Destination crédit résidence principale pour LMNP

Gnsh

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Bonsoir à toutes et tous,

Je sais que ce sujet a déjà été abordé maintes fois sur ce forum et je pense avoir lu à peu près toutes les discussions possibles mais je ne trouve pas de réponse satisfaisante à mes questionnements.

Etant célibataire avec un enfant, donc dans une situation amenée à pouvoir changer rapidement, je repousse depuis quelques temps déjà l'achat d'une RP. Je me suis donc décidé à acheter dans une optique de faire de l'investissement locatif (IL) pour me constituer un patrimoine et me laisser la possibilité d'acheter une RP ailleurs dans quelques années, seul ou en couple.

J'ai fait appel à un courtier qui m'a "évidemment" conseillé de déclarer aux banques que le crédit concernait l'achat d'une RP puisqu'elles sont frileuses actuellement pour prếter à destination d'IL.
Autant j'avais fait une étude très poussée par rapport à mon achat LMNP (projection sur la totalité du crédit avec calcul des impôts fonciers, amortissement, intégration de tous les frais CFE / Comptable, vacances locatives etc etc), autant je n'avais aucune idée d'à quel point il était illégal ou toléré de demander un crédit pour RP avec l'objectif de mettre le bien en location. J'ai bien entendu creusé la question avec lui, il m'a assuré qu'il n'y avait aucun problème, que tout le monde faisait ça, que les gens avaient bien le droit de changer d'avis et que la banque n'avait pas de moyen de vérifier cela, ne poserait pas de problèmes tant que je remboursais etc etc

Bon, je vous passe les détails et je vois bien que plus j'avance dans ce crédit, plus mes doutes augmentent :
(1) mentir à la banque
(2) déduire les frais d'acquisition et remboursements d'intérêt du prêt des revenus locatifs alors que ce n'est pas légal dans le cadre d'un crédit finançant une RP

En ce qui concerne le point (2), il semble que dans les faits, les impôts ne regardent pas vraiment la destination indiquée sur l'offre de prêt mais plutôt l'utilisation effective du bien dans le cadre du LMNP.
(cf. https://www.corrigetonimpot.fr/deduire-interet-pret-location-ordre-residence-principale/
"La première solution utilisée par beaucoup est de faire l’autruche et de déduire malgré tout en espérant que le fisc ne vienne pas y voir de plus près. Certains le font même sans se rendre compte du risque. Pour ma part, je n’ai encore jamais vu un redressement sur ce sujet, tous les lecteurs m’ayant interrogés là-dessus l’ont fait par curiosité ou envie d’être protégé. Beaucoup arrivent au bout de l’investissement en ayant déduits les intérêts avec un prêt n’ayant pas le bon ordre. J’ai même des retours ou une personne du fisc a autorisé oralement la déduction des intérêts malgré le fait que l’ordre du prêt ne soit pas le bon.")

En ce qui concerne le point (1), contrairement à ce que m'a affirmé le courtier qui n'a "jamais vu dans une offre de prêt que l'emprunteur pouvait devoir rembourser le crédit en cas d'utilisation du bien pour autre chose que sa destination", j'ai évidemment cette clause dans mon offre de prêt (que je n'ai pas encore signée). Je ne peux évidemment plus revenir en arrière pour l'achat mais j'avais pris soin de "sécuriser" mon investissement locatif en choisissant un appartement qui pourrait convenir aussi bien à une RP qu'à une IL. L'idée étant que si la location fonctionne moins bien que prévu, j'aille vivre dedans et fin de l'histoire, aucun risque de défaut de paiement des mensualités bancaires.

Ma question n'est donc pas de savoir s'il y a un risque ou si cette pratique est légale : je sais que ce n'est pas dans les clous par rapport à mon offret de prêt et qu'il existe un risque non nul pour que ça me retombe sur le coin de la figure.

Ma question est la suivante : des personnes du milieu bancaire ont-elles déjà vu prononcer, ou bien y-a-t-il des antécédents juridiques pour lesquels une banque à prononcé une exigibilité anticipée du crédit pour la seule raison que la destination du bien (de RP à IL) n'était pas respectée, et a eu gain de cause ?
J'ai regardé pas mal de jugements sur Dalloz et dans toutes les affaires que j'ai pu voir, la banque ne faisait des recours QUE lorsque il y avait un défaut de paiement OU une fraude manifeste sur les infos fournies à la banque (pas sur la destination du bien mais plutôt sur l'achat réel du bien ou encore des falsifications de fiches de salaire, papiers d'identité etc etc)

Bref, je ne suis pas du tout quelqu'un de malhonnête et je vous saurais gré d'éviter les jugements hâtifs, j'ai simplement l'impression de m'être fait avoir par la légèreté de mon courtier et en même temps d'être totalement infantilisé par les banques... Et je trouve tout ça très agaçant, alors je cherche des solutions en explorant toutes les pistes.


Je vous remercie pour vos retours,
 
Bonjour,
Tout d'abord si l'offre n'est pas acceptée il est encore temps de changer le montage.

La banque n'aura pas besoin de passer devant le tribunal pour exiger le remboursement anticipé car c'est une clause contractuelle. Elle va demander le remboursement du solde, si vous ne payez pas c'est échéance rejetée, par ricochet en 3 mois vous êtes fiché FICP, toutes vos autorisations de découverts bancaires supprimées dans toutes les banques, les voyants virent au rouge partout, votre dossier passe de l'agence au contentieux...
La question est aurez-vous les nerfs le temps l'energie et l'assise financière pour attaquer la banque dans ces circonstances ? Vous avez un enfant, choisissez vos combats...

