Un taux moyen peut en cacher un autre (Calcul des IRA)

Bonjour à tous,

Je reviens donner des nouvelles concernant ce fameux taux moyen calculé par le CF.
N'ayant pas eu de retour suite à ma demande de correctif, je les ai donc contacté par téléphone.
Et surprise, une troisième méthode de calcul du taux moyen vient de sortir du chapeau : la moyenne arithmétique, soit (3.95+5.50)/2 = 4.80 :mad:
J'attend de recevoir le papier avant d'envisager la suite à donner. Je suis preneur de tout conseil avisé.

Quelqu'un a-t-il déjà rencontré ce style problème avec le CF ?

Cordialement,
 
Bonjour à tous,

Je reviens donner des nouvelles concernant ce fameux taux moyen calculé par le CF.
N'ayant pas eu de retour suite à ma demande de correctif, je les ai donc contacté par téléphone.
Et surprise, une troisième méthode de calcul du taux moyen vient de sortir du chapeau : la moyenne arithmétique, soit (3.95+5.50)/2 = 4.80 :mad:
J'attend de recevoir le papier avant d'envisager la suite à donner. Je suis preneur de tout conseil avisé.

Quelqu'un a-t-il déjà rencontré ce style problème avec le CF ?

Cordialement,
Bonjour,

Avez vous tenter d'interoger "Allo Service Public" ainsi que je vous l'avais suggéré ?
Si non vous pouvez aussi solliciter l'avis de la Direction de la Consommation, de la Concurrence et de la Répresion des Fraudes.

SVP, tenez nous informés.

Bon courage.
 
Bonjour,

Je reviens donner des nouvelles concernant le calcul de l'IRA au CF, suite à la réception d'un décompte corrigé.

Finalement, le taux moyen a été calculé par le CF correspond à une moyenne pondérée, soit dans mon cas 60x3.95 + 15x5.5 = 4.26. J'en déduis donc que le centre d'appel m'a raconté des histoires ...

J'ai donc tous les elements pour finaliser mon rachat de prêt :) (une offre de la SG à 3.71 en fixe sur 9 ans :cool: )

Merci à tous pour vos aides & encouragements !
Cordialement,
 
Bonjour,

Les 15 et 18 juin 2009, en rebondissant sur la post de « Bounty » du 3 juin 2008 intitulé « Les IRA qu’est-ce que c’est ? », je vous interrogeais sur la bonne manière de calculer le taux moyen d’un prêt.

En l’occurrence, il s’agissait de savoir quel taux « moyen » appliquer dans le calcul des indemnités de remboursements anticipés des prêts à taux révisable/variable.
A notez que le problème serait strictement le même pour un crédit à taux fixes mais avec plusieurs paliers de taux

Ce que j’aurais surtout souhaité c’est un document « officiel » qui précise bien la bonne manière de calculer ce taux moyen.

N’ayant pas eu de réponse des « Abonnés » à la discussion « Les IRA qu’est-ce que c’est ? », je publie ce nouveau post afin qu’une diffusion plus large permette une plus grande probabilité de réponses.

Rappel article R.312-2 du Code de la Consommation

Article R312-2
Créé par Décret n°97-298 du 27 mars 1997 - art. 1 (V) JORF 3 avril 1997

L'indemnité éventuellement due par l'emprunteur, prévue à l'article L. 312-21 en cas de remboursement par anticipation, ne peut excéder la valeur d'un semestre d'intérêt sur le capital remboursé au taux moyen du prêt, sans pouvoir dépasser 3 % du capital restant dû avant le remboursement.

Dans le cas où un contrat de prêt est assorti de taux d'intérêts différents selon les périodes de remboursement, l'indemnité prévue à l'alinéa précédent peut être majorée de la somme permettant d'assurer au prêteur, sur la durée courue depuis l'origine, le taux moyen prévu lors de l'octroi du prêt.


