Depuis le 1er janvier dernier, les commissions d’intervention sont plafonnées. Ces dernières sont facturées par les banques en cas d’anomalie sur les comptes bancaires de leurs clients, notamment en cas de dépassement de découvert autorisé. A l’occasion de l’annonce des résultats financiers du premier semestre 2014, quelques groupes bancaires avancent une estimation de leur manque à gagner.

Jean-Paul Chifflet, le président de Crédit Agricole SA, a livré aux Echos son estimation de l’impact de ce plafonnement sur les comptes des caisses régionales de la banque verte : -50 millions d’euros. Il affirme dans le quotidien économique que les commissions sur gestion de compte et moyens de paiement ont chuté de 12,7% au deuxième trimestre, pour une baisse de 4,3% sur l’ensemble des commissions (pas uniquement les commissions d’intervention).

Dans son document d’information financière, la Société Générale fait état d’un impact similaire au deuxième trimestre : « Les commissions sont en baisse de -4,6% ». Les Echos avancent en outre une baisse de 6,5% pour les « commissions de service ». Dans le même article, le quotidien cite un analyste de BNP Paribas, où les commissions sont passée de 702 millions d’euros au deuxième trimestre 2013 à 669 millions lors de la même période en 2014 (-4,7%) : « L'impact sur l'année devrait atteindre 100 millions d'euros », estime cette source. « Pour toutes les banques françaises, ce manque à gagner explique partiellement la baisse du produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d’affaires pour les banques, NDLR). » Hors évènements exceptionnels, les grandes banques françaises affichent toutefois toutes un PNB en hausse au premier semestre 2014.

Un impact atténué par les commissions d’assurance-vie

Si le groupe BPCE évoque en effet « l’impact sensible des mesures réglementaires (baisse du taux de commission sur épargne réglementée et plafonnement des commissions d’intervention) » dans le communiqué accompagnant ses résultats financiers (-4,3% de commissions au premier semestre à la Caisse d’Epargne, +0,7% à la Banque Populaire), il souligne aussitôt que cet impact « a été atténué par la bonne orientation des commissions d’assurance-vie ».

En outre, une étude comparative menée par cBanque en avril dernier montre que si le montant moyen des commissions d’intervention a baissé, certaines banques dont les tarifs n’atteignaient pas le nouveau plafond – 8 euros par opération et 80 euros par mois, hors clients fragiles – en ont profité pour remonter leurs barèmes.

Lire notre enquête : Frais bancaires : le plafonnement a-t-il réellement fait baisser le prix des commissions d'intervention ?