Un « pas important » va être franchi pour limiter certains frais bancaires avec le vote cette semaine au Parlement du projet de réforme bancaire, a affirmé mardi l'un des porte-parole des députés PS, en concédant que certains auraient « peut-être espéré plus ».

Vantant « un pas important » avec des plafonds de frais « divisés par deux, voire par quatre », Thierry Mandon a souligné, lors d'une conférence de presse, que le montant des commissions d'intervention facturées par les banques en cas de dépassement de découvert sera limité à 80 euros par mois pour « les personnes détenant normalement un compte » et à 40 euros pour les plus fragiles financièrement. « Cela va redonner un milliard de pouvoir d'achat à ceux qui paient des aggios bancaires », a-t-il lancé.

Comme on lui faisait remarquer que certains députés socialistes favorables à un plafond unique pour tous les Français s'étaient inquiétés, début juin, qu'un double plafond ne vide de son efficacité le dispositif ou ait moins d'effet sur les classes moyennes, M. Mandon a rétorqué qu'« ils ont mesuré qu'avait été obtenu une avancée forte, même s'ils auraient peut-être espéré plus ».

Long bras de fer

Malgré le long bras de fer des députés socialistes avec le gouvernement pour créer un plafond unique, l'accord entre députés et sénateurs sur la réforme bancaire obtenu jeudi en commission mixte paritaire a maintenu le système de double plafond instauré au Sénat, privilégié par le gouvernement et préféré par les grandes banques françaises.

« Les députés socialistes ont tous voté pour le plafond unique en CMP mais la majorité (pour le maintien du double plafond, ndlr) s'est formée avec les voix de la droite et des sénateurs socialistes », avait affirmé jeudi la rapporteure du projet de loi, Karine Berger (PS), espérant que le gouvernement annoncerait « très vite » un plafond général « très bas ».

S'il avait mis en avant que la réforme bancaire « permettra pour la première fois un plafonnement pour tous des frais bancaires », Christian Paul (PS) avait souhaité que le gouvernement fixe le plafond principal « à quelques dizaines d'euros par mois maximum ».