Dans son post du 3 juin 2008 Bounty donnait l’exemple suivant

"Citation :
Envoyé par Bounty
Pour un taux variable TX est égale à la moyenne des taux écoulé au prorata de ceux-ci.
Exemple :
Vous avez souscrit un crédit dont la première échéance est le 01/01/2005 à un taux de 4%.En mai ce taux monte à 5% et en Août à 6%. Vous remboursez en janvier 2006. Vous aurez donc 3 mois à 4% (***), 3 mois à 5% et 6 mois à 6%.
3x4+3x5+6x6= (12+15+36)/12 = 5,25%
Le taux moyen pour la période est de 5,25%."


(***) On fera abstraction de l’erreur car si la 1ère échéance est le 01/01/2005, la mise à disposition des fonds a été le 01/12/2004 et la première période n’est pas de 3 mois mais de 4 mois.
Nous ne retiendrons donc que le principe de calcul

Ma question est la suivante :
N'y a t-il pas une autre méthode de calcul basée sur les flux, en l'occurrence, les échéances réellement payées ?

Exemple
Supposons un prêt de 1.000€ à 4% en 180 mois.
=> Echéances = 7,40€
=> CRD au bout de 3 mois = 987,77€

A partir du 4ème mois passage au taux à 5%
=> Nouvelle échéance sur 177 mois = 7,90€
=> CRD au bout de 3 + 3 = 6 mois = 976,37€

A partir du 7ème mois passage au taux de 6%
=> nouvelle échéance sur 174 mois = 8,41€
=> CRD au bout de (3 + 3 + 6) = 12 mois = 954,90€

Remboursement anticipé à la fin du 12è mois = 954,90€

Taux moyen calculé par actualisation des flux tels que figurant dans fichier Excel joint = 4,8456% ce qui est assez différent du calcul proposé par Bounty ci-dessus présenté soit 5,25%.

Dans l'exemple, cette différence aurait donc une incidence sur l'indemnité de remboursement anticipé de l'ordre de 0,40%.

Pour un remboursement anticipé partiel de 100.000€ l'indemnité de 6 mois d'intérêts serait de 100.000€ x 5,25% / 2 = 2.625€ dans le premier cas.

Elle ne serait que de 100.000€ x 4,8456% / 2 = 2.422,80€ dans le second cas soit une différence de 202.20€ soit >0,20% du capital remboursé.

J'ai fait des recherches sur internet pour tenter de trouver un éventuel texte qui donnerait "la méthode légale" de calcul de ce taux moyen mais je n'ai rien trouvé.

D'où ma demande si cela vous est possible.

Avec tous mes remerciements
Cordialement,

Bonjour à tous,

Cette discussion sur les taux moyens est bien intéressante.
Mais je crois qu’il ne faut pas confondre taux moyen et taux global.

Le taux moyen d’une opération financière présentant des taux différenciés selon les périodes est le taux constant qui assurerait, sur le même intervalle de temps, le même coefficient d’actualisation que celui résultant des taux successivement en vigueur.
Ainsi, le taux moyen d’une opération de crédit dont les taux nominaux successifs sont les suivants :
4 % pendant les 3 premiers mois ;
5 % durant les 3 mois suivants, puis :
6 % durant les 6 mois suivants
(La durée de l’opération est donc de 12 mois)
est le taux uniforme i tel qu’appliqué à cet intervalle de 12 mois, il produise le même coefficient d’actualisation que les 3 taux successifs appliqués à leurs durées respectives.

Dans l’exemple ci-dessus, le CA est (si l’on admet que les taux de référence sont des taux proportionnels annuels) le suivant :
CA = (1+4%/12)^3 * (1+5%/12)^3 * (1+6%/12)^6 = 1,053779
D’où un taux de période moyen i tel que :
(1+i)^12 = (1+4%/12)^3 * (1+5%/12)^3 * (1+6%/12)^6 = 1,053779
soit i = 1,053779^(1/12)-1 = 4,3747622.10-3 soit un taux moyen proportionnel annuel de :
4,3747622.10-3 * 12 = 5,2497147 %

Il s’agit donc plutôt d’une moyenne harmonique des coefficients d’actualisation des périodes successives (1+i1) ; (1+i2) …etc que d’une moyenne pondérée des taux successifs laquelle n’a guère de signification actuarielle.
A noter que cette définition est généralisable à tes taux variant d’une manière continue. Il faut alors intégrer sur l’intervalle considéré. Je ne développe pas pour ne pas alourdir ma contribution, et également parce que le développement correspondant nécessiterait un éditeur d’équations.
A noter que le taux moyen ne dépend que des taux successifs et de leurs durées respectives et aucunement des flux échangés entre les parties au contrat.

