La remontée des taux d'emprunt d'Etat

Investir en actions est plus risqué en effet, donc l'investisseur va attendre un rendement supérieur aux obligations qui le sont moins (la prime de risque).

Le rendement des actions à dividendes étant en gros le rapport du dividende sur le prix des actions, le prix de celles-ci va baisser jusqu'à ce que ce rapport redevienne acceptable par les acteurs des marchés.

En ce qui concerne les actions de croissance, celles-ci finançant leur croissance par l'emprunt, le marché va réviser ses perspectives, et ajuster le prix en conséquence.
 
En ce qui concerne les actions de croissance, celles-ci finançant leur croissance par l'emprunt, le marché va réviser ses perspectives, et ajuster le prix en conséquence.
Oui, et pas qu'elles!
Les actions de rendement deviennent moins attractives si les taux montent :
Utilities et le secteur de la santé par exemple.
Les sociétés fortement endettées seront pénalisées : Les foncières notamment.
Les bancaires sont les gagnantes de la hausse des taux.
Si la hausse des taux est raisonnable et s'accorde d'une amélioration de l'économie, le marché action doit globalement en profiter et monter puisque les entreprises seront de nouveau en croissance.
La cata, ce serait une hausse importante et très rapide des taux. L'effet serait alors quasi immédiat sur les actions (style octobre 1987).
 
Si j’ai bien tout saisi : la hausse des taux va impliquer une baisse de la Bourse (dans son ensemble), car Monsieur A va préférer prêter de l’argent à un taux « haut », plutôt que d’acheter des actions de l’entreprise X, car investir en action est plus risqués par définition ?
Les obligations présentent moins de risques que les actions; pour être attractives ces dernières doivent donc permettre une "prime de risques" à leurs détenteurs leur assurant une meilleure rémunération que les obligations.

Or si le taux des obligations monte :

+ Les entreprises émettrices d'actions devront s'attendre à supporter des taux de crédits plus élevés ce qui réduirait alors leur capacité bénéficiaire; donc signal négatif pour les investisseurs.

+ Les porteurs d'actions seront tentés de vendre leurs titres pour acquérir des obligations moins risquées et mieux rémunérées; dans ce contexte inflationniste, plus d'offres à la vente impliquant une incidence à la baisse de leur valeur boursière.
Mais si c’est la consommation qui va impliquer cette hausse des taux elle est doit aussi rassurante pour Monsieur A qui a des actions chez l’entreprise X ?
Ce n'est pas la consommation en tant que telle qui va générer une hausse des taux.

Ce sont les tensions inflationnistes qui, ainsi qu'expliqué antérieurement, proviennent:

+ De trop de demandes de consommation par rapport à l'offre disponible = incidence à la hausse sur les prix.

+ D'un accroissement des prix par "inflation importée" (énergie - matières premières....notamment....) qui par effet psychologique sur les consommateurs craignant/anticipant de nouvelles hausses de prix accentuent encore cette demande sans que l'offre s'adapte forcément.

Mais, pour se développer/investir/fonctionner votre entreprise A" aura besoin
+ D'emprunter....... à taux plus élevés
+ D'acheter de l'énergie et matières premières.....au coût du marché
+ D'avoir recours à de multiples consommations intermédiaires (transport.....) aux coûts impactés par cette inflation

=> Ses coûts de production risquent donc d'évoluer à la hausse.

Partant de là, plusieurs situations sont possibles:

=> Cette entreprise "A" est en situation de monopole
+ Son offre (produit) est de première nécessité = la demande est alors très peu "élastique" au prix.
= pas de problème; elle augmente son prix de vente et maintient sa marge = son cours boursier est peu impacté de ce fait.

+ Son offre (produit) n'est pas de première nécessité = la demande est très "élastique" au prix.
= Si elle augmente son prix de vente pour conserver sa marge c'est son chiffre d'affaires qui risque de diminuer.
A charges fixes identiques le résultat net diminuera et le cours boursier risque d'en pâtir.

=> Cette entreprise "A" est située dans un marché pleinement concurrentiel.
= Tout accroissement du prix de vente pour maintenir la marge antérieure risque d'entraîner une perte de clientèle au profit des concurrents et donc une perte de chiffre d'affaires qui aboutirait au même conséquences néfastes que ci-dessus.

Cdt
 
Pour rebondir sur ce sujet, à mon tour de poser une question de débutant, après avoir compris la raison de la hausse des taux.

Si j’ai bien tout saisi : la hausse des taux va impliquer une baisse de la Bourse (dans son ensemble), car Monsieur A va préférer prêter de l’argent à un taux « haut », plutôt que d’acheter des actions de l’entreprise X, car investir en action est plus risqués par définition ?

