Les prix pratiqués par les banques sont nettement plus élevés en outre-mer qu’en métropole. Sur certaines prestations, ils peuvent varier du simple au double au sein d’un même réseau bancaire. Pour comprendre et enrayer ce phénomène, une étude a été commandée par Bercy et le ministère des Outre-mer, selon le journal Les Echos.

Dans son édition de ce jeudi matin, Les Echos reviennent sur un rapport qui a été confié au président du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), Emmanuel Constans, par les ministères de l’Economie et des Outre-mer le 31 mars dernier. Celui-ci a pour objectif de faire la lumière sur les différences de prix pratiqués par les banques entre la métropole  et les départements et collectivités d’outre-mer.

En effet, au sein d’un même réseau bancaire, les prix affichés dans les plaquettes tarifaires peuvent varier du simple au double pour les habitants d’outre-mer. Selon les relevés de notre comparateur des tarifs bancaires (1), la Caisse d'Epargne Ile-de-France ne fait, par exemple, pas payer les frais de tenue de compte, tandis que les autres caisses régionales du réseau facturent ce service entre 10 et 20 euros par an. Dans les DOM-COM, ces frais sont beaucoup plus importants : la note grimpe jusqu’à 52 euros par an pour la Caisse d’Epargne Guadeloupe Martinique. Même constatation pour les envois de chéquier à domicile : au sein du réseau Crédit Agricole, l’envoi par courrier simple est gratuit pour la majorité des caisses régionales mais coûte 3,37 euros pour les clients de Guadeloupe.

Déjà des baisses de tarifs en Nouvelle-Calédonie

L’étude commandée par les pouvoirs publics doit permettre de « comprendre les ressorts de ces écarts de prix » en analysant « les facteurs déterminants, notamment la taille des marchés, les modèles économiques des établissements de crédit, les caractéristiques des risques financiers, les charges fiscales et salariales » souligne la lettre de mission d’Emmanuel Constans, dont le journal a obtenu une copie. Cette demande s'inscrit dans le cadre plus large du dossier de la « lutte contre la vie chère en outre-mer » défendu par le gouvernement. L'ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, était d'ailleurs parvenu à faire baisser les tarifs bancaires les plus courants en Nouvelle-Calédonie au début de cette année.

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Le président du CCSF devrait avoir « bouclé [le rapport] à la fin du mois », croit savoir le quotidien économique, « afin que le gouvernement puisse le remettre au Parlement avant le 30 juin 2014. » 

(1) Tarifs en vigueur le 22 mai 2014.