Le taux global (qui est le paramètre retenu par la législation et la réglementation pour représenter le taux significatif d’une opération de crédit) est, quant à lui, tout autre chose, et, dans les opérations à taux variable, il n’est pas confondu (la différence est parfois considérable) avec le taux moyen.

Notons tout de suite que le taux global est qualifié d’ “effectif” lorsque son calcul intègre aussi les différentes charges obligatoires autres que les intérêts que devra supporter l’emprunteur. (frais de dossier, cotisations d’assurances obligatoires…) C’est alors le fameux Taux Effectif Global TEG.

Reste à définir le concept mathématique qui se cache derrière ce taux global.
C’est en réalité le taux uniforme qui assure l’équivalence des flux réciproques, c’est à dire l’égalité de leurs valeurs actualisées à une même date.
L’expression mathématique qui traduit cette équivalence est appelée, en toute logique l’Equation d’Equivalence.
Elle consiste à pondérer chacun des cash-flows par un coefficient d’actualisation donnant sa valeur actualisée à la date de référence. On place dans l’un des membres de l’équation les versements de l’emprunteur, dans l’autre, ceux de l’emprunteur pour amortir l’emprunt.
On démontre facilement que si l’équivalence des flux réciproques est vérifiée à une date de référence quelconque, elle l’est aussi à toutes les autres dates.
La date de référence est donc indifférente. Elle peut être choisie au gré de l’opérateur, en fonction de ses commodités de calcul. Par exemple si le prêt fait l’objet d’un versement unique, il sera commode de choisir la date de versement du prêt comme date de référence.
Le taux global sera alors le taux d’actualisation des remboursements tel que cette valeur actuelle totale soit égale au montant du prêt.
Le coefficient d’actualisation affecté à chaque cahs-flow intervenu à la date ti est de la forme :
(1+i)^(tr-tj)
tr étant la date de référence.
tj la date à laquelle est intervenu le cash-flow de rang j
i est le taux actuariel de période constituant le taux global à trouver. C’est l’inconnue de l’équation d’équivalence.

Sous sa forme générale, l‘équation d’équivalence se traduit par l’égalité de deux sommes d’un nombre fini d’éléments, somme des versements du prêteur actualisés devant être égale à la somme des remboursements de l’emprunteur actualisés à la même date. Une reproduction explicite de cette formule de calcul se trouve annexée à l’article R 313-1 du code de la consommation.

Ce taux global correspond à ce qu’Aristide appelle “taux moyen calculé par actualisation”
Contrairement au taux moyen qui ne dépend que des taux successifs, le taux global ne dépend que du calendrier des flux financiers échangés entre les parties.

A noter une erreur dans le calcul du taux global d‘Aristide dans sa contribution de mars 2009 “Un taux moyen peut en cacher un autre (Calcul des IRA)”.
En effet, la somme de 957,90 € est le CRD derrière la 12ème échéance, c’est à dire immédiatement après son paiement. C’est donc le montant à acquitter en même temps que cette 12ème échéance de 8,41€ pour solder le prêt. Il faut donc prévoir un 12ème échéance de 8,41 + 954,90 = 963,31 €.
Le taux global en résultant est alors de 5,2284 % (proportionnel annuel)
Le taux moyen, peu différent, est de 5,2497 %

Dans l’article R 312-2 du code de la consommation, je crois que le législateur a confondu la notion de taux moyen et celle de taux global.
Pour donner un sens au texte, il faut remplacer “taux moyen” par “taux global”, et l’interprétation de la réglementation devient alors conforme à son esprit : la rémunération effective des capitaux sur la durée courue devient égale à celle de l’opération conduite dans son ensemble.


