Réévaluer un terrain acquis en avance d'hoiries

anonyme67

Membre
Bonjour,
Dans une fratrie, l'un des enfants a reçu en avance d'hoiries, une parcelle de terrain pour laquelle à l'époque il n'a réglé que 40% de sa valeur à ses parents. L'acte notarié stipule que le terrain devait être réévalué à la date de la succession, pour régler aux autres héritiers le reliquat.
Aujourd'hui la succession est à l'étude, mais le bénéficiaire précité objecte que le montant déjà réglé devrait être réévalué en même temps que la valeur du terrain.
Est il dans son droit? Si oui, sur quel texte s'appuie t'il, ou à l'inverse, sur quels textes s'appuyer pour justifier le calcul à utiliser, et son montant? (le but étant de ne léser personne, sans contestation possible).
Merci pour votre aide
 
Bonjour,

comment çà réévaluer ? par rapport à quoi ?

Parce que si on applique l'inflation çà va encore réduire sa part ==> 10 000 euros donnés il y a 10 ans vaut beaucoup plus que 10 000 euros aujourd'hui.

A ma connaissance on ne fait jamais çà mais pourquoi il le demanderait vu que çà le pénalise ?
 
Bonjour,
je n'ai pas de réponse appuyée sur des textes, mais je m'interroge sur la rédaction de la donation: le paiement effectué était il indiqué en % (40%) ou bien est ce un fait que le montant versé a représenté 40%; je pense que cela pourrait jouer;
je vois une différence entre, "règle dans la comptabilité du notaire 40% de la valeur du bien, a savoir ..... euros"
et "règle dans la comptabilité du notaire la somme de ..... "
 
Merci pour votre aide

Je vais reformuler mon post.

Le terrain a fait l'objet d'une donation en avance d'hoiries (appelée aujourd'hui "donation en avance sur héritage").
Pour anticiper son dédommagement auprès du reste de la fratrie, le bénéficiaire en a réglé, à l'époque, 40% de sa valeur au donateur (père).
L'acte notarié stipulait que la valeur du terrain serait réévaluée à la date de la succession. C'est de ce nouveau montant réactualisé, diminué de la somme déjà versée, que le bénéficiaire doit s'acquitter auprès du restant de la fratrie. Et comme je l'indiquais précédemment, il demande à ce que la somme versée initialement soit elle aussi réévaluée, ce qui va logiquement réduire le solde à régler.
D'où ma question : est il dans son droit? Et a contrario, sur quels textes s'appuyer pour pouvoir lui répondre?

Merci pour votre attention
 
Bonjour,

Le terrain a fait l'objet d'une donation en avance d'hoiries (appelée aujourd'hui "donation en avance sur héritage").
Pour anticiper son dédommagement auprès du reste de la fratrie, le bénéficiaire en a réglé, à l'époque, 40% de sa valeur au donateur (père).
L'acte notarié stipulait que la valeur du terrain serait réévaluée à la date de la succession. C'est de ce nouveau montant réactualisé, diminué de la somme déjà versée, que le bénéficiaire doit s'acquitter auprès du restant de la fratrie. Et comme je l'indiquais précédemment, il demande à ce que la somme versée initialement soit elle aussi réévaluée, ce qui va logiquement réduire le solde à régler.
D'où ma question : est il dans son droit? Et a contrario, sur quels textes s'appuyer pour pouvoir lui répondre?
La réponse est apportée par le code civil :
III. LES CONSÉQUENCES DE LA DONATION EN AVANCE SUR HÉRITAGE SUR LA SUCCESSION

B. Quel montant rapportable ?


L’article 860 alinéa 1 du Code civil dispose que « le rapport est dû de la valeur du bien donné à l’époque du partage, d’après son état à l’époque de la donation. » La règle générale veut donc que la somme rapportée à l’actif successoral soit celle de la valeur de la donation au jour où elle a été opérée.

L’alinéa 2 du même article vient rajouter des indications au principe général :

Si le bien a été aliéné, il faut tenir compte de sa valeur à l’époque de l’aliénation ;

Si le bien est remplacé par un nouveau, il faut tenir compte de la valeur de ce nouveau bien au moment de son acquisition ;

Si des améliorations ont été apportées au bien, alors il faut tenir compte de la valeur que cette amélioration apporte.

Pour les donations portant sur des sommes d’argent, le rapport sera fait sur cette somme au jour de la donation, sauf si le donataire a utilisé cette somme afin d’acquérir un bien, auquel cas, il faudra prendre en compte la valeur du bien. Tel est le sens de l’article 860-1 du Code civil.

https://avocat-droit-succession-cah...sur-heritage-dite-donation-en-avance-dhoirie/

Voilà comment je verrais les choses ?
Prenons un exemple:

Supposons qu'au jour de la donation le terrain soit évalué à 100€ et qu'il y ait deux héritiers.
Il doit donc logiquement revenir 100€/2 = 50€ à chacun.

Le bénéficiaire, dans le cas évoqué, verse donc 100€ x 40% = 40€ au moment de la donation

Premier cas de figure: quelques années plus tard au moment de la succession, le terrain vaut toujours 100€

Dans cette hypothèse le bénéficiaire de la donation antérieure recevra un complément de 50€ - 40# = 10€ cependant que l'autre héritier recevra 50€

Second cas de figure : au moment de la succession, le terrain vaut désormais 150€; chaque héritier est donc fondé à recevoir 150€/2 = 75€

Dès lors le bénéficiaire de la donation antérieure recevra un complément de 75€ - 40€ = 35€ cependant que le second héritier recevra 75€

=> Il n'y a donc, semble-t-il, nullement besoin de réévaluer quoi que ce soit; la réévaluation se fait de fait de par la valeur marchande du terrain concerné au jour de la succession.