Mais si c’est la consommation qui va impliquer cette hausse des taux elle est doit aussi rassurante pour Monsieur A qui a des actions chez l’entreprise X ?
Il faut aussi prendre en compte le fait que l'entreprise X est la plupart du temps elle-même emprunteuse, et que si les taux montent, cela va influer sur ses coûts... et donc sur ses résultats.
 
il se trouve que j'ai vu Raymond Barre en amphithéâtre expliquer cela( en conférence-pas en cours)et que je l'ai subi comme ministre du temps où il disait aux chomeurs de créer leur entreprise;
Ah je suis trop jeune pour avoir connu ça. Les seuls discours/conférence de Raymond Barre que j'ai en tête sont ceux que j'ai regardé sur l'INA. Merci pour la petite histoire.

Merci @Aristide pour vos explications.
 
Bonjour,
Simple pourtant :
Forte consommation = les prix montent parce qu'il y a pénurie.
Il suffit de regarder les prix des matières premières, pétrole en tête, ou de voir qu'il y a pénurie de composants électroniques dans le secteur auto.... Ou de simplement regarder flamber le prix de la salade quand le gel a détruit les cultures.
Quand la demande est forte, les prix montent... Et baissent quand plus personne ne veut acheter.

Ceci pour en arriver aux prêteurs... Prêteriez-vous à 0% (le 10 ans actuel) si vous craignez que l'inflation monte à 2 ou 3% d'ici 1 an?
Moi, non!
Mais comme je veux prêter mon argent, alors je demande un taux plus élevé pour ne pas risquer d'y perdre au final.
Comme tous les prêteurs en font de même, alors les emprunteurs doivent accepter un rendement plus élevé pour trouver des prêteurs.
Et là, c'est l'offre et la demande qui fait les taux... Les banques centrales peuvent faire ce qu'elles veulent, elles n'ont de réelles possibilités que sur les taux de l'argent au jour le jour.
merci poam, excellent cet exemple aussi .
 
Bonjour,
Je relance le sujet car l'actualité m'en donne l'occasion.
A quelles catégories appartiennent les 1400 dollars donnés à plus de 280 millions d'Américains? Monnaie centrale,monnaie secondaire? Cela augmente- t il la base monétaire, ou la masse monétaire? Et qu'en serait il en Europe,où les états ne peuvent emprunter directement à la BCE
Merci Aristide , si tu peux m'éclairer..
Cdlt
 
Bonjour,

Je n'ai pas creusé le sujet.

Donc je n'ai pas de certitude mais je pense qu'il s'agit d'un création monétaire banque centrale (= "planche à billets") qui, arrivant "dans la poche" des particuliers (= agents économique non financiers) viendra accroître la masse monétaire.

Mais de par les échanges inter-bancaires croisés, fonction de leur parts de marché respectives, après compensations, les règlements de soldes entre elles viendront forcément modifier - dans un sens ou dans l'autre - leurs avoirs respectifs à la banque centrale; donc la base monétaire de chacune en sera impactée.

Cdt

Edit
Je viens de "jeter un œil" sur ce qui est dit dans la presse économique.

C'est une ligne budgétaire qui a été votée.

Donc si les impôts ne viennent pas financer ces dépenses ce sera une déficit budgétaire qu'il faudra financer

il y a déjà une proposition de recourir à une taxe spécifique pour un financement partiel
Si le montant du nouveau plan de relance était adopté par le Congrès, Olivier Blanchard propose alternativement d'en financer une partie par une taxe sur les gains en capital,

https://www.lesechos.fr/monde/etats...relance-surdimensionne-aux-etats-unis-1288514
Cela ne change rien pour les incidences sur masse monétaire et base monétaire ci-dessus évoquées.
 
Dernière modification:
Bonjour,
tu as raison, je l'ai mal exprimé, car j'ai rapidement considéré qu'il y avait un équivalent entre monnaie centrale et monnaie secondaire;
Dans ces échanges j’ai été amené à donner quelques précisions sur les concepts de :

« Coefficients Multiplicateur et Diviseur du Crédit » et autres notions associées.

Mais elles restaient relativement succinctes et surtout théoriques.

Pour compléter, pour tout participant du forum intéressé, dans mon blog, je propose un billet :

«Coefficient Multiplicateur du Crédit - Coefficient Diviseur du Crédit…………késako ??? ».
https://blog.moneyvox.fr/aristide/1...-credit-coefficient-diviseur-du-creditkesako/

=> qui se veut plus détaillé et - surtout - plus concret via le fichier Excel joint qui permet de faire des simulations et visualiser la succession des opérations.

À toutes fins utiles.

Cdt
 

Pièces jointes

  • Coef_Multiplicateur_Diviseur Crédit.xlsx
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