Reginald
 
Bonjour,

Ce taux global correspond à ce qu’Aristide appelle “taux moyen calculé par actualisation”
Contrairement au taux moyen qui ne dépend que des taux successifs, le taux global ne dépend que du calendrier des flux financiers échangés entre les parties.
OK; j'ai pris le terme "taux moyen" car c'est celui employé par le code de la consommation.
Vous l'appelez "taux global"; d'habitude je l'appelle "taux d'ensemble" ce qui recouvre la même idée.

A noter une erreur dans le calcul du taux global d‘Aristide dans sa contribution de mars 2009 “Un taux moyen peut en cacher un autre (Calcul des IRA)”.
En effet, la somme de 957,90 € est le CRD derrière la 12ème échéance, c’est à dire immédiatement après son paiement. C’est donc le montant à acquitter en même temps que cette 12ème échéance de 8,41€ pour solder le prêt. Il faut donc prévoir un 12ème échéance de 8,41 + 954,90 = 963,31 €.
Le taux global en résultant est alors de 5,2284 % (proportionnel annuel)
OK sauf qu'en procédant ainsi mon résultat est de 5,2277% (même calcul que TEG avec fonction "TRI" de Excel)

Dans l’article R 312-2 du code de la consommation, je crois que le législateur a confondu la notion de taux moyen et celle de taux global.
Pour donner un sens au texte, il faut remplacer “taux moyen” par “taux global”, et l’interprétation de la réglementation devient alors conforme à son esprit : la rémunération effective des capitaux sur la durée courue devient égale à celle de l’opération conduite dans son ensemble.

Nous sommes quelques uns à penser comme vous (notamment avocatlex ***) mais le code de la consommation dit bien "taux moyen" - sans dire comment le calculer.

Avec cBanque nous avons entrepris des démarches auprès de l'Administration concernée. Un premier retour nous avait laissé espérer une réponse.....mais qui, depuis plusieurs mois, n'est toujours pas venue...!!!...???.

Et, le cas échéant, les banques continuent donc de calculer ce "taux moyen" comme bon leur semble avec incidence sur l'indemnité de remboursement anticipé ?

*** De très longs échanges sur la bonne manière de calculer un TEG ont eu lieu dans le post "Les TEG sont inexactement affichés"
https://www.moneyvox.fr/forums/fil/les-teg-sont-inexactement-affiches.8055/
Vos avis pourraient être intéressants.

Cordialement
 
Bonjour,


OK; j'ai pris le terme "taux moyen" car c'est celui employé par le code de la consommation.
Vous l'appelez "taux global"; d'habitude je l'appelle "taux d'ensemble" ce qui recouvre la même idée.


OK sauf qu'en procédant ainsi mon résultat est de 5,2277% (même calcul que TEG avec fonction "TRI" de Excel)



Nous sommes quelques uns à penser comme vous (notamment avocatlex ***) mais le code de la consommation dit bien "taux moyen" - sans dire comment le calculer.

Avec cBanque nous avons entrepris des démarches auprès de l'Administration concernée. Un premier retour nous avait laissé espérer une réponse.....mais qui, depuis plusieurs mois, n'est toujours pas venue...!!!...???.

Et, le cas échéant, les banques continuent donc de calculer ce "taux moyen" comme bon leur semble avec incidence sur l'indemnité de remboursement anticipé ?

*** De très longs échanges sur la bonne manière de calculer un TEG ont eu lieu dans le post "Les TEG sont inexactement affichés"
https://www.moneyvox.fr/forums/fil/les-teg-sont-inexactement-affiches.8055/
Vos avis pourraient être intéressants.

Cordialement

Bonjour à tous,

Merci, Aristide de votre réponse immédiate et également bien intéressante.

Le terme de taux global pour désigner le taux unique significatif d’une opération de crédit, obtenu par résolution de l’équation d’équivalence des flux réciproques, est, lui aussi, tiré de la loi.

