Remboursement total par anticipation et calcul des indemnités de remboursement

Jean13300

Membre
Bonjour à tous,
Mes 2 prêts immobiliers de 2008 à taux fixe ont été remboursés en totalité par anticipation fin octobre 2023, et ces 2 remboursements étaient soumis à indemnités de remboursement par anticipation, les clauses d'exclusion ne pouvant pas s'appliquer à mon cas.

Ces 2 prêts, acquisition RP + travaux, étaient chacun à taux fixe, élevé à l'époque, et j'ai procédé avec la banque à 2 renégociations de taux, en 2013 puis en 2016.

Je pensais que pour chaque prêt l'indemnité de remboursement anticipé serait de 6 mois d'intérêts sur son capital restant dû à son taux actuel définit à sa dernière renégociation.
Or, il n'en est rien : la banque a déterminé un taux moyen pour chaque prêt calculé sur la durée au taux fixe initial, puis sur la durée au taux fixe issu de la 1ère renégociation et enfin sur la durée au taux fixe issu de la 2ème renégociation !
Différence de coût par rapport à mes calculs = 581 € quand même !

Mes offres de prêt indiquent "la Caisse d'Epargne exigera une indemnité dont le montant est au plus égal à un semestre d'intérêts calculé au taux moyen du prêt sans pouvoir dépasser 3 % du capital restant dû".
Effectivement, il est écrit "au taux moyen du prêt" : mais selon moi, il ne peut se concevoir que si le prêt était à taux révisable dès son octroi et sans jamais être passé en taux fixe.
En effet, les IRA sont prévues pour indemniser le prêteur de la perte des intérêts qu'il ne percevra pas du fait du remboursement anticipé : si le prêt a toujours été à taux révisable, le montant de ces futurs intérêts ne peut pas être défini précisément car le taux d'aujourd'hui sera révisé chaque année restante jusqu'à la fin du prêt, et dans ce cas il est logique d'estimer le montant des IRA en les calculant sur une moyenne de tous les taux annuels passés.

Mais en taux fixe comme l'étaient mes 2 prêts, ce montant de la perte des futurs intérêts de chaque prêt est parfaitement connu car ils seraient au taux actuel de chacun défini au dernier avenant de 2016 !

Aussi, je conteste formellement le mode de calcul d'un taux moyen qui m'a été appliqué pour chaque prêt car ils ont toujours été à taux fixe.
Il est donc totalement incohérent que parce qu'il y a eu 2 renégociations de taux depuis leur souscription, une moyenne de tous les taux antérieurs soit appliquée ! Il n’y a aucune explication rationnelle qui pourrait justifier ce mode de calcul, car les IRA seraient alors calculées sur des intérêts échus alors qu'ils sont prévus pour indemniser le prêteur des intérêts à échoir qu'il ne percevra pas !
Je pense qu’il s’agit de règles anciennes datant des années 2000 où la très grande majorité des prêts étaient souscrits à taux révisable du fait que les taux fixes étaient très élevés.

J'ai soumis ces éléments à ma directrice d'agence qui m'a détaillé les méthodes de calcul de cette moyenne des taux en me disant que c'était comme ça... Je m'apprête à envoyer une réclamation en LRAR au service relations clientèle de la banque, mais j'aimerai avoir votre avis et éventuellement savoir s'il n'existait pas un article du Code de la Consommation, ou autre, qui préciserait le calcul des IRA d'un prêt à taux fixe mais ayant subi une ou plusieurs renégociations et que je pourrai ainsi leur opposer.

Désolé de la longueur de mon message, et merci de m'avoir lu.
Cordialement
 
Bonjour,

Je n'ai jamais rencontré ce cas de figure, ca me paraît assez dingue comme approche de calcul.
Peut-être que @Aristide saurait vous éclairer ?
 
Bonjour à tous,
Mes 2 prêts immobiliers de 2008 à taux fixe ont été remboursés en totalité par anticipation fin octobre 2023, et ces 2 remboursements étaient soumis à indemnités de remboursement par anticipation, les clauses d'exclusion ne pouvant pas s'appliquer à mon cas.

Ces 2 prêts, acquisition RP + travaux, étaient chacun à taux fixe, élevé à l'époque, et j'ai procédé avec la banque à 2 renégociations de taux, en 2013 puis en 2016.

Je pensais que pour chaque prêt l'indemnité de remboursement anticipé serait de 6 mois d'intérêts sur son capital restant dû à son taux actuel définit à sa dernière renégociation.
Or, il n'en est rien : la banque a déterminé un taux moyen pour chaque prêt calculé sur la durée au taux fixe initial, puis sur la durée au taux fixe issu de la 1ère renégociation et enfin sur la durée au taux fixe issu de la 2ème renégociation !
Différence de coût par rapport à mes calculs = 581 € quand même !

Mes offres de prêt indiquent "la Caisse d'Epargne exigera une indemnité dont le montant est au plus égal à un semestre d'intérêts calculé au taux moyen du prêt sans pouvoir dépasser 3 % du capital restant dû".
Effectivement, il est écrit "au taux moyen du prêt" : mais selon moi, il ne peut se concevoir que si le prêt était à taux révisable dès son octroi et sans jamais être passé en taux fixe.
En effet, les IRA sont prévues pour indemniser le prêteur de la perte des intérêts qu'il ne percevra pas du fait du remboursement anticipé : si le prêt a toujours été à taux révisable, le montant de ces futurs intérêts ne peut pas être défini précisément car le taux d'aujourd'hui sera révisé chaque année restante jusqu'à la fin du prêt, et dans ce cas il est logique d'estimer le montant des IRA en les calculant sur une moyenne de tous les taux annuels passés.

