La politique du gouvernement français montrée en exemple

  • Auteur de la discussion user28029
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je ne sais pas si c'est rassurant ou inquiétant de voir qu'ailleurs les problèmes ne sont pas mieux résolus que chez nous .....
 
Moui enfin ils disent qu'il faut faire comme la France parce que la France fait comme eux...

De plus en Espagne, ils ont vraiment fait une cure d'austérité, en France, on fait de l'austérité à + de 4% de déficit.

Et évidemment, comme le montre l'INSEE ce jour, ça ne marche pas. La croissance française est au point mort, la consommation et l'investissement également, ce qui n'a rien de surprenant : cela montre l'absence de confiance envers la trajectoire prise, et la difficulté des entreprises.

Et les keynésiens auront beau jeu de dire que l'austérité ne fonctionne pas.
Effectivement, réduire n'importe comment les dépenses à dose homéopathique (taper essentiellement dans les prestations) après avoir massivement augmenté les impôts, tout cela après deux décennies à étouffer ménages et entreprises sous une avalanche de taxes et de normes, ça ne produit pas de résultats.
Quelle surprise !

Ce qu'il fallait, c'est
1) Un choc massif de baisses de dépenses, ciblées sur le fonctionnement au maximum et sur les prestations au minimum (impact récessif plus important)
2) Des baisses d'impôts pour les entreprises d'abord de manière à restaurer leur marge
3) Des baisses d'impôts pour les ménages, afin de relancer la consommation
4) Un dégagement de l'horizon fiscal définitif : arrêter de taper au petit bonheur la chance sur les investisseurs, entreprises, épargnants ou consommateurs avec des mesurettes de qqs millions d'euros à chaque fois, destructrices de confiance, génératrices de surcoût de collecte et plombant l'investissement (écotaxe, rétroactivité sur l'épargne...)
5) Idem sur le champ normatif

Et faire tout cela dès l'élection, au lieu d'attendre de se prendre le mur de la réalité en pleine poire. Tous les rapports étaient prêts, l'opinion savait ce qui l'attendait, la conjoncture était déjà celle qu'elle est ajd. Simplement on aurait économisé deux ans, quelques centaines de milliers de chômeurs, quelques dizaines de milliers de fermeture d'entreprise, et 150 milliards d'euros de déficit en plus.
 
Ce qu'il fallait, c'est
1) Un choc massif de baisses de dépenses, ciblées sur le fonctionnement au maximum et sur les prestations au minimum (impact récessif plus important)
2) Des baisses d'impôts pour les entreprises d'abord de manière à restaurer leur marge
3) Des baisses d'impôts pour les ménages, afin de relancer la consommation
4) Un dégagement de l'horizon fiscal définitif : arrêter de taper au petit bonheur la chance sur les investisseurs, entreprises, épargnants ou consommateurs avec des mesurettes de qqs millions d'euros à chaque fois, destructrices de confiance, génératrices de surcoût de collecte et plombant l'investissement (écotaxe, rétroactivité sur l'épargne...)
5) Idem sur le champ normatif

Si vous lisez bien l'article vous verrez qu'ils disent qu'il faut faire ce que la France prévoit de faire (les fameux 50 milliards d'économie dont on nous rebat les oreilles depuis des mois).
Pour le reste, les points que vous citez décrivent assez bien ce qui a été fait en Espagne, certes sous la contrainte, et avec en outre un assouplissement radical du marché du travail.

Les résultats on va les voir dans les années à venir, mais ça fait quelques mois déjà qu'on voit le retournement se dessiner. Le taux de chômage sera comme toujours le dernier bastion à faire tomber, mais pour les investisseurs et les indépendants, l'activité a déjà repris une pente positive, depuis un point (très) bas en 2012-2013.

En France, je pense qu'il faudra aussi attendre une contrainte, sous la forme d'une crise majeure (effondrement de l'immobilier par exemple) ; parce que si on compte sur le courage politique...
En clair, appliquer une telle réforme, c'est un suicide politique à court terme, et la consécration à long terme. C'est ingrat mais c'est comme ça. Le plan c'est
1/ se faire élire sur des promesses de lendemains qui chantent - jusque là, ils savent tous faire
2/ appliquer un vrai programme de refonte du système administratif, de la fiscalité et du droit du travail notamment
3/ rester droit dans ses bottes face aux manifs de telle ou telle corporation, à commencer par les fonctionnaires qui restent (puisqu'on en aura viré la moitié d'office)
4/ se faire jeter comme une m... au bout de 5 ans
5/ rester en vie encore 10 ans, le temps de voir les résultats de votre politique et que l'opinion vous reconnaisse - avec 10 ans de retard, ah le peuple - comme le sauveur du pays.
 
Même pas sûr.

Je n'aime pas spécialement Juppé, mais en 1995 il s'est fait lourder pour avoir fait un certain nombre de réformes nécessaires (pas menées jusqu'au bout, incomplètes et maladroites, mais il s'est attaqué à un certain nombre de bons sujets).
Résultat : Jospin passe, dépense tout l'argent ainsi économisé (cagnotte fiscale entre autres), embauche tellement de fonctionnaires que malgré le 1/2 on a à peine commencé à entamer les hausses de Jospin, lance un certain nombre de mesures qui couleront le pays à petit feu, bien après qu'il soit parti (emplois jeunes, 35 heures, etc)

Qu'en conclue "l'opinion" : Juppé vilain, méchantes réformes, Jospin gentil, bonne croissance et réduction de l'endettement (rapporté au PIB).

Alors effectivement dans ces conditions...
 
Qu'en conclue "l'opinion" : Juppé vilain

Regardez sa cote de popularité aujourd'hui.
Et encore, Chirac ne l'a pas laissé finir le boulot. Je suis persuadé que s'il avait mené son projet au bout, la France aujourd'hui tiendrait tête à l'Allemagne. C'est d'ailleurs très exactement à partir de cette époque, ou juste après (1998-2000) que la France commence à décrocher par rapport à son grand voisin.

Jospin gentil

Gentil parce qu'il a distribué les sous et qu'il a fini sa carrière à côté de Chirac et Le Pen sur le podium en 2002.

(le coup classique de la fille jolie mais pas top qui sort en boite avec des copines bien laides pour paraitre canon) :p
 
10 ans après, sur la période 1995-2002, le méchant c'est Juppé et le gentil c'est Jospin, dans la tête de tous les Français.

Ensuite, les Français aiment bien alterner, un coup à droite un coup à gauche (et trois pas en arrière), donc on alterne même si c'est pour faire la même chose.

D'ailleurs en 2002, si l'on regarde le premier tour, les Français ont donné toutes ses chances à la gauche (PS au sens large), c'est parce qu'ils étaient trop dispersés (plus que ceux d'en face) qu'ils ont perdu.

Juppé est populaire ajd comme DSK il y a trois ans : par défaut, parce que tous ceux qu'on entend régulièrement sont des nuls (guerre des chefs, opposition stérile etc).
 
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