Les actions Chinoises

trickster

Contributeur régulier
Pour reprendre un de mes posts sur un autre fil car je trouve qu'il permet de faire une bonne introduction.

En parlant de la Chine qui est la deuxième économie mondiale, je suis tombé sur un article du Capital. Voici un extrait :

"
Pour les investisseurs internationaux, la lune de miel avec la Chine, redevenue un empire étatiste et antilibéral, a définitivement pris fin, juge notre chroniqueur Sebastien Laye, entrepreneur dans l’immobilier et économiste à l’Institut Thomas More.

Sous l’écume des jours et de l’actualité, on se doit toujours de repérer les vrais changements tectoniques, ceux qui vont affecter nos sociétés et nos économies pour des décennies, ces fameux changements de paradigme pour reprendre le mot de Thomas Kuhn. A cet égard, l’exponentielle ouverture et montée en puissance de la Chine sur la scène du commerce international et des flux de capitaux fut le fait majeur de la fin du siècle dernier et des premières années de l’actuelle. Or la Chine est en train de changer, sous les coups de boutoir du trumpisme, de la crise du Covid, mais aussi des ambitions de ses dirigeants actuels, dont la vision s’éloigne de plus en plus du compromis de Deng Xiaoping avec le capitalisme occidental.

La Chine, qui après son adhésion à l’OMC, n’a eu de cesse de s’intégrer aux flux de capitaux mondiaux, est en train, nolens volens, de s’en découpler. Le phénomène a commencé avec la présidence Trump, qui a entravé nombre de projets d’investissements chinois aux Etats Unis, mais il se poursuit avec l’Italie, qui résiste à la prise de contrôle économique larvée de la Sicile, ou la résistance de pays africains. Seuls les pays les plus pauvres ou les plus dévastés sont prêts désormais à accueillir les Chinois.


La crise du Covid, émanant de Chine, a changé la perception de ce pays, jugé opaque par les investisseurs internationaux et a forcé le pouvoir de Beijing à se justifier et parfois à s’isoler de ceux qui le critiquaient sur la scène internationale, y compris les acteurs privés. Quel que soit l’intérêt des sociétés privées pour l’immense marché chinois, il demeure acquis que ce marché ne ressemblera jamais à un marché occidental classique. La reprise en main autoritaire du Xinjiang ou de Hong Kong, les velléités d’invasion de Taiwan, ont rappelé aux investisseurs la prévalence du risque géopolitique. Les investisseurs américains sont tétanisés quant à eux par l’émergence de la nouvelle guerre froide sino-américaine, et Biden a repris le logiciel trumpiste en la matière. Même les Européens s’inquiètent de la protection de leurs technologies face aux chinois.

Face à cette montée des tensions, Xi Jinping aurait pu temporiser ou chercher une voie médiane. Or il a choisi, du moins en matière économique - pour l’instant - la fuite en avant : dans sa tentative de définition et de ciselage d’un capitalisme à la chinoise, il ne s’inscrit même plus dans le cadre de ce qu’on entend habituellement par économie libre (même si personne n’était dupe du fait que si l’économie paraissait libre auparavant, la société chinoise ne l’était pas) : il a fait le tri parmi les milliardaires chinois, clouant au pilori des entrepreneurs qui comme Jack Ma critiquait le pouvoir, reprenant la main sur les sociétés financières ou immobilières du secteur privé, favorisant les affidés du pouvoir et détruisant les autres. Le monde a découvert qu’en Chine, loin du rêve entrepreneurial, fortunes et carrières étaient faites et défaites par les technocrates du Parti. Nul ne doit devenir trop riche et puissant au point de s’opposer au statu quo actuel.

On pensait que les GAFA chinois, les Tencent ou Baidu, étaient la fierté des politiques chinois, leur arme contre les GAFA américains : il n’en est rien, ces sociétés trop puissantes ont fini par déranger le pouvoir, qui, en s’en prenant à ces fleurons technologiques, a fait partir en fumée 1.500 milliards de dollars de capitalisation boursière en un été et s’est probablement tiré une balle dans le pied en matière d’innovation technologique : car ce n’est pas l’Etat chinois qui est à l’origine de la remontée du pays en matière technologique et scientifique, mais bien des entrepreneurs locaux, ouverts sur le monde, occidentalisés, formés aux Etats Unis.

En révélant la vraie nature de leur dessein politique, ces dirigeants ont fait fuir les capitaux occidentaux : or, si la Chine peut peut-être se considérer aujourd’hui assez forte pour se financer elle-même, historiquement ce sont les étrangers qui lui ont fourni ses circuits de financement : l’écroulement des capitalisations boursières chinoises vient aussi de ce que nombre d’ETFs (trackers, fonds indiciels) ou de fonds mutuels américains ont dû quitter précipitamment le pays. Pire, traditionnellement, nombre de sociétés chinoises venaient chercher une cotation aux Etats Unis, par prestige et pour avoir accès aux investisseurs américains domestiquement. Or, le dirigeant de la SEC, Gary Gensler, a bloqué les dernières IPOs de sociétés chinoises et remis en cause l’opportunité de futures cotations.