Mais, sur un strict plan financier, l'on pourrait arguer que le bénéficiaire de la donation qui a versé 40% de la valeur estimée du terrain s'est privé des intérêts de cette somme de la date du versement à celle du règlement de la succession.

N'ayant pas fait de recherches approfondies je ne sais dire si le code civil a prévu une possible compensation ?
Ou alors peut-être que par une convention entre les parties concernées au moment de la donation cette éventualité aurait pu être prévue ?
comment çà réévaluer ? par rapport à quoi ?

Parce que si on applique l'inflation çà va encore réduire sa part ==> 10 000 euros donnés il y a 10 ans vaut beaucoup plus
Non; je ne suis pas d'accord.
Car 100€ donnés il y a 10 ans seront - en euros courants - toujours 100€ à ce jour; ou, 100€ donnés ce jour seront - en euros courants - toujours 100€ dans 10 ans.

En revanche, en euros constants (= en tenant compte de l'inflation/dépréciation monétaire), c'est le pouvoir d'achat desdits 100€ qui aura sensiblement régressé.

Cdt
 
Je renouvelle ma question
Les termes sont ils 40% ou bien une valeur en francs/euros?
Désolé pour le retard de ma réponse...
Pour être clair : l'acte notarié mentionnait bien une somme à régler lors de la donation (ce sont les autres membres de la fratrie qui par un calcul simple ont vu dans cette somme qu'elle correspondait à 40% de la valeur du terrain). L'acte mentionnait bien une somme précise, basée sur une valeur précise.
 
Dans une fratrie, l'un des enfants a reçu en avance d'hoiries, une parcelle de terrain pour laquelle à l'époque il n'a réglé que 40% de sa valeur à ses parents.
dans une donation, on ne règle pas en payant une valeur; une donation est appelée mutation à titre gratuit; on serait ici dans une mutation gratuite, payante...aucune loi ne pourra faire l'affaire
il faudrait avoir les termes exactes, mais on pourrait supposer que la nue propriété a été achetée et que l'usufruit a été donné; ou vice versa;
ou alors la donation était assortie d'une clause spécifiquequ'il faudrait connaître
en tout état de cause la donation elle -même, vu qu'elle n'est pas partage et qu'elle est en avance d'hoirie doit être ré évaluée au niveau civil,comme l'indique Aristide;
L'acte notarié stipulait que la valeur du terrain serait réévaluée à la date de la succession.
ceci est inutile dans l'acte, car c'est la loi; seule une donation partage évite cela;
Pour le terrain , il s'agit bien d'une donation.donc a ré évaluer;
pour la somme versée, de quoi s'agit il?
à l'époque comment a été caractérisée cette somme par l'acte notarié
quelle est la fiscalité qui a été appliquée à la somme touchée par les parents? Ceci aiderait peut être à caractériser la somme, et voir si elle est sujette à ré évaluation?

en général la compensation est versée initialement aux autres de la fratrie et là , il y a des textes
 
Dernière modification:
Bonjour,


La réponse est apportée par le code civil :


Voilà comment je verrais les choses ?
Prenons un exemple:

Supposons qu'au jour de la donation le terrain soit évalué à 100€ et qu'il y ait deux héritiers.
Il doit donc logiquement revenir 100€/2 = 50€ à chacun.

Le bénéficiaire, dans le cas évoqué, verse donc 100€ x 40% = 40€ au moment de la donation

Premier cas de figure: quelques années plus tard au moment de la succession, le terrain vaut toujours 100€

Dans cette hypothèse le bénéficiaire de la donation antérieure recevra un complément de 50€ - 40# = 10€ cependant que l'autre héritier recevra 50€

Second cas de figure : au moment de la succession, le terrain vaut désormais 150€; chaque héritier est donc fondé à recevoir 150€/2 = 75€

Dès lors le bénéficiaire de la donation antérieure recevra un complément de 75€ - 40€ = 35€ cependant que le second héritier recevra 75€

=> Il n'y a donc, semble-t-il, nullement besoin de réévaluer quoi que ce soit; la réévaluation se fait de fait de par la valeur marchande du terrain concerné au jour de la succession.

Mais, sur un strict plan financier, l'on pourrait arguer que le bénéficiaire de la donation qui a versé 40% de la valeur estimée du terrain s'est privé des intérêts de cette somme de la date du versement à celle du règlement de la succession.

N'ayant pas fait de recherches approfondies je ne sais dire si le code civil a prévu une possible compensation ?
Ou alors peut-être que par une convention entre les parties concernées au moment de la donation cette éventualité aurait pu être prévue ?

Non; je ne suis pas d'accord.
Car 100€ donnés il y a 10 ans seront - en euros courants - toujours 100€ à ce jour; ou, 100€ donnés ce jour seront - en euros courants - toujours 100€ dans 10 ans.

En revanche, en euros constants (= en tenant compte de l'inflation/dépréciation monétaire), c'est le pouvoir d'achat desdits 100€ qui aura sensiblement régressé.

Cdt
Superbe démonstration Aristide. Merci pour le temps consacré.
Grâce à ça, on y voit plus clair. Je vais creuser à présent sur la notion de compensation d'intérêts évoquée plus haut.
Grand merci
Cdlt
 
pour la somme versée, de quoi s'agit il?
à l'époque comment a été caractérisée cette somme par l'acte notarié
quelle est la fiscalité qui a été appliquée à la somme touchée par les parents? Ceci aiderait peut être à caractériser la somme, et voir si elle est sujette à ré évaluation?

en général la compensation est versée initialement aux autres de la fratrie et là , il y a des textes
Je n'ai hélas pas de précisions là dessus. Je pense que le Livre III du code civil reste LA référence, charge au donataire de motiver sa demande de compensation.
Cdlt
 
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