Mais en taux fixe comme l'étaient mes 2 prêts, ce montant de la perte des futurs intérêts de chaque prêt est parfaitement connu car ils seraient au taux actuel de chacun défini au dernier avenant de 2016 !

Aussi, je conteste formellement le mode de calcul d'un taux moyen qui m'a été appliqué pour chaque prêt car ils ont toujours été à taux fixe.
Il est donc totalement incohérent que parce qu'il y a eu 2 renégociations de taux depuis leur souscription, une moyenne de tous les taux antérieurs soit appliquée ! Il n’y a aucune explication rationnelle qui pourrait justifier ce mode de calcul, car les IRA seraient alors calculées sur des intérêts échus alors qu'ils sont prévus pour indemniser le prêteur des intérêts à échoir qu'il ne percevra pas !
Je pense qu’il s’agit de règles anciennes datant des années 2000 où la très grande majorité des prêts étaient souscrits à taux révisable du fait que les taux fixes étaient très élevés.

J'ai soumis ces éléments à ma directrice d'agence qui m'a détaillé les méthodes de calcul de cette moyenne des taux en me disant que c'était comme ça... Je m'apprête à envoyer une réclamation en LRAR au service relations clientèle de la banque, mais j'aimerai avoir votre avis et éventuellement savoir s'il n'existait pas un article du Code de la Consommation, ou autre, qui préciserait le calcul des IRA d'un prêt à taux fixe mais ayant subi une ou plusieurs renégociations et que je pourrai ainsi leur opposer.

Désolé de la longueur de mon message, et merci de m'avoir lu.
Cordialement
Bonjour, les indemnités pour remboursement anticipé sont bien calculées sur le CRD à raison d'un semestre d'intérêts du taux MOYEN de l'emprunt...Après réflexion, ai déjà croisé ce type de situation...
 
Dernière modification:
Bonjour,
Renégociations avec ma banque qui m'avait octroyée les 2 prêts, moyennant frais de dossier à chaque fois, et édition d'un avenant aux mêmes conditions que les offres initiales
 
Bonjour,
Renégociations avec ma banque qui m'avait octroyée les 2 prêts, moyennant frais de dossier à chaque fois, et édition d'un avenant aux mêmes conditions que les offres initiales
Pas aux mêmes conditions...puisque chacun de ces avenants est venu modifier la condition de taux...😉
 
Bonjour,

Deux cas de figure sont à envisager chacun apportant une réponse différente.

Premier cas = en 2013 et 2016 il s'agit pas de vraies "renégociations" mais de "rachats de crédits internes" entrainant donc remboursements anticipés (avec IRA éventuelles) mise en place de nouveaux crédits et donc avec "novation" => Le nouveau contrat se substitue à l'ancien.

Dans cette hypothèse votre raisonnement serait légitime.

Second cas = en 2013 et 2016 il s'agit de vraies "renégociations" donc sans "novation" => C'est l'ancien contrat qui continue avec de nouvelles caractéristiques.

Dans ce cas le code de la consommation donne la réponse à votre question:
Article R.312-2 code consommation
Article R313-25
Version en vigueur depuis le 01 juillet 2016
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000032803156/2016-07-01/

L'indemnité éventuellement due par l'emprunteur en cas de remboursement par anticipation, prévue à l'article L. 313-47, ne peut excéder la valeur d'un semestre d'intérêt sur le capital remboursé au taux moyen du prêt, sans pouvoir dépasser 3 % du capital restant dû avant le remboursement.
Dans le cas où un contrat de crédit est assorti de taux d'intérêts différents selon les périodes de remboursement, l'indemnité mentionnée au premier alinéa peut être majorée de la somme permettant d'assurer au prêteur, sur la durée courue depuis l'origine, le taux moyen prévu lors de l'octroi du prêt.

Article R313-25 - Code de la consommation - Légifrance (legifrance.gouv.fr)
Dans cette hypothèse le raisonnement de votre banque est donc conforme audit code.

Cdt
 
Bonjour,

Deux cas de figure sont à envisager chacun apportant une réponse différente.

Premier cas = en 2013 et 2016 il s'agit pas de vraies "renégociations" mais de "rachats de crédits internes" entrainant donc remboursements anticipés (avec IRA éventuelles) mise en place de nouveaux crédits et donc avec "novation" => Le nouveau contrat se substitue à l'ancien.

Dans cette hypothèse votre raisonnement serait légitime.

Second cas = en 2013 et 2016 il s'agit de vraies "renégociations" donc sans "novation" => C'est l'ancien contrat qui continue avec de nouvelles caractéristiques.

Dans ce cas le code de la consommation donne la réponse à votre question:

Dans cette hypothèse le raisonnement de votre banque est donc conforme audit code.

Cdt
Merci Aristide pour ces précisions...Il y a eu,ici, 2 avenants, avec frais mais sans indemnités...Il est donc "logique" de calculer un taux moyen...
 
Bonjour à tous et merci pour vos interventions.
Dont acte ! si l'article du Code de la Consommation le dit...
Mais il faut reconnaitre qu'en présence d'un prêt qui a toujours été à taux fixe, la méthode est anormale !
Les IRA sont ainsi dépendantes des taux d'intérêt antérieurs, et donc des intérêts perçus, alors que les IRA dédommagent le prêteur des intérêts à percevoir, qu'il ne percevra pas du fait du remboursement anticipé, et correspondant à 6 mois d'intérêts à venir et au taux du prêt au moment de son remboursement serait plus logique.
 
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