D’abord de la loi n° 66-1010 du 28 décembre 1966 relative à l'usure, qui avait défini le taux effectif global et le délit d’usure, et dont l’essentiel du contenu a été codifié “à droit constant” dans le code de la consommation, notamment ses articles L 313-1 pour la définition du TEG, et L 313-3 pour la définition de l’usure.

Ce sont ces textes, complétés par la littérature doctrinale et la jurisprudence qui les ont accompagnés depuis quelques décennies, qui ont précisé le concept mathématique qui s’attache au terme de taux global, toujours précédé du qualificatif “effectif” dans la législation et la réglementation.
Du reste, ce concept correspond à celui de Taux de Rendement Interne de l’opération de crédit, que la fonction financière TRI d’Excel permet notamment de calculer (à condition que les versements soient régulièrement échelonnés).

Comme vous le rappelez, le terme de taux moyen est en effet celui employé dans l’article R 312-2 du code de la consommation, article qui limite réglementairement le montant de l’indemnité de remboursement anticipé (qualifiée d’ “indemnité au titre des intérêts non encore échus” par l’article L 312-21) en matière de crédit immobilier. (Cette indemnité est interdite en matière de crédit à la consommation).
A noter que le complément d’indemnité “permettant d'assurer au prêteur, sur la durée courue depuis l'origine, le taux moyen prévu lors de l'octroi du prêt”, prévu au 2ème alinéa de l’ Art R 312-2, est généralement désigné sous le vocable “d’intérêts compensatoires” ou “intérêts compensateurs”.
Mais ce terme de taux moyen n’a jamais été défini clairement par les textes. La définition que j’en ai donné trouve sa source dans les mathématiques financières ou l’analyse, notamment dans la notion de “moyenne d’une fonction sur un intervalle déterminé de la variable”.
On retrouve ce terme plusieurs fois dans le code de la consommation avec des acceptions différentes et toujours extrêmement vagues. Pour un scientifique, le qualificatif de “moyen” ne devrait être employé qu’après en avoir donné une définition précise, qui peut être variable selon le domaine considéré.
Il est dommage que dans un texte réglementaire auquel sont suspendus de tels enjeux financiers, ce terme ait été employé avec autant de légèreté et dans le sens extrêmement vague que lui donne le langage vulgaire. Rien de surprenant, dès lors, à ce que les établissements de crédit se soient engouffrés dans cette brèche au mieux de leurs intérêts financiers.
Il faut effectivement, comme vous l’indiquez, demander à l’administration compétente de préciser la doctrine en ce qui concerne l’application de l’article R 312-2. Il me semble que la DGCCRF devrait être en mesure de répondre.
En ce qui concerne le tableau Excel publié par Aristide pour résoudre un exemple proposé par Bounty dans un post de juin 2008, et sans vouloir nullement polémiquer, je confirme que dans l’hypothèse d’un remboursement anticipé de 954,90 € accompagnant la 12ème échéance de 8,41 €, soit un dernier versement de 963,31 € à 12 périodes du versement du prêt, le taux nominal global qui en résulterait serait bien de 5 ,2284 % (5,22839 % arrondi à la 5e décimale).
La valeur de 5,2277 % donnée en dernière analyse par Aristide provient d’un arrondi du dernier versement à la valeur de 963,31 €. Les flux du tableau Excel d’Aristide, sans arrondi, sont les suivants :
1000,00000000000000
-7,39687925609256
-7,39687925609256
-7,39687925609256
-7,90025268214130
-7,90025268214130
-7,90025268214130
-8,41494195000906
-8,41494195000906
-8,41494195000906
-8,41494195000906
-8,41494195000906
-963,31722359075200
La fonction TRI (Taux de Rendement Interne) d’Excel, appliquée à ce flux, retourne bien la valeur (en taux proportionnel annuel) de 5,22839 % à la 5ème décimale. Cette valeur est très proche de la moyenne pondérée-temps calculée par Bounty, bien qu’avec une méthodologie inadéquate.
Le vrai taux moyen sur les 12 mois, calculé d’une manière rigoureuse, est, lui aussi, très proche (5,2497147 % comme je l’ai montré dans mon précédent post)
J’ai lu le post “Les TEG sont inexactement affichés” que vous indiquez à la fin de votre message et qui est très intéressant aussi.
Je crois en effet que dans de nombreux cas en matière de crédit immobilier, le TEG mentionné sur les offres est faussé par défaut.
C’est notamment le cas d’un grand nombre de prêts immobiliers à taux révisable indexé comportant un taux d’appel faible (inférieur à l’indice connu lors de l’émission de l’offre augmenté de la marge de la banque) sur une première phase de courte durée.
Lorsque, dans de tels contrats, le TEG a été basé sur une chronique prévisionnelle d’amortissement établie entièrement au taux d’appel, ce qui a été fréquemment le cas dans la période 2005 – 2008, le TEG mentionné dans l’offre devenue le contrat est fortement sous-évalué par rapport à la prévision réaliste qui aurait dû en être faite. (En pareil cas, le coût total du crédit, dont la loi exige aussi la mention dans les offres, est également très fortement sous évalué, ce qui devrait entraîner en outre des sanctions pénales).
Il me semble que dans de pareils cas, une action au civil (qui nécessite le recours à un avocat) en nullité de la convention d’intérêts, susceptible d’entraîner l’application du taux légal, aurait de bonnes chances de prospérer en Justice.
Je rejoins sur ce point l’avis d’Avocatlex.

