« L’État-guichet, un modèle à bout de souffle dans une France qui a cessé de produire »
EXCLUSIF DANS UNE ÉTUDE PUBLIÉE PAR « LE FIGARO », LE DIRECTEUR* DU DÉPARTEMENT OPINION ET STRATÉGIES DE L’IFOP FAIT LE CONSTAT DE L’IMPASSE ABSOLUE DU MODÈLE « STATO-CONSUMÉRISTE » FRANÇAIS
Jérôme Fourquet
T out se passe comme si le modèle économique qui s’était progressivement mis en place dans le pays pendant une quarantaine d’années arrivait aujourd’hui en bout de course et avait conduit à une impasse.
Ce modèle, que nous qualifierons d’« étato-consumériste » ou de « stato-consumériste », a résulté de choix collectifs et politiques qui ont été effectués avec constance par les différentes majorités politiques qui se sont succédé au pouvoir.
Ce modèle stato-consumériste repose sur deux postulats et piliers que sont, d’une part, l’extension permanente de la dépense et de la sphère publiques (financée par un niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé de l’OCDE) et, d’autre part, le primat accordé à la consommation comme principal moteur économique, au détriment de la production. Pour soutenir la consommation et maintenir vaille que vaille la croissance, les différents gouvernements n’ont cessé d’injecter de la dépense publique, via des investissements, un nombre de fonctionnaires et des budgets de fonctionnement des administrations en hausse ininterrompue, mais également par une protection sociale généreuse se doublant de la « politique du chèque ».
Si cette injection constante d’argent public produit à court terme un effet dopant et soutient la consommation, le coût à long terme est faramineux, avec une spectaculaire augmentation de la dette publique, des marges budgétaires qui s’amenuisent et une bureaucratisation galopante, sécrétée par une administration hypertrophiée, qui complexifie et pénalise au quotidien la vie des acteurs économiques et des citoyens.
Parallèlement, le choix sans cesse réitéré, quelles que soient les sensibilités politiques de nos dirigeants, de favoriser la consommation par rapport à la production.
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