On ne mesure pas à quel point la libéralisation de l’économie chinoise a été liée à une imbrication avec les Etats Unis : la rivalité politique entraîne un brutal découplage économique et financier. Bien évidemment, l’ampleur du marché chinois fait qu’il y aura toujours des occidentaux tentés par une aventure commerciale chinoise : mais le génie est sorti de sa boite et pour les investisseurs internationaux, la lune de miel avec la Chine, redevenue un empire étatiste et antilibéral, a définitivement pris fin.

"
Cela m'interpelle quand même. Cela veut dire que les investisseurs quittent le pays ?

En tout cas, les actions tels qu'Alibaba et Tencent ont énormément dévicé sous la pression et rumeurs de régulation du gouvernement Chinois. Etes-vous tenter par un achat ?

Quels titres suivez-vous ?
 
Pour reprendre un de mes posts sur un autre fil car je trouve qu'il permet de faire une bonne introduction.
En parlant de la Chine qui est la deuxième économie mondiale, je suis tombé sur un article du Capital. Voici un extrait :
........

Cela m'interpelle quand même. Cela veut dire que les investisseurs quittent le pays ?
Non, les investisseurs chinois restent en Chine ....
Ce sont ceux qui ne sont pas investisseurs qui vont chercher fortune ailleurs ....

En tout cas, les actions tels qu'Alibaba et Tencent ont énormément dévissé sous la pression et rumeurs de régulation du gouvernement Chinois. Etes-vous tenté par un achat ?
Quels titres suivez-vous ?
Je ne suis aucun titre chinois, et ne suis nullement tenté pour commencer à le faire ....
 
Quels titres suivez-vous ?
Aucun en particulier.
J'étais exposé à la chine il y a encore quelques mois à travers un ETF, mais ai liquidité 90 % de ma ligne en mai.
Le "reliquat" ne représente désormais que 0,92 % de mes investissements d'ETF(s) et moins de 0,2 % de mes investissements en bourse si je prend en compte mes titres vifs.
Donc autant dire peanuts ! !
 
Merci Triskter pour ce fil.

Les chinois sont très joueurs , et ils sont de plus en plus riches, donc je ne jurerait pas que les événements actuels signifient la fin de la carrière boursière des entreprises chinoises; mais c’est la fin des monopoles.

Ce que veux le parti communiste derrière cela, c’est sans doute une baisse des prix outre un abandon des positions dominantes et des créations d'immenses richesses.
(Les médias occidentaux traduisent cela par: Le parti reprends la main).

Je ne suis investi encore que très minoritairement et au travers de trois ETF, donc j'ai perdu de l'argent, mais je reste investi. Ca doit faire 5% de mon portefeuille.
 
Pour ma part je suis exposé à la Chine uniquement avec l'action Prosus.

Elle est particulièrement investi sur Tencent. Je garde la position, car je pense qu'à long terme la croissance de Tencent reprendra et le cours aussi. J'ai renforcé ma position dernièrement et maintenant je laisse courir à long terme ! 👍
 
Au delà de ce qui est rapporté dans cet article, ajoutons les malversations en tout genre qui gangrènent un certain nombre d'entreprises chinoises. Avec un marché opaque, et des règles de gouvernance et de comptabilité sans doute embryonnaires par rapport à ce qui existe en Occident, il est difficile d'y voir clair.
J'avais investi sur Luckin Coffee... Qui a ensuite perdu 70 ou 80% de sa valeur suite à découvertes de malversations comptables.
Depuis cet essai malheureux, Chine = 0 dans le portefeuille, et restera à 0.
Il reste néanmoins le cas de toutes les entreprises occidentales plus ou moins fortement implantées en Chine.
C'est un nouveau facteur de risque qu'introduit là le gouvernement chinois.
 
Pensez vous qu'il faille mettre les autres émergents asiatiques dans le même bateau que la Chine ?
 
Clairement, le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie en tirent partie.
L'indonésie est musulmane, donc n'a aucune communauté d'intérêt avec la chine.

Pour ce qui est de Taiwan,j'ai peur en revanche pour eux que les américains, a défaut des autres occidentaux quine feront que suivre le mouvement, vont tout faire pour relocaliser les hautes technologies qi y sont développées dans des endroits géographiquement plus surs.

En ce qui concerne l'Australie, elle est actuellement très dépendante des importations chinoises en matière première. elle importe de l'armement occidental (par exemple les sous-marins français)
 
Retour
Haut