Bien cordialement à tous

Reginald
 
Bonjour,

Il faut effectivement, comme vous l’indiquez, demander à l’administration compétente de préciser la doctrine en ce qui concerne l’application de l’article R 312-2. Il me semble que la DGCCRF devrait être en mesure de répondre.
La DGCRF a effectivement été sollicitée mais elle s'est déclarée incompétente.
Ce n'est pas la première fois; faute de répondre, elle suggére de s'adresser à la justice ?
En dernier nous avons sollicité la Direction du Trésor.

La valeur de 5,2277 % donnée en dernière analyse par Aristide provient d’un arrondi du dernier versement à la valeur de 963,31 €.

Mais il semble tout à fait normal de calculer les taux, quels qu'ils soient, à partir des flux réels de trésorerie qu'ils soient des flux d'entrées (encaissements) ou de sorties (paiements)

Il existe des règles d'arrondis monétaires de telle sorte que si le 3è décimale est égale à supérieure à "5", l'arrondi de la seconde décimale se fait par excès; il se fait par défaut dans le cas contraire.

Dès lors aucun flux réel de trésorerie ne peut avoir plus de deux décimales arrondies ainsi que précisé ci-dessus.

Les taux, dont le TEG/TAEG doivent donc bien être calculés à partir de ces flux réels - à deux décimales arrondies suivant la règle établie - et non pas avec kyrielle de décimales qui ne correspond pas à la réalité des encaissements/décaissements constatés.

J’ai lu le post “Les TEG sont inexactement affichés” que vous indiquez à la fin de votre message et qui est très intéressant aussi.

Outre le taux d'appel auquel vous faites allusion et les différents frais à intégrer dans la calcul du TEG/TAEG, ces (longs) échanges ont également portés :

+ Sur la conception d'un tableau d'amortissement, contrairement à la pratique générale avocatlex
=> défend l'idée de d'abord calculer l'amortissement puis, seulement ensuite, l'intérêt dans une échéance,
=> Il défend aussi l'idée de pratiquer l'amortissement dégressif

+ Sur l'amortissement négatif

+ Sur la capitalisation des intérêts avec les conditions stipulées à l'article 1154 du code civil

+ Tout dernièrement des échanges très "pointus" ont eu lieu sur la bonne manière de calculer
=> Le taux périodique effectif (périodes entières ?)
=> La durée de la période unitaire (périodes entières ou nombre de jours exacts = mois normalisé ?)
=> Le rapport "durée année civile/durée période unitaire" ?
=> Le TEG (proportionnel) = Taux périodique effectif x "rapport durée année civile/durée période unitaire"

C'est sur tous ces points que je disais que vos avis pourraient être intéressants

Cordialement,
 
Dernière modification:
Le point soulevé par Reginald & Bounty est d'une grande densité et appellera des développements ultérieurs parce qu'il recèle de nombreuses questions.