La SEULE règle à suivre quand on est honnête est de rester honnête. La banque n'est pas un ennemi et elle n'a aucun plaisir ni intérêt à refuser un prêt quand le dossier est solvable (hors contexte spécifique tel que la politique de fermer le robinet pour apurer le portefeuille existant avant de reouvrir).
Si le dossier présenté de bonne foi ne passe pas, sachant que l'essentiel si ce n'est la totalité de l'analyse repose sur du scoring basé sur des algorithmes complexes établis sur des statistiques de risques de défaut largement éprouvées.... Peut-être faut-il en conclure que ça n'est pas l'opération à faire... un red flag est un red flag
 
Bonjour, les bras m'en tombent...On ne peut décemment être Iobsp ou courtier et vous encourager à mentir à une banque ..Question : l'immeuble dont vous demandez le financement est-il éloigné de votre lieu de travail ?
 
Bonjour, les bras m'en tombent...On ne peut décemment être Iobsp ou courtier et vous encourager à mentir à une banque ..Question : l'immeuble dont vous demandez le financement est-il éloigné de votre lieu de travail ?
Bonjour,
Non, l'appartement objet du financement est à moins d'un km de mon lieu de travail et de l'appartement dans lequel je suis actuellement locataire.
 
Bonjour,
Ma question est la suivante : des personnes du milieu bancaire ont-elles déjà vu prononcer, ou bien y-a-t-il des antécédents juridiques pour lesquels une banque à prononcé une exigibilité anticipée du crédit pour la seule raison que la destination du bien (de RP à IL) n'était pas respectée, et a eu gain de cause ?
Pour cette seule raison je ne sais pas mais parmi les raisons il y a au moins ce cas :
Cour d'appel de Paris - Pôle 05 ch. 06

11 mai 2022 / n° 20/00646

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?id=CA_PARIS_2022-05-11_2000646#_
La banque n'aura pas besoin de passer devant le tribunal pour exiger le remboursement anticipé car c'est une clause contractuelle.
Peut-être.....si elle détient un titre exécutoire.
Dans la négative elle devra aller en justice pour en obtenir un et poursuivre sa procédure de recouvrement.
Déchéance du terme du crédit immobilier : quels moyens de défense ?

Maître Amaury Ayoun – Avocat

(Pseudo MonyeVox = Amojito);)

Une fois la déchéance du terme prononcée, la banque est alors titulaire d’une action en remboursement du crédit puisque les sommes sont désormais exigibles.

Cette action se manifeste de deux manières :

+ Si la banque n’a pas de titre exécutoire pour contraindre l’emprunteur à le régler, elle doit donc en obtenir un pour être autorisée à procéder à des exécutions forcées telles que des saisies. Elle saisira donc le tribunal judiciaire afin d’obtenir un jugement, qui est un titre exécutoire (article L. 111-3, 1° du Code des procédures civiles d’exécution), condamnant l’emprunteur au remboursement du crédit.

+ Si la banque a pris la précaution de régulariser un acte notarié de prêt, elle peut immédiatement engager une procédure de saisie immobilière, dont le préalable obligatoire est un commandement de payer aux fins de saisie-vente. La saisie immobilière « tend à la vente forcée de l’immeuble du débiteur ou, le cas échéant, du tiers acquéreur en vue de la distribution de son prix. » (art. L. 311-1 du Code des procédures civiles d’exécution). Autrement dit, la banque va contraindre l’emprunteur à vendre le bien immobilier objet du crédit (appartement, maison, villa etc …) soit amiablement s’il trouve un acquéreur soit par la vente aux enchères (adjudication). Dans les deux cas, la banque se fait régler le remboursement du prêt sur le prix de vente.

https://amauryayoun.com/2023/01/15/...immobilier-quels-moyens-de-defense/#more-1081
Par ailleurs il semble utile de rappeler que la banque dispose de moyens pour s'apercevoir du subterfuge qui; quoi que vous en disiez, est une manœuvre dolosive et sanctionnable en tant que telle
Par exemple :
+ Courriers adressés à l'adresse RP
+ Domiciliations EDF/eau......
+ Possibilité exiger - ponctuellement ou annuellement - attestation assurance incendie; personnellement je l'ai fait.
+.....

A toutes fins utiles.

Cdt
 
Dernière modification:
Bonjour,

Je vous remercie pour vos retours. J'ai finalement exprimé mes inquiétudes dans un mail à mon banquier qui m'a confirmé que je pouvais louer l'appartement sans souci car pas de prêt réglementé dans le montage du crédit.

Cordialement,
 
Bonjour,

S'il vous a répondu par e-mail je vous suggère de le conserver précieusement.
Si c'est seulement par fil il semble nécessaire de le faire con,firmrt par écrit.

A toutes fins utiles.

Cdt
 
Bonjour,

S'il vous a répondu par e-mail je vous suggère de le conserver précieusement.
Si c'est seulement par fil il semble nécessaire de le faire con,firmrt par écrit.

A toutes fins utiles.

Cdt
+1 les conseillers changent, les écrits restent et engagent la banque
 
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