit IG tranches through credit enhancement build up and leading to rating upgrades. It could also lead to Call events (liquidation or reset), benefiting discount bonds.

That also means that lower-rated CLO tranches could start trading at wider discounts to higher-rated tranches, especially if payouts to equityholders are seen to be at risk. From BNP:

On the CLO side, we also expect more decompression across tranches. We note that the capital structure is currently quite compressed. BBs have outperformed this year (they are ~80bp tighter ytd, see chart on the bottom right) but remain vulnerable to collateral deterioration. Also, short-dated CLO Equity, especially the ones with large Altice exposure, could be affected as a result of the drop in Equity NAV. Dispersion should also grow as deal-specific collateral quality and performance are critical to investors.

Broader demand for leveraged loans could also be suppressed because more CLOs will be prevented from reinvesting cash, as mentioned above.

But hey, at least it’s not systemic!
 
Message à poster dans le fil des fonds obligataires datés ;). J'avais déjà évoqué ces risques il y a quelques temps.
La chute des obligations d'Altice est nette avant un petite reprise ces derniers jours. Les rendements augmentent fort.
 
Bonjour à tous,

Après avoir lu les différents liens, j'ai une question assez basique.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi pour "seulement" 24 milliards de dette on fait tout un foin.
Soit il peut vraiment ne pas payer et donc les créanciers font face au risque qu'ils ont pris. Soit il ne peut pas le faire et les avocats des banques vont se faire un petit plaisir.
Le groupe vaut 23 milliards. Il n'y aurait qu'un milliard de perdu si vente à la découpe?

Concernant les CLOs si un des éléments en son sein ne vaut plus grand chose, il y a une perte évidemment mais comme un fond obligataire, il y a des centaines de dettes pour mitiger le risque?

J'ai l'impression de passer à côté de quelque chose dans ma compréhension.
Si quelqu'un pouvait m'expliquer 👼
 
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