La première est, en effet, la définition d'une indemnité de remboursement anticipé ou de réaménagement dans son principe financier adopté par la loi et dans sa traduction réglementairement galvaudée par le décret supposé l'appliquer.

L'indemnité financière est celle permettant au prêteur d'obtenir la rémunération prévue à la mise en place du prêt parce qu'un remboursement ou réaménagement est laissé à l'initiative du seul emprunteur ou résulte de son manquement (exigibilité par déchéance du terme) : le prêteur n'a donc pas à en supporter le coût.

  • L'on peut facilement réaliser une application informatique de ce concept purement financier.
  • L'on peut également en faire une autre des prescription de la loi Scrivener II.

Et la comparaison des résultats de ces deux applications aboutit à délivrer un "certificat d'étonnement".

En effet, l'on constate (le plus souvent) qu'un remboursement anticipé survenant dans les trois derniers termes aboutirait à une "indemnité légale" supérieure à "l'indemnité financière" .... autrement dit, dans ces cas, marginaux il est vrai, la loi dite de "protection du consommateur de crédit" pénaliserait celui-ci par rapport au régime de droit commun le plus rigoureusement orthodoxe.

Voici donc un exemple typique d'un texte réglementaire qui en arrive parfois à vider la loi de sens et pénalise la personne que l'on entendait protéger...

Dans cette même veine, vous avez constaté pour avoir reproduit l'art R.312-2 du code de la conso, que l'indemnité "peut être majorée de la somme permettant d'assurer au prêteur, sur la durée courue depuis l'origine, le taux moyen prévu lors de l'octroi du prêt”.

Cela veut dire :

- que si le taux de palier est inférieur au taux moyen du prêt, une "majoration" de l'indemnité réglementaire peut être pratiquée.
- que si le taux de palier est supérieur au taux moyen du prêt, c'est bien ce taux de palier qui conduira le calcul indemnitaire, la question se posant de savoir si ce n'est pas la seule l'assiette de calcul ("capital remboursé au taux moyen du prêt") étant définie par le 1er alinéa de l'art R.212-2, ce qui contraindrait à éditer un tableau spécifique pour définir l'exact montant indemnitaire...


Et l'on voit bien que le décret a omis de préciser qu'en pareil cas l'indemnité serait minorée en sorte que la rémunération du prêteur n'excède pas celle du taux moyen prévu lors de l'octroi du prêt.


Si une telle stipulation avait figuré dans un contrat, elle eut relevé de la définition d'une clause abusive, comme créant un déséquilibre significatif entre les parties.

Ce n'est donc pas le moindre paradoxe que de rencontrer une telle situation dans un texte dit de protection, au point que pourrait se poser la question de sa constitutionnalité ou de sa conformité aux prescriptions des Directives européennes.



L[U]a seconde a trait à l'intelligence de la notion de "taux moyen"[/U], qui ne peut être confondu avec une "moyenne de taux" mais se traduisant comme le calcul d'un TEG dont la seule charge du prêt serait constituée des intérêts (A cet égard, le calcul développé de l'exemple fourni retourne un TEG de 5,225080).

On peut parfaitement concevoir un tableau de remboursement à un taux moyen défini dont les chiffrages de chaque terme seraient différents les uns des autres.

Et c'est justement là que se pose le problème de l'inversion des modalités de calculs dans les logiciels bancaires : si le calcul des intérêts se fait de manière privilégiée (en utilisant le taux moyen du prêt au lieu de le faire de chaque taux de période), on aboutit à freiner le remboursement de la dette, à permettre au prêteur de conforter ses sûretés et majorer ses prétentions en cas de remboursement anticipé.


Très vaste sujet, merci de votre excellente question.

@vocatlex
 
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