Les prix des services bancaires poursuivent leur tendance à la hausse en 2018 malgré l'arrivée de concurrents numériques, mais cette progression d'ensemble recouvre surtout des évolutions disparates selon les clients et les établissements, a estimé jeudi l'association de consommateurs CLCV.

« Malgré le développement des offres alternatives », notamment celle du géant des télécoms Orange en novembre, « nous constatons quand même une hausse des prix » même si celle-ci est « limitée », a résumé Jean-Yves Mano, président de CLCV, lors d'une conférence de presse à l'occasion de l'étude annuelle de l'association sur le sujet.

CLCV étudie les tarifs au 1er février de 130 banques. Contrairement à d'autres études d'associations ou de groupes privés, elle n'indique pas d'évolution générale, mais calcule des tendances séparées pour plusieurs types de clients, classés cette année en quatre catégories.

+2,28% pour les petits consommateurs

Si les tarifs moyens augmentent pour chacune d'entre elles, la progression moyenne est minime pour les profils « moyen » et « gros consommateur », qui correspondent à des couples à l'usage plus ou moins intensif de services bancaires. Par contraste, « ce qu'il faut retenir cette année, (...) c'est le constat que les petits clients sont les mal-aimés du secteur bancaire », regrette Jean-Yves Mano.

Dans les deux catégories qualifiées « petits consommateurs », qui correspondent à un célibataire utilisant un nombre limité de services, les tarifs montent de 2,28% ou de 1,25%, selon, respectivement, que le client consulte son compte sur internet ou par téléphone. Ces évolutions s'entendent pour les banques « physiques » basées en France métropolitaine.

CLCV, qui note par ailleurs une stabilité générale des tarifs de banques en ligne comme Boursorama, regrette, à ce titre, de fortes hausses des prix dans l'outre-mer. « Objectivement, nous ne voyons pas ce qui peut justifier de tels écarts », juge Jean-Yves Mano.

« Le consommateur a tout intérêt à comparer entre établissements »

De façon générale, l'association, qui dénonce par ailleurs des frais élevés en cas de dépassement du découvert autorisé, met l'accent sur les écarts tarifaires d'une banque à l'autre, estimant que pour les petits consommateurs, l'écart peut aller du simple au quadruple pour un service équivalent.

« Le consommateur a tout intérêt à comparer entre établissements, (...) mais aussi au sein d'une même banque », a remarqué Sandrine Perrois, spécialiste des questions bancaires chez CLCV, remarquant que les « packages » proposés par les banques avaient tendance à devenir de moins en moins intéressants par rapport aux services pris à l'unité.

Pour aller plus loin : le palmarès cBanque des banques les moins chères